Un chien en bonne santé va être tué pour être enterré auprès de son maître

Publié le 8 février 2020

Perdre un animal de compagnie est une chose terrible tellement l’amour qu’on lui voue peut-être immense, mais vous ne vous êtes jamais demandé ce qui se passe si jamais l’inverse se passait et que le maître partait en premier ? Certains ne veulent visiblement pas qu’un nouveau propriétaire puisse s’en occuper et préfèrent leur réserver un autre sort, comme relayé par CNN.

La NBC, dans un reportage assez choquant a pu mettre en lumière la volonté très controversée de certaines personnes mourantes qui souhaitent que leur chien soit inhumé à leurs côtés, ou du moins ses restes. Une preuve d’amour frappante mais qui n’en demeure pas moins cruelle et très discutable du point de vue éthique.

Suivre son maître jusqu’au bout ?

C’était malheureusement le cas pour Emma, un Shi Tzu en parfaite santé qui a dû être euthanasiée selon les instructions émises par sa propriétaire afin qu’elle repose à ses côtés. Mais avant cela, la petite chienne a été gardée pendant deux semaines à l’abri pour animaux de Chesterfield, dans lequel elle est arrivée le 8 Mars. Pendant cette période, le personnel du refuge a tenté maintes fois de parlementer avec l’exécuteur testamentaire de la défunte afin qu’il revoie sa décision, mais en vain.

La directrice de l’abri, Carrie Jones, dit : « nous avons tout fait afin de changer le cours des choses, car nous savions pertinemment qu’Emma pouvait très facilement trouver une nouvelle famille, un nouveau foyer… Mais au final, ils sont revenus le 22 Mars pour la racheter et l’ont emmenée. »

C’est ce jour-là que la petite Emma a été euthanasiée chez un vétérinaire local, ensuite sa dépouille a été transportée à un centre de crémation spécialement fait pour les animaux de compagnie, à Richmond. Les cendres ont été ensuite rendues au successeur légal de la défunte.

Être enterré avec son propre chien

En temps normal, dans l’Etat de Virginie, enterrer des dépouilles ou restes d’animaux dans un cimetière est un acte strictement illégal. Un fait confirmé par Larry Spiaggi, président de la « Virginia Funeral Association », il est également le possesseur de la « Morrissett Funeral Home ». Mais la réalité est que tous les gens du milieu ne sont malencontreusement pas prêts à éprouver autant de compassion que Spiaggi.

C’est quelqu’un qui apprécie énormément les animaux et c’est d’ailleurs pour cela que la première chose qui vous marquera lorsque vous entrez dans son établissement est que vous êtes accueilli par son fidèle compagnon, Peace. Et outre le fait que ce soit son animal de compagnie, c’est avant tout un chien de thérapie formé et dressé spécialement pour soutenir les proches des défunts et les aider à être plus forts face à l’épreuve de la mort. C’est entre autres pour cela qu’il trouve le fait d’écourter la vie de son animal pour l’enterrer avec soi,  est à la fois odieux et cruel : « je suis titulaire d’une licence auprès du Health Professionals Boeard, alors je ne peux PAS faire une chose pareille. »

D’ailleurs, trouver un vétérinaire apte à abolir cette pratique n’est pas du tout simple, parce que les animaux de compagnie sont toujours considérés par la loi comme étant des biens personnels, quant à l’euthanasie d’un animal en bonne santé, n’est pas perçue comme un acte illicite. Pourtant, beaucoup ont un problème avec cela et aimeraient n’avoir jamais à le faire comme le Dr. Kenny Lucas de la clinique pour animaux de Shady Grove : « Chaque fois que nous sommes confrontés à de telles situations, c’est notre côté humain et éthique qui est sollicité, tout ce qu’il nous reste alors à faire c’est de remplir notre devoir pour lequel nous avons prêté serment. C’est vraiment quelque chose que nous ramenons avec nous en rentrant à la maison le soir, c’est horriblement pesant pour nous, professionnels. »

Un député tente à l’heure actuelle de rendre absolue l’interdiction de déposer des restes d’animaux dans le cimetière. En attendant, une toute autre partie des textes de lois mérite d’être revue, notamment celle traitant du statut des animaux et du droit d’euthanasie, une horrible pratique qui prive ces animaux mener une nouvelle vie.