Il faudrait toujours prendre en photo votre chambre d’hôtel
De nombreuses personnes prennent des photos de leur chambre d’hôtel pour les publier sur les réseaux sociaux ou pour les envoyer directement à leurs amis. Et si on vous disait que cette tendance serait salutaire pour certains ? En effet, prendre en photo votre chambre d’hôtel peut vous servir à de bien nobles causes. Selon le site Snopes, cette habitude pourrait même sauver des personnes de la traite des êtres humains.
Considérée comme un crime, la traite d’être humain est une forme d’esclavagisme qui existe dans tous les pays du monde. En effet, certains malfrats profitent de la vulnérabilité des victimes pour les forcer à travailler, à se prostituer ou à exercer des actes dégradants.
Dans ce sens, les chercheurs de de l’Université de Washington aux Etats Unis, en association avec une organisation à but non lucratif connue sous le nom de Exchange Initiative, ont mis en place un dispositif visant à aider les victimes à être identifiées. Il s’agit d’une nouvelle application web qui existe aujourd’hui aux Etats Unis dans le but de lutter contre cette forme de criminalité. En effet, les chercheurs ont réalisé que les criminels utilisaient souvent des téléphones portables pour prendre des photographies de leurs crimes et les partager avec leurs associés. Souvent, les personnes qui subissent ces actes odieux se sentent impuissants face à la situation. Ainsi, l’application TraffickCam permettrait aux voyageurs de prendre simplement une photographie de leurs chambres d’hôtel pour que les forces de l’ordre puissent identifier l’endroit où les violences ont été commises. Pour ce faire, les voyageurs doivent télécharger les photos dans la base de données de TraffickCam tout en précisant l’emplacement exact. Cette idée avait émergé des années auparavant par l’association Exchange Initiative lorsqu’ils avaient reçu une photographie d’un endroit où se déroulait une traite d’enfants, mais qu’ils n’arrivaient pas à identifier l’emplacement.
Aujourd’hui, grâce à sa haute technologie et à sa base de données comprenant 1.5 million de chambres d’hôtels, cette application vise à éradiquer ce fléau.
La traite des êtres humains : Où en sommes-nous ?
Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, la traite des êtres humains a toujours existé dans le monde. C’est ainsi que certaines personnes exercent un pouvoir sur d’autres, les contraignant à des tâches particulières comprenant travail forcé et exploitation sexuelle. Dans les années 2000, une convention a mis en exergue ce fléau en posant le nom « traite des êtres humains ».
Ainsi, un Protocole a admis que ce phénomène comprenait l’exploitation sexuelle, le travail ou le service forcé, l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes. Les personnes qui s’adonnent à ces pratiques seraient alors réprimées sévèrement.
Mais malgré cette nouvelle résolution, une enquête réalisée par la Miprof et l’ONDRP relayée par la Tribune indique des chiffres alarmants en France. En effet, parmi 1857 victimes de la traite des êtres humains, 74% ont subi une exploitation sexuelle, 15% ont été soumis à un travail forcé, 7% ont été forcés à commettre des délits et 2% ont été amenés à mendier.
D’après les Nations Unies et le Conseil de l’Europe, la traite des êtres humains pourrait permettre aux criminels d’enregistrer environ 32 milliards de dollars par an. Dans une logique préventive, le gouvernement français a instauré un système de protection pour renforcer sa lutte contre ce fléau sociétal. En effet, un plan d’action contre la traite des êtres humains a été mis en œuvre pour protéger et accompagner les personnes vulnérables, désamorcer les réseaux, réprimer les malfrats et promouvoir les droits de l’Homme.