Cet assassin de 77 ans est trop vieux pour rester en prison, relâché il commet un nouveau meurtre

Publié le 21 octobre 2019

Si la prison peut être une institution visant à réinsérer socialement les détenus, cela n’a pas été le cas pour cet homme de 77 ans. Autrefois condamné à 25 ans d’emprisonnement pour le meurtre de sa femme, il commet un nouveau crime quelques mois après sa libération. Il n’était plus considéré comme une « menace » par les autorités du fait de son âge avancé. Cela n’a pas empêché le septuagénaire de céder à ses travers d’assassin multi-récidiviste. Ce témoignage glaçant nous est relayé par nos confrères du site de la chaîne CNN.

Si la rédemption peut être l’issue d’une longue peine d’emprisonnement, l’expérience carcérale d’Albert Flick n’a pas été concluante. Considéré par les autorités comme « trop âgé pour être en état de nuire », il est libéré sous serment. Quelques temps après sa libération, il commet un autre crime. Il est condamné à l’emprisonnement à perpétuité. Compte-rendu des secrets d’alcôves d’un échec judiciaire.

Crime conjugal

Quand Albert Flick a purgé sa première peine, il était condamné pour le meurtre de sa femme à l’arme blanche. Il avait commis son crime abominable sous les yeux sidérés de sa fille. En 2004, il est libéré sous serment, considéré comme « trop âgé pour être en état de nuire » à 77 ans. Seulement, en 2010 il est inculpé pour un autre féminicide. 

Féminicide

En juillet, le septuagénaire est inculpé pour un autre crime. Il a tué de sang-froid, Kimberly Dobbie, une mère de 48 ans devant ses jumeaux. Selon les autorités, l’homme a poignardé Kimberly au moins 11 fois. Albert Flick a plaidé coupable moins d’une heure après les propos du jury. Et pour cause, les preuves à charge étaient flagrantes : la vidéo-surveillance du crime devant une laverie de la ville était explicite. D’autres images de l’assassin prouvaient que celui-ci s’était procuré deux couteaux quelques jours avant son forfait. Avant sa libération, les jurés n’estimaient pas que l’homme devait purger une plus longue peine et était considéré comme « hors d’état de nuire » du fait de son âge avancé.  « Mr Flick allait atteindre un âge où il sera hors d’état de nuire. L’incarcérer plus longtemps ne fait plus sens judiciairement » avait déclaré le juge Crowley après son inculpation pour le crime conjugal.

Prison à perpétuité

A sa libération, Albert Flick prend ses quartiers dans la province de Lewinston. C’est alors qu’il rencontre Kimberly, une femme sans-abri et mère de jumeaux. Selon les autorités, c’est lors du départ de la mère après qu’il ait eu une obsession pour elle,  qu’il envisagea de la tuer. Après son inculpation, les jurés décident d’incarcérer Albert Flick pour le restant de ses jours. « La famille et les proches de Kimberly Dobbie sont satisfaits de ce verdict juste des jurés » a déclaré l’avocat à la défense. Avant d’ajouter : « Mr Flick a poignardé à mort sa femme Sandra en 1979. Il a poursuivi son crime de la même manière » Le crime conjugal n’est malheureusement pas un phénomène isolé et traverse l’Atlantique. En 2019, 107 femmes sont mortes des suites de violences conjugales dans l’hexagone. 

Multi-récidivisme : une évaluation complexe

Si la peine pour un crime peut relever de la compétence des autorités judiciaires, le risque de récidive peine à être clairement établi. Et pour cause, cette ambiguïté nécessite une réelle expertise psychiatrique qui identifie clairement une pathologie mentale chez l’accusé. « C’est une notion complexe qui met en œuvre une panoplie de critères d’appréciations tels que les facteurs environnementaux, situationnels et psychologiques de nature à justifier le risque de récidives » déclare le docteur Roland Coutanceau, psychiatre et expert en criminologie. La nuance entre le danger psychiatrique et la propension au crime provoque des incompréhensions entre les médecins et les autorités compétentes à inculper un criminel. Selon un rapport de l’Académie il existe des facteurs pouvant prédire le risque de récidive tels que le sexe de la victime ou le nombre. Toutefois, ces critères se heurtent à des craintes éthiques dans le milieu judiciaire. « La France a une difficulté à considérer la force du déterminisme existant dans la délinquance. On retient plus la possibilité d’une rédemption pour les criminels » regrette Olivier Halleguen, spécialiste de la question.