Des chercheurs soupçonnent un lien entre le talc et le cancer
Avant la commercialisation d’un produit cosmétique, celui-ci doit avant tout répondre aux normes et exigences réglementaires du pays où il est mis sur le marché. La société fabriquant et / ou voulant commercialiser un produit cosmétique se doit d’assurer sa mise en sécurité au travers de process pré-ciblés, notamment en faveur des futurs consommateurs. A ce titre, prenons l’exemple défavorable de la poudre de talc fabriquée et commercialisée par Johnson & Jonhson soumis à des poursuites judiciaires du fait de la présumée association de son produit avec le cancer de l’ovaire.
Johnson & Jonhson est un groupe pharmaceutique Américain qui fait l’objet depuis plusieurs années de milliers de plaintes et poursuites judiciaires concernant sa poudre de talc commercialisée depuis des décennies dont certaines propriétés et son application dans la région génitale seraient impliquées de façon avérée dans l’apparition du cancer des ovaires.
Plusieurs procès sont encore à l’heure actuelle en cours et Johnson & Johnson est à ce jour poursuivi dans plus de 4 800 procédures intentées par des consommatrices atteintes de cancer de l’ovaire. Le groupe pharmaceutique est accusé d’avoir dissimulé à des fins purement commerciales le potentiel danger de ses produits et en particulier de sa poudre de talc.
Un produit toxique
Une étude de l’ANSES a mis en lumière en 2012, que les gisements naturels de talc pouvaient contenir de l’amiante hautement cancérigène. Toutefois, depuis 1970 et s’il est destiné à être commercialisé en tant que produit d’hygiène, le talc doit normalement être obligatoirement purifié aux Etats-Unis et en Europe.
La Société Américaine contre le Cancer a publié de nombreuses études qui ont démontré que le talc en poudre utilisé dans la région génitale peut favoriser l’apparition du cancer des ovaires. En réalité, lorsque la poudre est appliquée près du vagin, elle peut circuler à travers l’utérus et les trompes de Fallope, pour venir ensuite s’installer dans les ovaires.
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) et l’Organisation Mondiale de la Santé s’accordent également à mettre en lumière le fait que l’utilisation de la poudre de talc dans cette région sensible du corps pourrait s’avérer cancérigène.
Même si Johnson & Johnson refuse d’endosser une quelconque responsabilité, malgré les investigations affirmant l’existence d’un lien entre l’usage de talc dans l’hygiène intime et une plus grande incidence de cancer, selon les plaignantes, le groupe Johnson & Johnson connaissait les risques que pouvaient entrainer les composants du talc commercialisé à l’échelle mondiale sans en alerter ses consommateurs.
Le groupe se défend en affirmant qu’il n’y a pas de preuves scientifiques suffisantes et tangibles affirmant la relation entre la poudre de talc et le cancer de l’ovaire.
Cancer Research, l’organisation de soutien à la recherche sur le cancer du Royaume-Uni, s’attache à affirmer que le lien entre l’usage de talc et le cancer de l’ovaire est encore confus et que même s’il existe un risque, il est faible.
Une autre organisation britannique axée également sur la recherche contre le cancer, affirme que les causes du cancer de l’ovaire en lien avec la poudre de talc de chez Johnson & Johnson sont encore floues car elles émanent probablement de l’association de divers facteurs environnementaux et génétiques et pas uniquement d’un produit tel que le talc et de ce fait, elle ajoute qu’il n’est pas possible de confirmer la véracité de ce scandale sanitaire.
The International Agency for Research on Cancer a classé en 2006, le talc comme un produit potentiellement cancérigène lorsqu’il est appliqué près des parties génitales de la femme. Pourtant, ni les autorités fédérales américaines, ni le groupe Johnson & Johnson n’ont pris de mesures de retrait du produit du marché, ni clairement alerté les consommateurs.