Vous faites des cauchemars ? Voici ce qu’ils révèlent de votre état de santé
Le cauchemar est un rêve désagréable voire effrayant qui nous réveille en pleine nuit avec la peur au ventre. Son caractère horrible fait que nous avons la capacité de nous en souvenir et de nous rappeler de détails frappants. Même si nous avons tendance à penser qu’ils sont le fruit de notre imagination, les cauchemars peuvent s’avérer précieux car ils révèlent certains aspects de notre état de santé et permettent de détecter certaines maladies de manière précoce.
L’origine des cauchemars
Les cauchemars nous marquent tellement que nous sommes souvent tentés de vouloir en connaître la signification pensant que cela va nous éclairer. En général, le premier réflexe est de chercher sur internet pour en connaître la signification.
Or, selon le Docteur Daniel Neu, Chef du laboratoire du sommeil et de l’unité de chronobiologie au CHU Brugmann à Bruxelles, ces interprétations sont fausses et souvent l’œuvre de charlatans. Pour en faire une interprétation précise et sérieuse, il faut se tourner vers la science qui consiste à décoder les rêves. Selon lui « il est possible d’interpréter le contenu des rêves, mais seulement dans le cadre d’une démarche thérapeutique avec un patient. Un événement ou un objet n’aura pas la même signification pour tout le monde, ou à tous les moments. »
Lorsque nos cauchemars entraînent un réveil en sueur avec le cœur qui bat la chamade cela peut poser problème surtout si ça devient systématique. Durant nos rêves, notre cerveau est actif tout comme quand nous sommes éveillés, mais si nous vivons une expérience émotionnelle trop forte notre sommeil n’y résiste pas et nous nous réveillons dans un état d’angoisse exacerbée.
Si cette situation a lieu toutes les nuits, elle peut être révélatrice d’un stress omniprésent qui perturbe vos journées et hante vos nuits.
Outre le stress, les cauchemars peuvent être causés par un dîner copieux et gras, de la fièvre, une consommation excessive d’alcool et des troubles du sommeil.
Les cauchemars, révélateurs précoces de nos maux
Cependant, certains cauchemars persistants peuvent révéler des pathologies plus graves.
C’est ce que révèle le Professeur Jim Horne, spécialiste du sommeil à l’Université de Loughborough, dont l’équipe médicale a étudié l’effet des bêtabloquants sur nos rêves. Il s’avère que consommer des bêtabloquants pour baisser la tension artérielle provoque des rêves désagréables car ils peuvent modifient les substances chimiques du cerveau et ainsi déclencher les cauchemars.
La révélation qui interpelle le plus concerne le lien qui existerait entre les cauchemars et les maladies neurologiques telles que les maladies de Parkinson et d’Alzheimer. Les personnes qui ont tendance à rêver qu’elles sont pourchassées et agressées de façon récurrente pourraient être sujettes à souffrir plus tard de ces maladies. Cela peut intervenir dix ans avant l’apparition du premier symptôme. Le Docteur Oscroft, spécialiste du sommeil à l’hôpital Papworth de Cambridge affirme que « se débattre dans ses rêves est le signe de dommages dans la partie du cerveau qui contrôle l’interrupteur de sécurité de notre rêve. »
Quant aux rêves dont les scènes sont extrêmement violentes voire sanglantes, ils peuvent révéler certaines pathologies mentales telles que les psychoses.
Les cauchemars chez la femme enceinte
Souvent, les futures mamans ont tendance à faire des cauchemars et ceci n’est pas forcément lié aux hormones. Lorsqu’elles sont enceintes, les femmes ont une activité onirique encore plus développée essentiellement si c’est leur premier enfant. Certaines rêvent qu’elles sont enceintes avant même de le savoir.
La période de la grossesse est alors scindée en deux :
- Les six premiers mois lorsque la future maman idéalise son bébé et sa future maternité en faisant des rêves agréables et plaisants.
- Le dernier trimestre composé essentiellement de cauchemars récurrents causés par une angoisse liée à l’accouchement, à la perte de son enfant ou au fait d’accoucher d’un enfant en mauvaise santé.
Ces cauchemars systématiques sont souvent causés par cette peur de l’inconnu qui submerge la future maman et qui tend à la rendre anxieuse car elle appréhende les douleurs et le fait d’être une mauvaise mère. Le psychanalyste Pascal Neveu explique que la majeure partie du temps il s’agit « de rêves de démembrement, d’amputation, de sang. Les cauchemars mettent toujours en évidence une atteinte physique sur la maman et/ou le bébé. Ce sont des images très violentes ».
Il est conseillé de calmer ces cauchemars en créant une interaction positive avec le bébé et en faisant intervenir le futur papa pour imaginer à deux la joie que va susciter le fait de devenir parents.