Oui, les traumatismes restent stockés dans le corps (voici comment les évacuer)
Si nous avons tendance à croire que les évènements douloureux du passé n’ont un impact que sur notre état mental, il en est tout autre. Et pour cause, la somatisation est un fait scientifique avéré et l’impact du stress sur notre santé globale n’est plus à prouver. Un traumatisme peut longtemps affecter nos comportements d’adulte mais ce dernier se traduit également sur notre corps, que nous le concevons ou non. Des scientifiques expliquent les mécanismes des émotions négatives sur notre organisme et les moyens de nous en purger.
Qu’il s’agisse de traumatismes familiaux ou d’évènements tragiques de notre existence, nous conservons tous des souvenirs douloureux dans notre esprit. Malheureusement, ces réminiscences peuvent également se traduire sur notre organisme et être responsables de conditions de santé plus ou moins sévères. C’est également le cas pour le stress qui peut altérer le fonctionnement de nos organes et nous faire observer des symptômes inquiétants. Les spécialistes n’en démordent pas puisqu’ils concluent que nos traumatismes revêtent un rôle important dans l’apparition de divers maux.
Traumatismes : des conséquences psychologiques flagrantes
Si les signes physiques ne sont pas visibles pour les autres, les conséquences mentales d’un traumatisme peuvent être étendues dans le temps. Stress chronique, anxiété, cauchemars, troubles obsessionnels compulsifs ou encore dépression, autant de symptômes qui peuvent découler d’un événement traumatique de l’enfance ou à l’âge adulte. Le trouble de stress post-traumatique en est une preuve conséquente. Cette affection mentale se manifestant à la suite d’un événement jugé traumatisant ou à la confrontation à la mort, peut être responsable de symptômes et de maladies invalidantes tels que l’usage de toxiques, la violence, la colère, l’agoraphobie, l’isolement ou la mélancolie. Seulement, si ses signes sont à détecter pour consulter un spécialiste, il est d’autant plus urgent d’y réagir en raison des potentielles conséquences physiques pouvant survenir à l’aune d’une telle expérience.
Des dommages physiques
Pour expliquer l’étroite corrélation entre le mental et le corps, Jennifer Sweeton, psychiatre, s’appuie sur un raisonnement scientifique. Pour la spécialiste, ne pas être à l’écoute de son corps peut compromettre la guérison du trouble. « Quand un traumatisme survient, le cerveau fonctionne de façon complétement différente. […] En situation post-traumatique, notre cerveau reptilien est plus alerte et nous donne le message de combattre ou de fuir. Le corps ressent le danger et sécrète des hormones différentes » explique la spécialiste des maladies mentales.
Des symptômes corporels
Le syndrome post-traumatique se manifeste par des signes physiques flagrants. Toujours selon les conclusions de Jennifer Sweeton, un stress d’une telle ampleur n’est pas anodin. « Le cœur bat plus vite, le corps ressent plus la faim et l’envie d’uriner, les paumes transpirent et l’adrénaline draine votre énergie » précise-t-elle. Puis d’ajouter : « Cette activité stimulée de l’amygdale [ndlr : une structure cérébrale responsable du décodage des émotions] conduit le corps à se sentir en danger et à entrainer des mécanismes pour y lutter. Le cerveau traite moins d’informations et canalise ses actions pour vous aider à vous protéger » Des mécanismes qui par la sursécrétion de cortisol peuvent nuire à la qualité du sommeil, aux facultés cognitives et provoquer des douleurs.
Comment lutter contre ce traumatisme ?
Si lutter contre un traumatisme important peut s’avérer difficile à surmonter, les conséquences sur le corps ne sont pas inéluctables. Jennifer Sweeton recommande vivement la thérapie de pleine conscience pour apaiser le cerveau reptilien qui, en alerte, participe à la sécrétion d’hormones tels que le cortisol. « La méditation mindfulness peut grandement aider à se connecter au moment présent. Des techniques de respiration qui contractent et relâchent le diaphragme sont merveilleuses puisqu’elles signifient au corps que vous n’êtes pas en danger. Des applications sur smartphones peuvent vous aider à vous reconnecter à vous-mêmes » propose la spécialiste. Il est également requis de consulter un psychiatre et un psychologue dans le cadre d’une thérapie cognitivo-comportementale afin de dissoudre les paradigmes de crainte qui peuvent tenir constamment notre corps en alerte.
Comment se libérer de l’angoisse ?
L’angoisse est un symptôme qui peut avoir des conséquences délétères sur le corps et sur l’esprit. Une activité physique soutenue peut aider à sécréter des endorphines qui stimulent l’état de bien-être. La méditation classique peut également soulager l’anxiété en incitant à se reconnecter au souffle et à mieux observer ses pensées. Libérer ses émotions par la création est également une démarche thérapeutique qui permet d’atteindre la résilience.