Un vaccin expérimental contre le cancer a permis de guérir 97% de souris souffrant de tumeurs du sang sans effets secondaires ni chimiothérapie
Le cancer est une maladie caractérisée par une tumeur maligne ou prolifération cellulaire et qui au cours de la période 2004 / 2008, a été la première cause de décès en France chez l'homme et la deuxième cause chez la femme. Les recherches ont permis de constater que près de deux tiers des cancers sont liés aux habitudes de vie et notamment au tabagisme, à l'alimentation, ainsi qu'à l'environnement, qui comprend la pollution et la manipulation de substances toxiques. Outre la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie, la recherche n’a cessé d’explorer les essais cliniques susceptibles d’enrayer ce fléau.
Bien que dans la majorité des cas, on peut observer des rémissions ou rémissions complètes des cancers, la recherche n’aura cessé de progresser et d’évoluer depuis des décennies afin de mener des essais cliniques et aboutir à des traitements moins contraignants pour les patients et toujours plus efficaces.
Nouveau vaccin expérimental
Une étude menée par le Docteur Ronald Levy de l’Université de Stanford aux Etats-Unis a mis en place un nouveau vaccin qui a été testé à titre expérimental chez les souris et qui présente une similarité avec une autre recherche liée au traitement des lymphomes et tumeurs et qui implique principalement l’élimination des cellules immunitaires du corps ainsi que leurs caractéristiques génétiques avant qu’ils ne soient réintroduits après attaque des tumeurs à leur source.
Ce nouveau vaccin expérimental contre le cancer qui a guéri 97 % des tumeurs du sang chez les souris sera testé sur les humains présentant un lymphome de bas grade prochainement. Les sujets recevront le vaccin contenant deux médicaments éprouvés pour leur innocuité, ne nécessitant aucune chimiothérapie et dont les effets secondaires, notamment ceux liés à la PAC seront considérablement amenuisés.
Processus d’expérimentation chez l’humain
Des chercheurs de l’Université de Stanford testeront la thérapie expérimentale chez environ 35 sujets atteints d’un lymphome d’ici la fin de l’année 2018. Le traitement consiste en la stimulation du système immunitaire de l’organisme permettant à celui-ci une attaque directe des cellules cancéreuses. Dans les différentes expérimentations du traitement sur les souris atteintes de divers cancers dont le lymphome, le cancer du sein et le cancer du côlon, le vaccin a éliminé les tumeurs cancéreuses chez 87 souris sur 90, même lorsque les tumeurs s’étaient généralisées.
Alice Police, Médecin et Directeur Régionale de la chirurgie mammaire au Northwell Health Cancer Institute de Westchester, New York, qui pour sa part, n’a pas participé à l’étude, a déclaré qu’une telle expérience peut s’avérer prometteuse. Néanmoins, elle a averti que les résultats obtenus sur les souris ne se traduiraient pas forcément chez les humains.
Le vaccin en question axe également son action et efficacité sur une enzyme spécifique qui alimente la propagation des tumeurs en se liant à la membrane des cellules à multiplication rapide. Cela détournerait donc le mécanisme de survie du cancer et éviterait aux tumeurs de s’attacher aux protéines membranaires des cellules dont elles ont besoin pour se développer et se propager.
Une autre étude menée par le Docteur Erik Marklund, de l’Université d’Uppsala, en Suède corrobore l’efficacité du vaccin en question. Le Docteur Marklund a d’ailleurs déclaré que : « l’enzyme responsable de la propagation des tumeurs utilise quelques lipides comme ancrage dans la membrane des cellules ». « Lors de la liaison à ces lipides, une petite partie de l’enzyme se replie dans un adaptateur qui permet à l’enzyme de soulever son substrat naturel hors de la membrane. »
Plus précisément, en étudiant les structures et les mécanismes natifs des cibles cancéreuses, il devient donc possible d’exploiter leurs caractéristiques les plus distinctes pour concevoir de nouvelles thérapies plus sélectives.
Etude et expérimentation prometteuse pour les malades
L’efficacité avérée du vaccin sur les souris s’annonce prometteuse pour l’être humain et en particulier pour les malades souffrant de différents types de cancers et sujets à des traitements parfois lourds et contraignants suivant leur cas. Ceci dit, il y a encore un long chemin à parcourir. L’essai à expérimenter sur l’humain ne testera dans un premier temps, que la sécurité du traitement et n’est pas conçu pour déterminer son efficacité avec certitude.