Le laboratoire AstraZeneca s’engage à produire en masse le vaccin expérimental développé par l’université d’Oxford contre le coronavirus

Publié le 1 mai 2020

Alors que le nouveau coronavirus a touché plus de trois millions d’habitants dans les quatre coins du monde, la recherche scientifique s’intensifie pour découvrir un traitement potentiel. Il y a quelques jours, le Royaume-Uni annonçait déjà ses premiers tests de vaccin sur des humains, notamment par une équipe de chercheurs de l’université d’Oxford. Et selon Reuters, un laboratoire a déjà conclu un accord pour produire en masse ce vaccin contre le Covid-19 s’il s’avère efficace.

AstraZeneca, laboratoire anglo-suédois a annoncé ce jeudi 30 avril qu’il s’occupera de la fabrication et de la distribution du vaccin potentiel développé par le Oxford Vaccine Group et le Jenner Institute, suite à un accord passé avec l’université d’Oxford, révèle l’Agence de presse.

BFM Bourse précise également que ce partenariat stipule que AstraZeneca sera responsable du “développement, de la production et de la commercialisation à travers le monde de ce candidat vaccin” connu pour l’heure sous le nom de ChAdOx1 nCoV-19. Une annonce porteuse d’espoir si le vaccin est à la hauteur des espérances scientifiques, d’autant plus que l’OMS indique qu’il n’existe encore aucun traitement ou médicament spécifique pour lutter contre la maladie.

La collaboration est une force

Cité dans un communiqué, Pascal Soriot, PDG du laboratoire AstraZeneca met en avant l’importance d’un travail collaboratif pour être à même d’enrayer la pandémie et de déjouer la crise sanitaire.

“En unissant nos forces, nous espérons pouvoir accélérer la mondialisation d’un vaccin permettant de combattre le virus et de protéger la population de la pandémie la plus mortelle d’une génération”, révèle le directeur dans un contexte où plus de 220 000 décès ont été enregistrés suite au Covid-19, avec un chiffre total de cas de contamination qui s’élève aujourd’hui à 3,21 millions de personnes.

Interrogé par le Financial Times, Pascal Soriot met en avant l’expertise de renommée internationale de l’université d’Oxford en vaccinologie et les capacités mondiales de développement, de production et de distribution de AstraZeneca, révélant vouloir “être prêt à développer et à distribuer jusqu’à 100 millions de doses d’ici la fin de l’année, et évoluer à partir de là”.

Louise Richardson, professeur et vice doyenne de l’université d’Oxford révèle quant à elle que les implications de ce partenariat pourraient être conséquentes et ce, dans plusieurs pays concernés par la maladie. A ses yeux,  « ce partenariat avec AstraZeneca garantirait que les Britanniques, mais aussi l’ensemble des populations à travers le monde, en particulier dans les pays pauvres ou en développement, pourraient être protégés de ce terrible virus aussi rapidement que possible”. Evidemment, elle soumet cela à la condition que le vaccin porte ses fruits.

Un vaccin potentiel à l’université d’Oxford

Si cette nouvelle suscite autant d’espoir parmi la communauté internationale, c’est parce que les chercheurs de l’université britannique semblent avoir “une longueur d’avance sur la plupart des autres laboratoires”, explique le New York Times.

Après des tests menés sur des primates, les scientifiques ont révélé que les résultats s’étaient avérés concluants. En effet, dans le Montana, le laboratoire des Rocheuses du National Institutes of Health a inoculé à six singes macaques des doses du vaccin britannique. Après avoir été exposés au virus, aucun d’entre eux n’a contracté la maladie tandis que les singes restants ont tous été atteints.

Pour le Dr Vincent Muster, auteur du test, “il est encore trop tôt pour crier victoire”, l’immunité chez les primates ne signifiant pas que la même protection sera fournie aux humains par le biais de ce vaccin.

Mais l’université d’Oxford semble avancer à un rythme régulier pour en avoir le coeur net. L’institut Jenner prévoit des tests impliquant plus de 6000 participants d’ici fin mai.