Après la douleur de ma fausse couche, j’ai un message pour les infirmières

Publié le 18 décembre 2018
MAJ le 18 novembre 2024

La fausse couche est un avortement spontané qui peut survenir durant la période de grossesse et concerne 15% à 20% des grossesses annuellement en France. Et malgré l’existence d’autres causes de cette pathologie, les anomalies génétiques concernent la grande majorité des cas de fausses couches dans le pays. Sachant que la perte d’un bébé peut être un évènement particulièrement traumatisant pour une mère.

Une expérience douloureuse

Rachel Wahlen fait partie de ces femmes qui ont perdu un jour un bébé, mais elle ne s’y attendait pas du tout car aucun signe de complication n’a pu être découvert. Bien au contraire, elle pensait qu’il était en parfaite santé et se voyait déjà le porter, l’allaiter et l’embrasser. Ce n’est que peu de temps avant l’accouchement qu’elle a su que sa fille à naître n’était déjà plus de ce monde.

C’est dans des moments aussi difficiles empreints de tristesse et de déception que l’amour et le soutien des proches est le plus précieux, Rachel en a bien eu la preuve mais elle a eu droit aussi à beaucoup de compassion et à un accompagnement de qualité grâce à l’équipe d’infirmières qui étaient présentes.

Des mots sincères qui viennent du cœur

Chagrinée pour la perte de sa fille, Rachel a décidé d’écrire un long message où elle s’ouvre pour la première fois après l’incident :

« Aux infirmières,

Merci de m’avoir sauvée. Votre professionnalisme m’a empêché de connaître le même sort que ma fille et c’est votre humanité et votre compassion qui m’ont permis de continuer de vivre après cette mort. Je vous suis donc extrêmement reconnaissante.

Merci aux infirmières qui se sont assurées que mon mari ait suffisamment d’oreillers lorsqu’il devait passer la nuit dans la chambre d’hôpital.

Merci à l’infirmière qui m’a appris à mettre des sachets de glaçons dans mon soutien-gorge pour retirer mon lait après la mort de ma fille. Vous avez tellement contribué à alléger ce lourd fardeau que je portais et vos étreintes y ont été pour beaucoup. J’ai pu reprendre espoir grâce à vous.

Merci à l’infirmière de l’unité des soins intensifs pour avoir pris la peine de me nettoyer après le décès de ma fille. Merci pour m’avoir aidée à me brosser les dents et à me peigner les cheveux. Je ne pourrai jamais décrire ce que je ressentais lorsqu’elle me brossait les cheveux, ce n’était pas son devoir, mais simplement un geste.

Merci à l’infirmière qui s’est rapprochée de mon lit et m’a demandé de lui parler de ma petite Dorothy. Merci de m’avoir rappelé qu’elle était bien réelle malgré sa mort.

Merci à l’infirmière qui a habillé mon bébé et l’a pris en photo. Merci d’avoir fait en sorte que son chapeau ne cache pas ses yeux. Cette photo a une valeur inestimable à mes yeux.

Merci à l’infirmière qui est venue dans ma chambre lors de ma première nuit sans ma fille afin de me tenir la main. Merci de m’avoir consolée en me racontant votre propre histoire avec votre enfant. Merci de m’avoir sortie de cet isolement dans lequel je vivais, alors que j’aurais pu vivre cette première nuit dans la solitude la plus totale.

Je tiens finalement à remercier les infirmières qui m’ont assistée lorsque j’étais enceinte de Frances, la petite sœur de Dorothy. Même après sa naissance, vous n’avez jamais oublié que je n’étais pas mère pour la première fois et qu’il y avait bel et bien quelqu’un avant elle. Je sentais ainsi que j’étais mère de deux enfants.

Avec toute ma gratitude. »

La douleur que Rachel a dû vivre ne peut être imaginée que par quelqu’un qui l’a connue, mais cette tristesse lui a permis de voir à quel point il était important d’avoir des personnes aussi humaines que compétentes autour d’elle. Nous devrions tous être reconnaissants pour le travail que ces merveilleuses personnes font !