Des hôpitaux recherchent des bénévoles pour câliner les bébés
Cela pourrait sembler totalement saugrenu voire aberrant pour ceux qui n’y connaissent rien en la matière, mais de plus en plus d’hôpitaux notamment aux États-Unis font appel à des personnes pour câliner des bébés bénévolement afin de pallier aux défaillances des mères en difficulté, et en particulier celles des mamans toxicomanes. Une pratique de plus en plus adoptée et qui contribue également à amoindrir les symptômes de sevrage dus au syndrome d’abstinence néonatale.
Syndrome de sevrage néonatal
Pratique régulièrement adoptée aux Etats Unis aux seins des hôpitaux et en passe de se développer également en France, du bénévolat en tant que câlineur de nourrissons existe bel et bien.
Ces nourrissons sont en majeure partie touchés par le syndrome de sevrage néonatal qui est un trouble affectant les bébés nés de mères toxicomanes. L’organisme du fœtus dont la maman est toxicomane s’accoutume à la drogue qu’il reçoit lorsqu’il est encore dans l’utérus. Après sa naissance, le bébé, devenu dépendant à la drogue à laquelle il n’a plus accès, manifeste des symptômes de sevrage.
Le syndrome d’abstinence néonatal est un syndrome de sevrage postnatal qui fait également référence au sevrage associé à l’alcool et à certains médicaments.
Les nourrissons de mère toujours consommatrice de drogues, d’opiacées ou autres substances addictives en fin de grossesse et au moment de l’accouchement présentent, 24 à 48h après la naissance, un syndrome de sevrage, subissent plusieurs symptômes tels que des troubles digestifs et respiratoires, des pleurs excessifs, de l’hyperexcitabilité, des convulsions, ou encore de la fièvre et de la transpiration. Petit poids de naissance, périmètre crânien inférieur à la normale, surmortalité de mort subite du nourrisson, hyperexcitabilité, sont les symptômes les plus extrêmes
Le contact et l’interdépendance mère-enfant peut dans ces conditions s’édifier alors dans un contexte difficile, avec une mère peu disponible psychiquement et par la même occasion physiquement pour son enfant.
D’où la nécessité et l’importance de mettre en place des programmes de bénévolat qui tendent à créer des liens d’affection dont ont besoin physiologiquement, psychologiquement et physiquement les nourrissons en état de sevrage néonatal leur permettant ainsi de surmonter cette disposition pour le moins douloureuse surtout à un si petit âge en tout début de vie.
Programme de bénévolat de lutte contre le syndrome de sevrage néonatal
En France, une expertise de l’Inserm relayée par Cairn.info, estime entre 1 000 et 2 500 sur l’année 2003, le nombre de femmes enceintes prenant du Subutex, un traitement de substitution aux opiacés, dérivés de l’opium.
Aux Etats-Unis, un récent rapport du Centre de prévention et de contrôle des maladies (CDC) met en garde sur la condition de dépendance croissante des femmes enceintes aux drogues illicites et les conséquences néfastes et avérées sur la santé des nouveau-nés. Le rapport fourni également des données d’évaluation de base pour mesurer l’efficacité de nouveaux programmes d’intervention visant à réduire l’utilisation des drogues illicites par les femmes enceintes.
C’est précisément pour pallier à ce genre de cas que des programmes de bénévolat pour apporter de l’affection et une présence émotionnelle aux nouveau-nés ont été mis en place à travers les Etats-Unis pour aider ces bébés nés dépendants à certaines drogues et notamment aux opioïdes. Une grande aide pour les personnels infirmiers des hôpitaux où les volontaires bénévoles apportent de l’espoir dans une situation vraisemblablement désespérée.
Cet apport physique et sensoriel que sont les câlins va donc aboutir à une sédation de douleur et à un réconfort primordiaux pour la santé psychologique et physique des nourrissons ainsi que sur leur développement. La recherche d’ailleurs confirme bien ce fait en mettant en évidence, ses bienfaits sur le développement sensoriel-cognitif des nouveau-nés.
Programmes similaires en France
En France, même si le dispositif est moins axé sur les conséquences de la toxicomanie des futures mères, des hôpitaux et des associations ont mis en place le même type de programmes de bénévolat afin de porter assistance au corps médical et au personnel infirmier et apporter un soutien affectif émotionnel et physique aux bébés souffrant de malformations, de prématurité, de troubles du développement ou de la respiration ou d’une alimentation difficile.
Incontestablement, tous les bébés ont besoin d’être câlinés, et encore plus lorsqu’ils sont hospitalisés et souffrants. Cette pratique représente un véritable bienfait salutaire pour leur développement psychologique, émotionnel et physique.