Coronavirus : « La situation s’aggrave dans le monde » affirme le directeur de l’OMS
Alors que de nombreux pays reprennent progressivement ce qui s’apparente à une vie normale, les autorités sanitaires se veulent prudentes et en appellent à la modération. En effet, le nouveau coronavirus n’a pas disparu et en l’absence de traitement, les risques persistent encore en dépit des restrictions qui se sont allégées. Au cours d’une conférence de presse virtuelle menée ce lundi à Genève, Tedros Adhanom Ghebreyesus a mis en garde contre le laisser-aller. Pour le patron de l’OMS, bien que la pandémie semble s’atténuer en Europe, elle serait en train de s’aggraver à l’échelle mondiale. L’information a été relayée par nos confrères de BFM TV.
A l’heure où de nombreux pays sont en cours de déconfinement, l’Organisation Mondiale de la Santé rappelle que ce n’est pas le moment de relâcher les efforts. En France où la vie reprend progressivement son cours, Olivier Véran a également déclaré qu’il était trop tôt pour se réjouir, malgré une amélioration de la situation. « On n’a pas encore gagné la guerre, donc vigilance » a rappelé le ministre de la Santé. Et pour cause, selon Tedros Adhanom Ghebreyesus, la situation tend à s’aggraver.
La guerre contre le virus n’est pas encore gagnée
« Bien que la situation en Europe s’améliore, dans le monde elle s’aggrave », a révélé Tedros Adhanom Ghebreyesus depuis Genève ce lundi 8 juin. Le directeur de l’OMS revient sur quelques chiffres et souligne que « Plus de 100 000 nouveaux cas ont été recensés sur 9 des 10 derniers jours. Hier, le bilan s’est élevé à plus de 136 000 nouveau cas » a-t-il rappelé en précisant qu’il s’agissait du chiffre le plus haut en une journée. En outre, trois quart de ces nouveaux cas auraient été enregistrés en Asie du sud et sur le continent américain, avec un total de 10 pays concernés.
Et si la situation s’améliore progressivement en Europe, cela ne devrait pas pousser les habitants à se relâcher. “La plus grande menace est désormais le laisser-aller”, souligne le directeur en faisant référence aux pays où la situation n’est plus aussi grave. “La plupart des gens dans le monde sont encore susceptibles d’être infectés », a-t-il déclaré puis d’insister, « Nous en sommes à six mois depuis le début de la pandémie, ce n’est pas encore le moment de lever le pied ».
Le coronavirus à l’heure des manifestations
Au vu des rassemblements qui ont eu lieu suite à la mort de George Floyd, victime d’un meurtre aux mains d’un policier américain, le patron de l’OMS insiste sur la vigilance. En effet, des manifestations d’une ampleur considérable se sont déroulées ces derniers jours. Des Etats-Unis au Royaume-Uni, en passant par la Suisse ou l’Australie, des milliers d’habitants se sont rassemblés et mobilisés en mémoire du défunt, condamnant la discrimination raciale et les violences policières.
Suite à ces événements, Tedros Adhanom Ghebreyesus a exprimé le soutien de l’organisme et son rejet de la discrimination. « L’OMS soutient pleinement les revendications en matière d’égalité et le mouvement global contre le racisme” a-t-il déclaré.
Mais il précise néanmoins que les manifestants à l’échelle mondiale sont encouragés à se mobiliser “en toute sécurité”. “Autant que possible, restez à un mètre les uns des autres, lavez vos mains (…) et portez un masque si vous allez manifester » a-t-il ajouté. Pour les personnes malades, le patron de l’OMS invite à rester chez soi et à contacter un service de santé.
Selon un dernier bilan de l’AFP, plus de 7 millions de cas de contamination ont été officiellement enregistrés dans 196 pays et territoires. Par ailleurs, le virus Sars-CoV-2 apparu à Wuhan a entraîné plus de 400 000 morts depuis le début de la pandémie.