« Les personnes malades meurent dans la solitude » L’Italie est victime d’une hécatombe dans ses hôpitaux
Désormais, le pays à la botte est le territoire le plus touché par le nouveau coronavirus. A l’heure où l’on parle d’une véritable crise sanitaire, l’Italie a ses morgues et ses crématoriums pleins à craquer. Aujourd’hui des chars de l’armée transportent les cadavres du COVID 19, la pandémie de cette nouvelle décennie. Des images funestes ponctuent les colonnes des médias de tous bords et nous laissent meurtris par la peine de voir ce pays s’éteindre à petit feu. Récit d’une véritable hécatombe et du quotidien des hôpitaux à l’odeur cadavérique. Ce fait d’actualité bouleversant nous est relayé par nos confrères de Sky News.
Aujourd’hui, l’Italie compte le bilan de morts le plus affolant derrière la Chine, pays qui a vu émergé le virus le plus meurtrier de 2020. Le nord de l’Italie subit désormais un massacre sans précédent avec un tueur pathogène : le Covid-19. C’est une situation tragique puisque les hôpitaux de Lombardie voient chaque jour des patients agoniser et mourir de cette maladie hautement contagieuse.
Des patients qui meurent seuls
“C’est une guerre, c’est un désastre”, déplore le Dr Tamayo interrogée par Stuart Ramsay, correspondant pour Sky News qui s’est rendu dans l’hôpital de Crémone. Les familles sont dans l’incapacité de faire leurs adieux, en raison du confinement et de la quarantaine. “C’est un thème récurrent, tout le monde meurt seul”, confie le journaliste dévasté par les témoignages recueillis sur place. Les médecins et les infirmières ont le coeur brisé en décrivant leur peine face aux patients qui passent apeurés, leurs dernières heures seuls, sans la présence de leurs proches. La seule bienveillance dont ils bénéficient vient du personnel soignant, des étrangers qui essaient tant bien que mal de les sauver, en dépit de nombreux échecs.
Des médecins surmenés
A l’heure où la maladie fait de plus en plus de morts en Europe, les médecins italiens retiennent leur souffle et leur énergie. Surmenés, ils assistent à une demande en hausse constante et subissent l’angoisse de mort de leurs patients. Ces derniers ont peur et sentent que leurs heures sont comptées. Et pour cause, les malades ont conscience du surmenage du personnel médical, qui est témoin d’un sous-effectif en raison de ce virus dont l’Italie est la première grande victime, suivie par l’Espagne. Et le bilan est tragique : 6820 morts dans le pays à la botte qui vit une véritable hécatombe.
La Lombardie aux premières loges
Cette région du nord de l’Italie est la première victime. « Nous devons choisir aujourd’hui qui soigner en fonction de l’âge, de l’état de santé, comme dans les situations de guerre » précise un anesthésiste réanimateur de la région italienne. Puis d’ajouter : « Dire qu’on ne meurt pas de cette maladie est un mensonge qui me rend triste. » Le médecin explique qu’il est surmené par la demande croissante de ce territoire surmené par les patients contaminés. Une situation affolante quand l’on sait que le pays est l’une des premières victimes de cette pandémie derrière la Chine.
Une urgence grave
Forcé de garder son sang-froid, ce héros de la guerre sanitaire doit parer au plus urgent pendant cette hécatombe italienne. Et pour cause, ses collègues et lui doivent choisir de soigner les malades les plus atteints par le coronavirus, à savoir ceux qui agonisent. Selon leur état, ils pourront accéder ou non à une réanimation mécanique. En priorité, les patients atteints de « pneumonie virale ou en insuffisance respiratoire aigüe. Des urgences qui montrent à quel point cette pandémie est grave dans le nord du pays, la Lombardie en particulier.
« Broyés par cette situation »
Un confrère du médecin anesthésiste-réanimateur témoigne également de son surmenage. Il se dit avec ses collègues du personnel médical « broyé par cette situation ». Docteur Saroli, médecin de secours en montagne raconte : « Il se peut qu’un chef de service ou un jeune médecin à peine arrivé doive, au petit matin, prendre la décision du sort d’un être humain. Pour son confrère interrogé précédemment, l’important c’est « de rester chez soi ». Un conseil capital lorsque l’on sait quel est le bilan de mortalité de l’Italie. Il est également indispensable de savoir que la maladie, lorsqu’elle est au stade d’incubation peut être asymptomatique. Une information qui traduit la nécessité de suivre les conseils de sécurité et de prévention de façon scrupuleuse.