« S’il vous plait, ne mettez plus de persil dans votre vagin » demandent les médecins

Publié le 27 décembre 2019

Le vagin est un organe qui abrite des milliards de bactéries. Ces dernières servent à le protéger contre les organismes pathogènes. En outre, elles visent à assurer un équilibre naturel dans la flore vaginale. Néanmoins, de nombreuses femmes s’adonnent à des pratiques farfelues et maltraitent leur organe génital. Des glaçons dans le vagin pour faire face à la canicule, de l’ail pour traiter une infection et la dernière en vogue : du persil pour provoquer les menstruations. Ainsi, les médecins ont mis en garde les femmes contre cette pratique dangereuse, comme l’explique le média The Sun

À la recherche d’une solution « miracle » pour assouvir leurs attentes parfois démesurées, certaines femmes ne mesurent pas toujours l’ampleur des risques qu’elles prennent. Dernièrement, une pratique saugrenue a fait le tour des réseaux sociaux engendrant un engouement générale : mettre du persil pour avoir ses menstruations en avance.

Une pratique dangereuse

Dans un article publié puis supprimé par la version britannique du site Marie Claire, les rédacteurs conseillaient aux femmes qui veulent provoquer leurs menstruations d’insérer du persil dans leur vagin.

D’après les « experts » du site, le persil permettrait de ramollir le col de l’utérus et de pallier les déséquilibres hormonaux qui provoqueraient un retard. Selon l’article, le persil serait un emménagogue, une plante qui booste le flux sanguin dans l’utérus permettant d’activer l’apparition des menstruations.

« Si vous avez du mal à trouver un plat à base de persil, ne paniquez pas, les formes les plus efficaces seraient le thé de persil et les insertions vaginales de persil », indiquait le média. Mais comme l’explique Shazia Malik, chirurgienne en gynécologie, au site The Independent « Il n’y a aucune preuve d’un quelconque avantage pour une femme de faire cela ».

En outre, le médecin indique que « il y’a un vrai risque qu’elle subisse des dommages importants, puisque des décès ont été signalés ». De ce fait, l’experte déclare « j’exhorte les femmes à ne rien insérer dans leur vagin à moins d’avoir pris un avis médical ». En réalité, le persil a longtemps été considéré comme un ingrédient naturel permettant d’interrompre une grossesse non désirée.

Ainsi, les femmes l’utilisaient pour provoquer une fausse couche. Toutefois, de nombreux médias ont relayé le cas du décès d’une femme en Argentine, après avoir essayé de provoquer une fausse couche en insérant du persil dans son vagin.

La victime a développé une infection la contraignant à subir une ablation de l’utérus. Le lendemain, la patiente a rendu son dernier souffle.

Non, il ne faut rien mettre dans le vagin

Les gynécologues s’alarment face aux conseils qui fusent sur les réseaux sociaux. En réalité, le vagin est un organe extrêmement fragile dont la flore s’équilibre naturellement. En insérant des corps étrangers à l’intérieur de cette organe, on se confronte à des risques importants d’infections, de brûlures ou encore de choc toxique.

De ce fait, les remèdes naturels promettant d’équilibrer le microbiote vaginal ou encore d’améliorer l’hygiène de cette partie intime sont à éviter. Comme l’explique le docteur Jean-Maroc Bohbot, auteur du livre « Microbiote vaginal, la révolution rose » à nos confrères du Figaro, « les lactobacilles protègent le vagin des agressions extérieures et de la prolifération de bactéries et de champignons ».

De ce fait, il ne requiert aucun corps étranger pour lutter contre les microbes. En outre, le médecin explique qu’en insérant un objet dans le vagin, on peut déstabiliser l’équilibre du microbiote vaginal. Par ailleurs, le vagin s’auto-nettoie naturellement sans que l’on ait besoin d’avoir recours à un quelconque produit.

Ainsi on peut nettoyer l’extérieur du vagin avec un savon adapté mais à l’intérieur « on n’introduit jamais aucun produit, même dédié à l’hygiène intime », explique le médecin.