Un docteur en biologie affirme que le cannabis provoquerait « le suicide des cellules cancéreuses »

Publié le 29 août 2018

Pendant les dernières décennies, beaucoup de recherches ont montré le potentiel thérapeutique du cannabis, allant bien sûr au-delà du simple soulagement des nausées ou des douleurs chez les malades. D’ailleurs, une biologiste a pu découvrir que le cannabis provoque le suicide des cellules tumorales !

Cette biologiste moléculaire s’appelle Cristina Sanchez, et elle étudie depuis plus de 10 ans l’activité moléculaire des cannabinoïdes à l’université Compultense de Madrid. Durant tout ce temps, elle a appris avec ses collègues que le tétrahydrocannabinol ou THC, le principal composant psychoactif du cannabis, induit le « suicide » des cellules tumorales tout en laissant les cellules saines intactes.

Le cannabis contre le cancer ?

Le Dr Sanchez et son équipe avaient initialement pour objectif d’étudier les cellules cancéreuses du cerveau dans le but de mieux comprendre leur fonctionnement. Mais pendant le processus, ils ont observé que lorsque ces cellules tumorales ont été exposées au THC, elles ont non seulement cessé de se multiplier et de proliférer, mais se sont également détruites, pendant des tests réussis avec des cellules cultivées dans des boites de Pétri, et lors des tests de laboratoire sur des animaux ayant des cancers. Ils ont traité des rongeurs présentant des tumeurs du sein et du cerveau avec des thérapies à base de cannabinoïdes. Les résultats ont montré alors que les cannabinoïdes peuvent être utiles et puissants pour le traitement du cancer du sein.

Dr Sanchez avait déjà abordé la question pour la première fois en 1998, en publiant un article sur les effets anticancéreux du THC dans la revue de biochimie européenne FEBS Letters.

Le corps humain est conçu pour utiliser des composés de cannabis

Des recherches antérieures pendant les années 1980 ont révélé que le corps humain contient deux cibles spécifiques pour le THC : une structure endogène qui traite le THC et d’autres cannabinoïdes, appelés le système endocannabinoïde, et divers récepteurs cannabinoïdes présents dans l’organisme. Ensemble, ces deux systèmes naturels permettent au corps de bénéficier des cannabinoïdes présents dans le cannabis, dont certains ne se trouvent nulle part ailleurs dans la nature.

Selon Cristina Sanchez, le système endocannabinoïde régule de nombreuses fonctions biologiques essentielles telles que : l’appétit, la consommation alimentaire, le comportement moteur, la reproduction, et de nombreuses autres fonctions. Et c’est pourquoi la plante a un tel potentiel thérapeutique.

Lorsqu’ils sont inhalés ou consommés, les cannabinoïdes du cannabis sont incorporés dans le système endocannabinoïde naturel du corps, se liant aux récepteurs cannabinoïdes de la même manière que les cannabinoïdes endogènes. Suite à ce phénomène, et comme il a été démontré sur les animaux ayant des cancers du sein et du cerveau par l’équipe de Cristina Sanchez, les cellules tumorales se trouvent dans un état d’apoptose, ce qui signifie qu’elles s’autodétruisent.

En effet, d’après l’étude menée par Cristina, les cellules cancéreuses mouraient après un traitement aux cannabinoïdes, et cela de manière propre, car elles se suicidaient. L’un des avantages des cannabinoïdes est qu’ils ciblent spécifiquement les cellules tumorales. Ils n’ont aucun effet toxique sur les cellules normales. Et c’est un avantage important par rapport à la chimiothérapie standard qui peut même détruire les cellules saines.

La biologiste a d’ailleurs affirmé qu’elle ne comprenait pas pourquoi le cannabis est toujours inscrit à l’Annexe I, c’est-à-dire parmi les substances interdites, alors qu’il est clair que d’après ses recherches et d’autres recherches dans le même domaine, que cette plante a un grand potentiel thérapeutique.

Ce que Cristina Sanchez a révélé ressemble beaucoup à ce que le chercheur canadien Rick Simpson a fait avec son huile de cannabis qu’il a nommé Phoenix Tears, qui aurait traité de nombreuses personnes atteintes de cancer au fil des ans sans effets secondaires.

L’étude de Cristina Sanchez ouvre la voie à d’autres recherches qui pourront enfin convaincre les gouvernements à prendre en considération les vertus thérapeutiques du cannabis dans le traitement du cancer et ainsi faire un grand pas dans la lutte contre cette maladie mortelle.