La maladie de Kawasaki qui pourrait être lié au coronavirus tue trois enfants en moins d’une semaine : voici les symptômes

Publié le 24 mai 2020

Depuis l’apparition du nouveau coronavirus Sars-Cov 2, plus de 300 000 personnes ont perdu la vie des suites de la covid-19. Objet d’une forte mobilisation de la part des scientifiques depuis le début de l’épidémie, ce virus ne nous a pas encore révélé tous ses mystères. Les enfants, qui semblaient exempts de formes graves, sont aujourd’hui concernés par le risque de contracter une pathologie inflammatoire qui serait peut-être liée au coronavirus. Selon The Guardian, plus de 100 enfants aux États-Unis ont développé cette maladie qui a coûté la vie à trois d’entre eux.

Depuis quelques semaines déjà, une maladie inflammatoire potentiellement liée au coronavirus inquiète les autorités sanitaires. Le National Health Service au Royaume-Uni a été le premier à lancer une alerte pour prévenir les professionnels de la santé d’une recrudescence d’enfants touchés par ce syndrome. “Les cas ont en commun des caractéristiques de choc toxique et de la maladie de Kawasaki, qui attaque le cœur et le sang”, a rappelé le NHS. Dès lors, des cas d’enfants fragilisés par cette pathologie peu connue ont été répertoriés dans plusieurs pays du monde.

Trois enfants morts en moins d’une semaine

Les États-Unis, pays touché de plein fouet par l’épidémie, fait face à une situation très inquiétante. De plus en plus d’enfants sont touchés par un syndrome inflammatoire rare et dangereux, potentiellement lié au coronavirus. Le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a affirmé que plus de 100 enfants ont été diagnostiqués de ce syndrome inflammatoire et trois d’entre eux en sont décédés. “C’est une situation vraiment inquiétante et je sais que les parents de l’État de New York et du pays sont très préoccupés par cela, et ils devraient l’être”, a soutenu Cuomo. Selon les autorités sanitaires, ce nouveau syndrome s’apparenterait à la maladie de Kawasaki.

Cette dernière entraîne une inflammation de la paroi des vaisseaux sanguins, et notamment du muscle cardiaque. Chaque année, ce sont 3000 enfants qui sont diagnostiqués de la maladie de Kawasaki aux États-Unis. New York, devenu le berceau de l’épidémie dans le pays, fait face à une augmentation des cas d’enfants souffrant de ce syndrome. Lors d’un point de presse tenu ce mercredi, le maire de la ville Bill de Blasio a alerté les professionnels de la santé sur ce phénomène et les a invités à faire preuve de vigilance.

Dans un communiqué datant de début mai, le département de la santé de New York avait indiqué que “quinze patients âgés de 2 à 15 ans ont été hospitalisés entre le 29 avril et le 3 mai pour des maladies compatibles avec ce syndrome”. Parmi les symptômes les plus courants chez les patients, on retrouvait une fièvre, des maux de tête, des éruptions cutanées, des douleurs abdominales, des vomissements et une diarrhée. Par ailleurs, le gouverneur Andrew Cuomo a précisé que les enfants qui présentaient ces symptômes étaient diagnostiqués positifs au Covid-19.

Un premier enfant mort de ce syndrome en France

Un enfant de 9 ans, présentant des symptômes similaires à ceux de la maladie de Kawasaki, est décédé à Marseille. “Il présentait un tableau clinique comparable à celui d’une scarlatine”, a expliqué le professeur Fabrice Michel, chef du service de réanimation pédiatrique de La Timone à Marseille, qui l’avait vu lors d’une première consultation aux urgences. Après avoir fait un malaise chez lui, l’enfant a été admis au service de réanimation de l’hôpital marseillais.

Malgré les traitements prodigués, l’enfant a perdu la vie une semaine plus tard. Il s’agissait du premier décès lié à ce syndrome inflammatoire infantile dans l’Hexagone. Interrogé par BFM TV,  le Dr Michel, a expliqué que le jeune garçon est décédé d’une “atteinte neurologique liée à un arrêt cardiaque” et que le test sérologique a indiqué qu’il était en contact avec des cas de coronavirus.

Un lien entre le syndrome inflammatoire et le nouveau coronavirus ?

Suite à cette multiplication de cas d’enfants présentant ces symptômes, l’Organisation Mondiale de la Santé cherche à étudier le lien potentiel entre ce syndrome inflammatoire et la maladie Covid-19. “Nous appelons tous les cliniciens dans le monde à travailler avec leurs autorités nationales et l’OMS pour être en alerte et mieux comprendre ce syndrome chez les enfants”, a déclaré le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Toujours est-il que de nombreuses interrogations persistent encore et que les cas enregistrés sont rares. “Il est crucial de caractériser précisément et urgemment ce syndrome clinique, pour comprendre sa causalité et décrire des protocoles de traitement”, a rappelé le directeur de l’OMS.