L’anxiété n’est pas un choix (alors, s’il vous plaît, arrêtez de nous dire de nous détendre)

Publié le 18 octobre 2018
MAJ le 18 novembre 2024

L’anxiété est dans les grandes lignes un état de grande inquiétude dont souffre ou a déjà souffert un grand nombre de personnes. Générant stress, ou parfois même crises de panique ou d’angoisse, elle peut se manifester de différentes façons.

Biologiquement, l’état anxieux est un mécanisme naturel dont la fonction est de nous protéger contre les situations dangereuses. À doses normales, l’anxiété protège l’être humain, à contrario, à doses excessives, elle emprisonne ou plutôt empoisonne la vie de ceux qui la subissent. D’ailleurs l’OMS (Organisation Mondiale pour la Santé) estime que les troubles dépressifs représentent le 1er critère de morbidité et d’incapacité sur le plan mondial. 

L'anxiété n'est pas un choix

Qu’est-ce que l’anxiété et les troubles anxieux ?

Lorsque l’on parle d’anxiété, état psychologique caractérisé par des dysfonctionnements émotionnels, cognitifs et comportementaux, de suite nous pensons à un état qui peut forcément être passager…. Or, il peut très bien en être tout autre, et cette condition peut dans certains cas, devenir quasi permanente.

En effet, une anxiété peut être tellement importante et influente qu’elle peut constamment générer de la préoccupation souvent d’une manière immodérée tout en affectant la capacité à fonctionner correctement ou normalement, que ce soit professionnellement ou personnellement et c’est là qu’on peut la considérer comme un véritable trouble.

De base l’anxiété, est un mécanisme biologique tout à fait naturel qui fait son apparition afin d’aider l’organisme à évaluer des situations comme dangereuses et à réagir plus rapidement et par conséquent à augmenter les chances de survie.

En revanche, lorsque que l’on s’arrête sur les « troubles anxieux », pour leur part, ceux-ci s’apparentent plus à une maladie en tant que telle si elle est considérée  handicapante et si elle est persistante. L’anxiété se traduit ainsi lorsque elle induit une souffrance aboutissant à une demande de soins, provoque des attaques de panique ou quand elle s’associe à des états psychotiques névrotiques, ou hypocondriaques ou même quand elle finit par s’aggraver par un état dépressif pouvant générer des états de dépendance qu’elles soient émotionnelles, pharmacologiques ou toxicomaniaques. 

Tout ceci peut même conduire jusqu’à la névrose d’angoisse qui est un état anxieux chronique caractérisé  par des tremblements, de la tension, de la fébrilité, le souffle coupé ou sensations d’étouffement, ou même des palpitations ou de la tachycardie.

L’anxiété est donc une manifestation naturelle mais qui peut atteindre et aboutir à des conséquences gravissimes psychologiquement et physiquement.

Quand cet état touche des membres de notre famille ou des proches, comment y réagir ? Comment faire preuve d’empathie en comprenant ses mécanismes tout en adaptant son comportement à la personne qui les subit ?

L'anxiété n'est pas un choix

Comment reconnaitre et gérer les troubles anxieux d’autrui ?

Cela peut s’apparenter à une manifestation presque « naturelle », mais ceux qui ont eu la chance de ne jamais avoir eu affaire à des troubles anxieux ou même à une dépression, peuvent ne pas comprendre ce que cela signifie d’être dans une telle situation de désarroi psychologique.

Les proches surtout, par peur ou ignorance du sujet préfèrent plutôt opter pour les reproches que le réel soutien en soutenant que la personne en question déjà en souffrance n’est pas assez forte ou déterminée à s’en sortir. 

Mais en réalité et bien malheureusement, personne ne choisit d’être dépressif ou anxieux, et personne ne peut mettre un terme à une telle souffrance comme par magie sur une seule question de volonté et se décider à vivre dans la quiétude et la sérénité, dispositions qui déjà, seraient vivement appréciées chez ceux qui vivent l’anxiété ou même la dépression.

D’ailleurs les personnes qui souffrent d’anxiété ou de dépression ne  sont pas si facilement repérables qu’on ne le croit. Beaucoup de victimes d’anxiété et de dépression portent souvent un masque parfois inconscient de confiance et de bonheur apparent. 

Ils s’appliquent justement à cet exercice afin de camoufler un état déjà très difficile à vivre et ressentent la constante appréhension de révéler à leurs proches par quel mal ils sont consumés. Peur de provoquer des inquiétudes et un poids supplémentaires qui pourrait être difficile à gérer pour leur entourage. Entourage qui souvent, n’est pas à leur place et qui peut juger la situation d’une façon non adéquate et diamétralement opposée à la réalité… Et la relation avec celle-ci peut fortement s’en ressentir.

Il peut donc devenir ardu en tant que membres de l’entourage de détecter ou même d’élucider des troubles anxieux. Mais souvent ceux-ci affectent la vie de tous les jours et le comportement de base des sujets qui en sont les victimes et n’importe quel proche peut peu à peu faire toute la lumière sur leur véritable état.  

A ce stade-là, il est important, voire primordial d’apporter un soutien approprié sans se laisser contaminer. Le dialogue, la présence émotionnelle et l’orientation vers de professionnels de santé tels qu’un psychothérapeute afin d’identifier la problématique de base et la traiter est un des premiers pas vers la guérison.