Coronavirus : Une veuve en deuil confinée dit au revoir à son mari mort par la fenêtre
Le coronavirus affecte notre quotidien de manière drastique et laisse peu de répit à ceux qui perdent leurs proches. Ainsi, en plus de l’anxiété ambiante, ces derniers sont parfois confrontés au deuil tout en étant dans l’incapacité de dire adieu à ceux qui leurs sont chers. C’est le triste cas de cette veuve de 73 ans qui n’a eu d’autre choix pour accompagner son époux dans son dernier voyage que d’observer, émue et impuissante, passer son convoi funéraire à travers la fenêtre de leur maison. Son histoire bouleversante a été relayée par nos confrères de BBC.
Susan Cadogan, une vieille dame originaire de Cardiff a été dans l’incapacité de se rendre aux funérailles de son mari décédé à cause des restrictions de confinement imposées par l’état d’urgence du coronavirus. Elle a dû se résoudre à l’accompagner du haut de sa fenêtre pendant que son cercueil passait devant leur maison.
Des mesures de confinement difficiles
Après 35 ans de mariage, Paul Cadogan qui a longuement lutté contre le cancer a fini par rendre l’âme pendant le mois de mars, laissant sa femme abattue et infiniment triste. Si des funérailles étaient initialement prévues dans une église pour lui dire adieu en bonne et due forme, les mesures entreprises pour ralentir la pandémie ont rendu la chose impossible. Les églises étant à présent fermées, la seule alternative pour Susan était alors d’accepter l’offre des pompes funèbres. Contactées par son fils, ces dernières ont gentiment accepté de passer par l’appartement de la vieille dame pour lui permettre de dire adieu à son défunt mari en restant en sécurité chez elle.
Susan avoue être touchée par ce geste, surtout en ces moments manquant cruellement de contact humain et de réconfort. “Je ne pouvais embrasser personne, ils ne pouvaient pas me serrer dans leurs bras. Je ne pouvais pas aller au cercueil et lui dire au revoir. Mais Ils étaient très gentils et c’était assez beau en quelque sorte”, déclare l’épouse endeuillée.
Une santé fragile
Susan n’a pas été autorisée à assister aux funérailles de son mari parce qu’elle souffrait de complications pulmonaires et était placée sous oxygène, ce qui risquait de la mettre en danger en cas de sortie. Malgré tous ses efforts pour se contenir lors du passage du cercueil, elle avoue que ce spectacle lui a brisé le cœur. “Je pensais que je n’avais plus de larmes en moi, j’ai tellement pleuré quand Peter était malade et quand il est mort. Je me suis promis que je serais forte mais quand je l’ai vu passer, les larmes ont recommencé à couler », a-t-elle révélé.
Elle précise que le message qu’elle souhaite faire passer aux personnes ayant perdu leurs proches durant cette pandémie réside dans l’espoir qu’il est toujours possible de les accompagner dignement durant leurs derniers moments sur terre.
La difficulté de faire son deuil en plein confinement
Le coronavirus a déstabilisé le rythme établi des choses et le quotidien de millions de personnes a subi de nombreuses transformations. Parmi elles, le processus du deuil, qui contraint les proches à rester confinés chez eux dans l’impossibilité de voir leur famille ou même de dire adieu à ceux qui les ont quitté.
Ainsi, nul autre choix que d’endurer son chagrin chez soi, à l’abri du virus mais éloigné du réconfort, des étreintes et de l’aide de ceux qui comptent et qui aident à traverser cette dure épreuve. Il reste néanmoins des pistes à envisager pour alléger ce fardeau émotionnel durant cette période difficile. Trouver des groupes de soutien en ligne, joindre des thérapeutes pour des sessions privées via téléphone, ou encore établir une routine quotidienne de visioconférences avec la famille et les amis sont autant de mesures qui peuvent s’avérer salutaires pour surmonter son deuil.