Non, le vaccin antigrippal ne cause pas la grippe

Publié le 7 novembre 2018

Avec l’arrivée des temps froids, la grippe reprend de plus belle et sa propagation fait de plus en plus de personnes malades. Afin de s’en protéger, beaucoup de personnes se dirigent vers les vaccins antigrippaux. Cependant, et paradoxalement, une nouvelle étude a révélé que la moitié des parents interrogés pensent que le vaccin antigrippal cause la grippe.

Orlando Health, qui est un réseau privé à but non lucratif d’hôpitaux communautaires et d’hôpitaux spécialisés, basé à Orlando, a interrogé les parents sur l’efficacité du vaccin antigrippal et a obtenu des résultats très intrigants. Plus de la moitié des parents interrogés pensent que le vaccin antigrippal était la cause de la grippe, et un tiers des parents ne pensent pas que le vaccin soit efficace.

Des médecins expliquent que le vaccin ne rend pas malade

Selon Centers for Disease Control and Prevention, 172 enfants sont décédés en 2017 des suites de la grippe, mais environ 80% des enfants décédés n’avaient pas reçu leur vaccin contre la grippe. En dépit de cette statistique alarmante, il existe toujours un débat important entre les parents sur les avantages du vaccin antigrippal.

Selon Jean Moorjani, pédiatre certifiée à l’Hôpital Arnold Palmer pour enfants, le vaccin antigrippal ne cause absolument pas la grippe. Elle a déclaré dans un communiqué de presse que les parties du virus utilisées sont complètement mortes, ce qui rend impossible de tomber malade de la grippe à partir du vaccin antigrippal.

Dr Moorjani a précisé également qu’après avoir reçu le vaccin, il faut environ deux semaines à votre corps pour fabriquer des anticorps afin de lutter contre la grippe. Par conséquent, si vous entrez en contact avec le virus pendant cette période, il est possible que vous tombiez malade. Elle a également noté que le vaccin est sans danger et ne provoque pas d’autisme ni aucune autre maladie.

Parallèlement, d’autres médecins ont parlé des résultats de l’enquête et ont convenu collectivement que les craintes des parents étaient sans fondement. Ils ont également été très étonnés par les résultats.

Le docteur William Schaffner, spécialiste des maladies infectieuses et professeur à la faculté de médecine de l’Université Vanderbilt, aux États-Unis, a été également stupéfait par les résultats, et a affirmé, comme beaucoup d’autres depuis plus de 20 ans que le vaccin antigrippal ne permet pas de contracter la grippe et que c’est un mythe.

Dr Schaffner a noté que seulement 1 à 2% auront une fièvre de 24 heures après avoir été vacciné, mais ce n’est pas non plus la grippe. C’est le corps qui réagit au vaccin et commence à se protéger.

Selon Dr Amesh A. Adalja, chercheuse au Centre Johns Hopkins pour la sécurité sanitaire, il n’y a aucune raison que les parents s’inquiètent pour le fait que leurs enfants soient vaccinés contre la grippe. Au contraire, ils doivent s’inquiéter si leurs enfants ne sont pas vaccinés, car ainsi ils mettent leur vie  en danger.

L’efficacité du vaccin

En France, selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 10 octobre 2017, sur un nombre de décès supérieur à 20.000 décès observés, les équipes de surveillance de la grippe, coordonnées par Santé publique France, mentionnent que plus des  deux tiers de ces décès ont été attribués à la grippe.

D’après une étude publiée dans les Comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS) en 2016, l’efficacité du vaccin contre la grippe a été de 43 % aux États-Unis et 38 % en Europe. Lorsque le vaccin est optimal, l’efficacité peut atteindre 60 à 70 %, tout âge confondu.

Quels sont les facteurs qui influencent l’efficacité du vaccin ?

L’efficacité du vaccin contre la grippe, ou sa capacité à prévenir le syndrome grippal, peut varier d’une saison à une autre. L’efficacité du vaccin peut également varier en fonction de la personne vaccinée. Au moins deux facteurs jouent un rôle important dans la probabilité que le vaccin protège une personne de la maladie :

1) Les caractéristiques de la personne à vacciner, telles que son âge et son état de santé.

2) La similitude ou « l’adéquation » entre la souche du virus de la grippe propagé dans la communauté et le vaccin conçu pour s’en protéger.

Pendant les années où le vaccin contre la grippe ne correspond pas aux souches du virus en circulation, il est possible que le bénéfice de la vaccination soit faible, voire nul. Mais lorsqu’il existe une bonne adéquation entre les vaccins antigrippaux et les virus en circulation, il est possible de mesurer les avantages substantiels des vaccins en termes de prévention de la grippe et de complications.