Les personnes qui disent des mots vulgaires et grossiers sont plus honnêtes

Publié le 7 décembre 2018

Dans la vie de tous les jours, les gens sont loin d’avoir la même façon de s’exprimer ou de communiquer avec les autres. Il y a même des personnes qui prennent beaucoup de libertés à ce niveau-ci et emploient un vocabulaire considéré par beaucoup comme vulgaire. Mais il s’avère que cette tendance à utiliser des gros mots soit révélatrice d’un certain état d’esprit.

Les gros mots seraient une preuve d’honnêteté ?

Il ne fait aucun doute que le fait de dire des gros mots est très mal vu, notamment dans des endroits tels que le travail, l’école ou les administrations. Mais il s’avère, selon une étude, que les personnes adeptes d’un tel langage sont plus susceptibles d’être dignes de confiance.

Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si le rapport de l’étude stipule que « Les résultats obtenus pendant toute la durée de l’étude suggèrent que la vulgarité et l’honnêteté sont étroitement liées et que ce n’est pas uniquement valable sur le plan individuel, mais aussi au niveau de la société. » 

Cette étude a été effectuée à la base par le Dr. Gilad Feldman et une équipe de recherche internationale afin de résoudre définitivement le conflit qui existe entre ceux qui disent qu’un langage profane peut être signe de déchéance morale et ceux qui pensent qu’il s’agit d’une preuve d’honnêteté. Ils ont tout d’abord commencé par demander à 276 personnes leurs jurons préférés ainsi que les émotions qu’elles associaient à chacun de ces derniers. Et grâce à un questionnaire ciblé, on a pu obtenir de façon détournée le niveau d’honnêteté de chaque participant à l’enquête.

Les observations ne devaient pas s’arrêter là

L’équipe de chercheurs du Dr. Feldman a ensuite procédé à l’analyse de 70 000 interactions entre personnes issues des quatre coins du globe sur les réseaux sociaux. Ils ont porté une attention particulière à certains critères qui, d’après des études antérieures, étaient symptomatiques d’un manque d’honnêteté comme l’utilisation exagérée du « Je » ou du « Moi ». 

Les auteurs de la recherche disent : « Il a pu être constaté qu’il existe une relation positive et solide entre la grossièreté et l’honnêteté, car ceux qui avaient l’habitude de dire des gros mots étaient plus honnêtes dans l’ensemble de leurs publications sur Facebook. »

Et pour la dernière partie de l’étude, les chercheurs se sont intéressés aux jurons à l’échelle sociétale, ils ont par conséquent procédé à l’examen des « analyses d’intégrité » issus de 48 Etats américains. Ils ont ensuite comparé ces données aux scores de gros mots individuellement observés chez chacun des 29 701 participants sur Facebook selon leur Etat de provenance. Les scientifiques ont alors pu aboutir à une réelle corrélation entre les deux données, car à titre d’exemple, dans le Connecticut et le New Jersey, on a pu remarquer de plus hauts niveaux d’intégrité sachant que beaucoup de personnes y disaient des gros mots fréquemment. Tandis qu’en Caroline du Sud, nombreux sont ceux qui évitaient poliment d’être grossiers, néanmoins, l’Etat a affiché l’un des niveaux d’intégrité et de transparence les plus bas.

« Nous avons tout mis en œuvre dans l’objectif de fournir une réponse empirique à des avis divergents sur le rapport entre la grossièreté et l’honnêteté. Et dans les trois études, nous avons noté qu’un usage plus important de gros mots était associé à un niveau plus élevé d’honnêteté. », concluent les chercheurs.

Il ne faut néanmoins pas voir cette étude comme une incitation à dire des gros mots ou comme une manière de dire que toute personne qui parle ainsi est un ange. C’est juste une façon de démontrer comment l’honnêteté, tout comme la malhonnêteté, peuvent se manifester spontanément chez certaines personnes dans nos sociétés. Ce qui veut dire que quelqu’un qui jure comme un charretier n’est pas forcément blanc comme neige !