Mobilisons-nous contre le harcèlement scolaire
En France, un enfant sur dix est harcelé à l’école et la considère comme un lieu de souffrance. Récemment, un enfant de sept ans s’est exprimé dans une vidéo bouleversante où il parle du harcèlement scolaire qu’il subit depuis des mois. Son désespoir est tel qu’il dit vouloir « rejoindre le bon Dieu et mourir ».
Le témoignage qui fend le cœur
Charlie est un garçon de sept ans scolarisé dans une école privée catholique de l’Aisne. Depuis son entrée au CP, il est victime de harcèlement et il en souffre atrocement, au point de souhaiter la mort. Régulièrement brutalisé par un de ses camarades, il partage son émotion dans une vidéo vue plus d’un million de fois. Ses propos sont poignants : comment en effet imaginer qu’un enfant aussi jeune, qui a toute sa vie devant lui, puisse avoir des pensées de mort ?
Voici un extrait du message de Charlie, en pleurs, désespéré et déprimé, exprimant sa détresse et son souhait de mourir :
« J’ai 7 ans. Depuis l’année dernière, il y a un petit garçon qui me tape tout le temps. Et aujourd’hui, c’est mon petit frère qu’il tape. J’ai dit à ma maman que j’ai envie de rejoindre le bon Dieu et mourir. J’en ai marre de ce petit garçon, il n’arrête pas de me taper tous les jours. Je veux rejoindre le Bon Dieu pour toujours. »
Touchés par le mal-être de ce jeune garçon, les internautes ont répondu par des messages de soutien. Certains lui ont même envoyé des lettres et des cadeaux, dans l’espoir qu’il se rétablisse et aille mieux.
Lettres et cadeaux envoyés à Charlie en témoignage d’amour et de soutien
Si vous souhaitez réconforter Charlie, pourquoi ne pas lui envoyer un courrier à l’adresse que voici, communiquée par sa famille à l’intention de tous ceux et celles qui désireraient lui envoyer des cadeaux ou des mots gentils :
Charlie Lecomte
32, rue portes des champs
02140 Vervins
Le harcèlement chez les enfants
Parfois, il suffit juste de quelques remarques désobligeantes, de quelques blagues d’apparence anodine ou de ce nous pourrions interpréter comme de simples chamailleries pour traumatiser un enfant et le plonger dans la dépression. Malheureusement, il arrive bien souvent que le harcèlement aille plus loin et devienne plus agressif en prenant la forme de moqueries, d’injures, voire de coups.
De tels traitements de la part de leurs camarades marquent profondément les enfants les plus sensibles et peuvent les mener rapidement au désespoir et au désir d’en finir. Combien d’enfants se sont donnés la mort pour échapper aux souffrances terribles qu’ils éprouvaient suite à des mauvais traitements qu’on leur infligeait parfois quotidiennement ?
Il est indispensable que les enseignants détectent les moindres signes de harcèlement : violences psychologiques, verbales et physiques afin de réagir le plus tôt possible, et ne laissent pas passer chez leurs élèves les moindres écarts de comportement.
Gardons d’autre part tous à l’esprit que le harcèlement scolaire ne se traduit pas toujours par des traces de coups et que les événements les plus traumatisants peuvent ne pas être ceux que l’on s’imagine.
Qu’en est-il des agresseurs ?
Le fait que des enfants soient harcelés implique inévitablement que d’autres soient les harceleurs.
Un enfant qui peut devenir méchant et s’en prendre à ses camarades au point que ces derniers en perdent l’envie de vivre est un enfant qui manque cruellement d’empathie. Ses compétences psycho-sociales ne sont pas suffisamment développées et il n’a pas eu l’occasion de bien apprendre le vivre ensemble, de sorte qu’il ne comprend pas assez, ni ses propres émotions, ni celles des autres.
Les enfants qui harcèlent leurs camarades, aussi bien que leurs proies, sont des personnes en souffrance, et il est tout aussi important de prendre en charge les agresseurs que les victimes.
Aidons ces derniers à acquérir l’intelligence émotionnelle indispensable à la vie en communauté. Apprenons-leur à communiquer de façon non-violente, à s’exprimer et à agir dans le respect d’autrui et à accepter les différences. Incitons-les à réfléchir aux conséquences de leurs actes. Aidons-les à prendre conscience de leurs émotions, de leurs sentiments et de leurs motivations.
Plutôt que d’agresser l’enfant qui a harcelé Charlie pendant de longs mois, et plutôt que d’agir violemment à son encontre en voulant s’en prendre à lui, il serait plus constructif de chercher à comprendre ce qui ne va pas et ce qui ne fonctionne pas pour mieux le prendre en charge, l’aider à s’améliorer et lui permettre de changer.