Non, tout le monde n’aura pas droit à un test de dépistage du Coronavirus : voici pourquoi
Toujours au cœur de l’actualité, le coronavirus paralyse le monde depuis quelques mois. Plusieurs pays sont à l’arrêt pour lutter contre la propagation du virus au sein de leur territoire. Actuellement, le bilan fait état de plus de 200 000 morts dans le monde mais l’Europe reste le continent le plus touché par cette épidémie avec 120 000 décès. Alors que le déconfinement en France est prévu pour le 11 mai, le gouvernement avait annoncé le lancement d’une campagne de dépistage massive du Covid-19. Seulement, il semblerait que les tests de dépistage ne soient pas à la portée de tout le monde, comme relayé par nos confrères deBFMTV.
Lors de sa dernière allocution à la télévision, Emmanuel Macron a évoqué une reprise « progressive » des écoles et le retour au travail de plus de salariés lors du déconfinement prévu le 11 mai. Mais pour éviter de faire face à une deuxième vague épidémique, les restrictions seront levées partiellement et la prudence sera de mise. Comme l’avait annoncé le Premier ministre Édouard Philippe, « notre vie à partir du 11 mai, ne sera pas exactement la vie d’avant le confinement ». Dans l’attente de la présentation du plan détaillé de l’après-confinement, nombreux sont ceux qui spéculent sur les changements à venir. Masques obligatoires, distanciation sociale, dépistage de toute la population ? Quelles seront les mesures prises par les autorités gouvernementales pour éviter une résurgence meurtrière du virus ? Alors que certains pensaient que dépister toute la population pouvait atténuer les risques du déconfinement, il semblerait que le gouvernement n’ait pas envisagé de mettre en place cette mesure.
Une campagne de dépistage massive du Covid-19 réservée à certaines catégories de personnes
Pour répondre à la recommandation de l’OMS qui revient en boucle « testez, testez, testez ! », certains pays ont pu envisager des campagnes de dépistage massive. C’est le cas de la Corée du Sud, qui a mis en place depuis le début de l’épidémie un dispositif permettant de tester un grand nombre de personnes chaque jour. La France, qui manquait de tests, a fait appel à la Corée du Sud pour répondre à la demande et permettre à l’Hexagone de se prémunir contre le virus.
Ainsi, le déconfinement progressif prévu le 11 mai a annoncé également une campagne de dépistage massive de cas de contaminations au coronavirus. Le gouvernement vise à mettre à profit 500 000 tests par semaine à partir de mi-mai pour repérer les malades et les isoler. Ce dimanche, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé qu’après le déconfinement, « si vous êtes porteur de symptômes et que vous voulez savoir si vous êtes malades, ou si vous avez été en contact rapproché d’une personne dont on sait qu’elle est malade, vous pouvez, vous devez bénéficier de ce test virologique ». Cela laisse comprendre que les tests ne seront pas à la portée de toute la population française.
Les tests PCR et les tests sérologiques
Selon Frédéric Altare, immunologiste et directeur de recherche à l’Inserm, « ce n’est pas forcément une chose complètement indispensable de tester les gens, ça dépend quel test on fait également ».
Actuellement, il existe deux types de tests pour dépister les cas de coronavirus : le test PCR et le test sérologique. Le test PCR est un outil de biologie moléculaire qui permet de détecter le génome d’un agent infectieux ou parasitaire. Il permet de dépister rapidement une personne infectée par le coronavirus en prélevant des échantillons dans son nez. Lionel Barrand, président du syndicat des jeunes biologistes médicaux, explique à BFMTV que le test PCR « sera pour des personnes qui ont des symptômes et les sujets-contacts (qui ont été en contact avec un malade) pour savoir tout de suite qui a le virus qui est en train de se répliquer dans son organisme ». À l’instar de la Corée du Sud qui pratique le test PCR depuis longtemps, cela permettrait de « déconfiner et confiner au fur et à mesure les personnes qui seront positives », indique le biologiste. Mais ce test détecte l’infection dans l’immédiat, et ne permet pas de savoir si une personne a les anticorps nécessaires pour vaincre la maladie.
De son côté, le test dit sérologique est un test qui permet de savoir si une personne a des anticorps qui la protège contre le coronavirus. Il s’agit de savoir si une personne qui a été infectée a développé ces anticorps qui pourront l’immuniser pendant une période contre la maladie. Frédéric Altare rappelle qu’avec ce test, « si on est positif on ne deviendra pas immédiatement négatif le lendemain ». Les anticorps se forment au fil du temps et il faut un mois pour savoir si ces derniers sont là et ils signent à ce moment-là le fait que la personne a été malade » souligne de son côté le docteur Alain Ducardonnet, consultant santé pour BFMTV. Néanmoins, malgré l’augmentation de la capacité de dépistage en France, les porteurs asymptomatiques du coronavirus pourraient ne jamais avoir recours à ces tests.