Des médecins sont autorisés à prescrire du cannabis à la place de médicaments

Publié le 29 octobre 2019

Il existe de nombreux psychotropes à l’état naturel. Que ce soit sous la forme de champignons, de plantes voire même parfois de venins, nos ancêtres ont usé de ces substances pour des buts divers et variés, allant de la divination au simple plaisir récréatif. En toute ère l’Homme a donc consommé ces substances, et la nôtre n’y échappe pas. Aujourd’hui, certains louent les effets de ces produits sur notre corps et notre santé, la légalisation du cannabis fait par conséquent débat. Ceux qui sont pour déclarent qu’une substance naturelle ne peut faire de mal au corps humain tandis que d’autres comparent la plante à une drogue dure. Le New York Post a annoncé que dans l’état du Colorado en tout cas, la question a été tranchée : Les médecins seront autorisés à prescrire du cannabis en lieu et place d’antidouleurs.

Le cannabis est le nom scientifique du chanvre, une plante originaire d’Asie. Le chanvre a été cultivé par l’Homme depuis le néolithique et a été utilisé dans le textile. Certaines variétés de cette plante présentent des propriétés psychotropes, notamment le cannabis.

Le cannabis pour contrer la crise d’opioïdes

« Au Colorado, chaque 9 heures une personne meurt d’une overdose d’opioïdes », voici la déclaration du gouverneur de l’état du Colorado Jared Polis. Un constat qui fait froid dans le dos, et un problème qui touche la totalité des États-Unis. Depuis 2000, près de 300 000 américains auraient trouvé la mort à cause des opioïdes.

L’enjeu est donc vital pour le pays de l’oncle Sam, où le débat de la légalisation du cannabis fait rage. L’état du Colorado prend donc les devants dans l’espoir de se débarrasser du fléau que sont les opioïdes en autorisant les médecins à prescrire du cannabis au lieu d’antidouleurs classiques. 

Le cannabis médicinal et ses effets

L’utilisation du cannabis dans le domaine médical aurait beaucoup de potentiel. En effet, selon une étude publiée dans la revue scientifique Drug, healthcare and Patient Safety, le cannabis serait une alternative intéressante pour la gestion de la douleur ou pour les personnes atteintes d’épilepsie. Néanmoins l’étude appelle à la caution et au contrôle des doses attribuées.

En effet qu’il s’agisse de cannabis et toute autre substance psychotrope, la consommation sous contrôle médical est essentielle. D’après une autre étude, l’utilisation excessive du cannabis augmenterait le risque de développer la schizophrénie ou d’autres psychoses.

Le cannabis pourrait donc éventuellement avoir des bienfaits sur la santé des patients, mais sa consommation doit impérativement être suivie et contrôlée, afin d’éviter de réitérer les mêmes erreurs qui ont mené à la crise d’opioïdes.

Le cannabis en France

Longtemps illégal en France, l’assemblée nationale a récemment consenti à une expérimentation de l’utilisation du cannabis médicinal. Une expérience prévue pour 2020, qui durera donc 2 ans, et qui a été approuvée par l’agence nationale de sécurité du médicament. Selon Le Monde, les 2 années seront séparées en 4 périodes de 6 mois. Les deux premières périodes seront consacrées à mettre en place le système qui servira à la distribution du cannabis, puis à l’inclusion progressive des patients pouvant utiliser la substance. Les deux dernières périodes serviront au suivi des patients et à la collecte de données concernant l’utilisation du cannabis ainsi que leur analyse.

Olivier Véran, médecin neurologue et député a expliqué que l’expérimentation portera sur 3000 patients en France afin de tester « l’impact des dérivés du cannabis sur certaines pathologies ». Néanmoins, le cannabis ne pourra être prescrit que si le patient est atteint de l’un des cinq troubles suivants :

– Douleurs neuropathiques réfractaires

– Epilepsie sévère

– Douleurs dues à la sclérose en plaque

– Pathologies du système nerveux

– Les patients présentant un cancer et ayant besoin de soins palliatifs