« Je ne peux pas voir mon petit-fils » un grand-père commet l’irreparable

Publié le 15 avril 2020
MAJ le 17 novembre 2024

La progression exponentielle du coronavirus ne cesse de faire des victimes à travers le globe. En témoigne des chiffres qui glacent le sang : à ce jour, près de 2 millions de personnes ont été infectées par le covid-19 et plus de 120 000 en sont mortes. Pour y faire face, la quasi-totalité des pays a adopté des mesures de confinement. Si cette décision est indispensable pour limiter les risques de transmission et de contamination de la maladie, elle peut toutefois entrainer des séquelles psychologiques importantes, en particulier chez les personnes vulnérables et isolées. Le Huffington Post rapporte qu’en Italie, un grand-père s’est donné la mort parce qu’il ne pouvait plus voir son petit-fils.

L’Italie enregistre désormais plus de 20 000 décès dus au nouveau coronavirus. La péninsule, premier foyer de l’épidémie en Europe, a vécu un véritable drame. Et pour cause, le virus a frappé le pays encore plus sévèrement que la Chine. Unités de soins submergées, cimetières débordés, la situation s’est tragiquement dégradée au fil des semaines. Pour endiguer la propagation de l’épidémie, la Botte devenait le premier pays européen à imposer une mise en quarantaine totale de sa population. Mais alors que les Italiens repartent pour trois semaines de confinement, beaucoup ont du mal à supporter cette restriction.

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« Cela n’a plus de sens de vivre comme ça »

Population la plus vulnérable face à l’infection au coronavirus, les personnes âgées sont plus isolées que jamais. Cette situation entraine des répercussions psychologiques parfois désastreuses. Ce grand-père Italien en est la preuve faite chair. L’homme s’est donné la mort car il estimait que la vie ne valait plus la peine d’être vécue dans de tels conditions. Dans une lettre d’adieu, l’habitant de Savone écrit : « Je ne peux plus voir mon petit-fils. Cela n’a plus de sens de vivre comme ça ». Avant de se jeter de la fenêtre de sa maison, l’homme confiné depuis plusieurs semaines expliquait son passage à l’acte par une difficulté à supporter les mesures d’isolement. Et ce geste extrême ne serait pas un cas isolé dans la péninsule.

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Selon le Huffington Post, deux autres personnes se seraient également suicidées en raison de l’isolement. Pour rassurer cette population vulnérable, Carlo Vittorio Valenti, directeur du département de santé mentale et de toxicomanie à Savone, explique que ces conditions de vie extrêmement difficiles ne sont que momentanées. « Il ne faut pas se sentir seul, c’est une phase passagère, qui sera surmontée », précise le médecin.

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Une solitude « interminable »

En France, si le déconfinement est désormais envisagé à la date du 11 mai, le confinement des personnes âgées devrait quant à lui être prolongé. S’exprimant à ce sujet lors de son allocution du 13 mai, Emanuel Macron a indiqué que les personnes les plus vulnérables, notamment les personnes âgées, celles souffrant de handicap sévère ou celles atteintes de maladies chroniques, « devraient rester chez elle après le 11 mai, tout au moins dans un premier temps ».

Interrogée par Europe 1, la fille d’une résidente en Ephad témoigne de la difficulté pour sa mère à supporter cette solitude imposée. Au micro de la station de radio, Catherine confie être « un peu perdue avec ces annonces ». Et d’ajouter : « Pour nous c’est déjà interminable, je n’ose même pas imaginer ce que peuvent ressentir les personnes âgées dans les Ephad ». Pour elle, il est important que des « solutions plus humaines » soient envisagées. Et pour cause, la femme déplore qu’en cette situation de crise ces personnes soient privées d’affection, qui selon elle est « la seule chose qui les rattache à la vie ».