Un nouveau-né survit à un avortement : la mère le tient dans ses bras jusqu’à sa mort
Quand cette femme apprend que son bébé à naître est atteint d’une malformation congénitale à 20 semaines de grossesse, elle prend la décision d’interrompre cette dernière. Cette maladie peut causer des handicaps physiques et peut être détectée grâce à une amniocentèse, un examen du liquide amniotique. Suite à ce diagnostic, Sofia Khan doit avorter lors de son cinquième mois et ainsi donner naissance à son enfant au stade fœtal prématurément. Mais en accouchant, la femme réalise qu’elle devra dire adieu à son fils avant son décès imminent. Ce témoignage poignant nous est relayé par nos confrères du site britannique The Sun.
Si certaines femmes prennent la décision d’interrompre leur grossesse pour des raisons personnelles, d’autres peuvent se résoudre à recourir à l’avortement pour des risques de maladies congénitales ou chromosomiques. Détectées par des examens pendant la grossesse, les médecins laissent alors le choix à leurs patientes de décider de cette option qui leur appartient. C’est le cas pour Sofia Khan, qui, en avortant, a été hantée par un souvenir dévastateur. La femme qui se réjouissait d’avoir un enfant a choisi délibérément d’avorter et de vivre les dernières minutes de son fils.
Un diagnostic sans détour
Suite à un examen après 20 semaines de grossesse, Sofia Khan a été informée que son bébé à naître était atteint de spina bifida, une malformation congénitale détectée in-utéro et qui peut mettre à mal le quotidien de l’enfant. La colonne vertébrale du fœtus ne s’est pas développée correctement causant ainsi une fissure dans cette dernière. La femme se souvient de ce diagnostic comme d’un souvenir traumatisant. « J’étais dévastée. Toutefois, je n’ai pas arrêté de penser que nous pouvions gérer cette situation si mon enfant subissait une intervention chirurgicale » se souvient-elle. Malheureusement, les médecins ont signifié à Sofia que les chances de survie étaient minces et lui ont laissé une fenêtre de réflexion.
Une décision définitive
Ce diagnostic pessimiste a amené le couple à réfléchir aux issues possibles. Leur discussion a abouti sur la résolution d’interrompre cette grossesse au bout de 25 semaines. Pour les parents, cette décision était salutaire pour l’enfant à naître. « Nous avions le cœur brisé mais nous avons décidé conjointement d’interrompre cette grossesse car nous sentions que c’était mieux pour le bébé. Cette décision a été l’issue de moments de doute mais aussi de culpabilité » se remémore la femme atterrée.
Une heure d’agonie
Le fœtus a alors reçu une injection létale lors de l’accouchement provoqué par le médecin. Malgré ce procédé censé induire subitement sa mort, le bébé a survécu et a été mis au monde en se « tortillant ». Sofia Khan se doutait que son fils allait être encore au vie les premières minutes de sa naissance. « Je sentais qu’il donnait encore des coups de pieds dans mon ventre mais personne ne me croyait. […] J’espère qu’à l’avenir les sages-femmes nous prendrons au sérieux. L’instinct d’une mère est si puissant » martèle la femme. La mère s’est donc résolu à dire adieu à son bébé avant qu’il ne s’éteigne une heure plus tard.
Une dérogation exceptionnelle
La femme a bénéficié d’un avortement exceptionnel autorisé lors de circonstances précises, comme lors d’un risque de handicap du bébé à naître. Elle a alors interrompu sa grossesse à la 25ème semaine. Cette procédure dure généralement 3 heures et consiste à injecter une solution létale dans l’estomac de la patiente. Suite à cette intervention, le cœur du fœtus s’arrête et les médecins procèdent à l’accouchement provoqué du bébé mort-né. Seulement, le bébé de Sofia a défié les attentes les experts. « C’était un tel combattant. Il avait un trou énorme dans la colonne et allait naître très handicapé seulement il s’est accroché à la vie » se souvient la femme. Le couple a alors organisé des funérailles pour ce bébé baptisé Mohamed post-mortem.
L’avortement : démarche et procédures
Réglementé par la loi Veil depuis 1975, l’avortement est une option médicale proposée aux femmes en cas de malformation potentielle ou de grossesse non désirée. Réalisé dans une structure hospitalière, celui-ci dépend du souhait de la patiente et du terme de sa grossesse.
Deux consultations sont alors mises en place avant la prise de décision. Une première où le médecin explique la procédure, les risques et les effets secondaires à la patiente, puis une seconde où celle-ci confirme ou non, sa décision. Si la patiente choisit de recourir à l’avortement, deux méthodes peuvent être utilisées:
– L’avortement par cachet: consiste en une prise médicamenteuse sous supervision médicale
– L’avortement par aspiration: une procédure qui se déroule obligatoirement dans un établissement de santé
Que cette décision soit motivée par une malformation potentielle ou un choix délibéré, le Dr Sophie Gaudu, gynécologue-obstétricienne, et Véronique Séhier, co-présidente du Planning familial soulignent l’importance d’un encadrement professionnel adéquat pour cette procédure qui touche entre 215.000 et 230.000 femmes en France depuis 2001.