Une étude publie les premières données sur les décès suivant un traitement par chimiothérapie
Correctif: dans cet article, Santeplusmag mentionnait les résultats d’une étude menée au Royaume-Uni portant sur le taux de mortalité de patients traités par chimiothérapies palliatives. L’étude a démontré que 3% des patients du panel sont décédés, et non pas 50% comme certains de nos confrères britanniques et nous-mêmes, avons déclaré, à tort, sur la base erronée d’un établissement du panel affichant ce taux alarmant, qui s’avère, fort heureusement, loin de la réalité. Santeplusmag présente ses excuses à ses lecteurs pour cette information érronée, et publie un correctif en donnant plus de détails sur l’étude, disponible ici.
Le cancer est une maladie caractérisée par la prolifération incontrôlée de cellules provoquant la formation d’une tumeur qui peut s’étendre au reste du corps par la circulation sanguine ou le système lymphatique et ainsi former de nouvelles tumeurs telles que les métastases. En France, on compte près de trois millions de Français diagnostiqués d’un cancer selon Unicancer, réseau national français de lutte contre le cancer. En 2017, on estimait 400 000 nouveaux cas de cancer(214 000 hommes et 185 500 femmes). Outre la chirurgie et la radiothérapie, la chimiothérapie reste le protocole de soins principal employé pour le traitement de la maladie.
La chimiothérapie, un traitement de référence contre le cancer
La chimiothérapie est un traitement médicamenteux qui peut être administré par intraveineuse, par voie orale ou par perfusion directe selon la localisation des cellules cancéreuses.
Bien que la solution médicamenteuse agisse sur les cellules altérées en les détruisant et en diminuant leur croissance, il peut arriver qu’elles touchent également les cellules saines: c’est ce qui explique certains effets secondaires comme la chute des cheveux ou celle des globules blancs, à l’origine d’un système immunitaire plus faible.
Dans la majorité des cas, et suivant l’étendue du cancer et de son grade, la chimiothérapie qui détruit les cellules cancéreuses en agissant sur leurs mécanismes de division reste le traitement principal employé afin d’enrayer la maladie. Le plan de traitement est déterminé au cas par cas par un oncologue qui pourra proposer une composition médicamenteuse adaptée à la catégorie de la tumeur qui peut être administrée soit par voie intraveineuse soit orale.
Une première étude nationale sur les décès post-chimiothérapie
Une étude menée en 2014 et publiée en 2016 par le Public Health England, une agence du Ministère de la Santé au Royaume-Uni, et le Cancer Research UK, une organisation caritative de lutte contre le Cancer, a évalué le taux de mortalité à 30 jours suivant le début de leur traitement à la chimiothérapie. Cette étude, menée au niveau national, a été réalisée afin de mieux évaluer les effets de la chimiothérapie sur les patients et ainsi pouvoir mieux traiter les patients.
L’étude, menée sur un panel de 23 228 patientes atteintes d’un cancer du sein et 9634 patientes atteintes d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC), a mis en évidence que la mortalité à 30 jours augmentait avec l’âge chez les patientes atteintes d’un cancer du sein et chez les patients atteints de CPNPC traités à des fins curatives, et diminuait avec l’âge chez les patients recevant un traitement par chimiothérapie palliatif. D’après les résultats de l’étude, 2,4% des patientes atteintes du cancer du sein, et 8,4% du cancer du poumon décèdent dans les 30 jours suivant le traitement, avec des taux très variables selon les établissements. Seul l’établissement Milton Keynes publiait un taux de mortalité alarmant de plus de 50% sur ses patients, mais ce résultat désigne un taux ajusté au risque, bien loin du taux réel d’un patient sur six décédé suite au traitement palliatif de chimiothérapie. Ce taux a ensuite été écarté de l’étude puisque l’établissement a publié un communiqué affirmant que ce taux a été rapporté à 0 suite à une erreur de diagnostic sur la mort du patient en question.
Le Docteur Jem Rashbass, directeur national de Public Hea th England pour ll’analyse du cancer, déclarait, à propos de l’étude:« La chimiothérapie est un élément essentiel du traitement du cancer et l’une des principales raisons de l’amélioration du taux de survie au cours des 4 dernières décennies. Cependant, il s’agit d’un médicament puissant ayant des effets secondaires importants et il peut être difficile de trouver le juste équilibre sur lequel les patients doivent être traités de manière agressive ».
Les chercheurs Public Health England et du Cancer Research UK ont également constaté des oppositions significatives dans la survie des personnes âgées et des personnes avec une santé plutôt déficiente et ont alerté les établissements ayant obtenu un taux de mortalité élevé sur l’importance d’appliquer une extrême prudence et une précision plus accrue dans la sélection d’un traitement le plus adéquat possible. Le professeur David Dodwell, de l’Institut d’oncologie de l’hôpital St James de Leeds, au Royaume-Uni et auteur principal de l’étude, souligne l’importance de ces résultats, afin de mettre en application une vigilance renforcée et une sélection plus rigoureuse quant au protocole de soins le plus approprié en prenant en compte tous les facteurs du patient(l’âge, les antécédents médicaux et familiaux, la condition physique et le type de cancer et de son stade). Il s’agit, comme l’affirme le professeur, de prendre « des décisions plus éclairées », que ce soit dans les cas de chimiothérapie palliative ou curative.
Cette étude est la première étude à collecter et analyser le taux de mortalité des patients traités par chimiothérapie au niveau national, un projet de grande ampleur permettant de mieux attribuer le bon traitement aux patients fonction de nombreux paramètres.
Nous espérons que ce taux continuera de diminuer afin de mieux identifier les patients nécessitant une chimiothérapie ou non.
Prévention des maladies cancéreuses
Selon l’Institut National du Cancer, la prévention repose sur « l’identification et la connaissance des facteurs de risque ». On estime en effet que 40% des risques de cancer seraient attribués au mode de vie, d’où l’importance de prendre conscience des comportements préventifs comme moyen essentiel de lutter contre l’apparition des cancers. Si l’âge est le principal facteur à risque, il existe de nombreux facteurs externes, liés au mode de vie, parmi eux, le tabagisme, l’obésité, la sédentarité, la consommation élevée d’alcool impacte la survie et la survenue d’autres pathologies.