Le médecin qui aurait violé plus de 250 enfants est surnommé « le pire pédophile de France »
A Jonzac, en Charente-Maritime, un ancien chirurgien est accusé de plusieurs viols sur des patientes mineures. Il avait déjà été condamné en 2005 pour détention d'images pédopornographiques. Prédateur d’enfants en blouse blanche, il est soupçonné d’avoir fait plusieurs autres victimes. Son histoire est relayée par le Parisien.
C’est une fillette de 6 ans qui a permis de lever le voile sur l’une des plus grosses affaires de l’histoire pédocriminelle française. Elle a dénoncé son voisin, qui l’aurait violée, en mimant la scène à son père, grâce à une poupée. En perquisitionnant chez ce voisin médecin, la police a découvert l’ampleur de l’affaire : le Dr Joël Le Scouarnec, spécialisé en chirurgie digestive, est aujourd’hui accusé d’abus sexuel sur plus de 200 enfants depuis 1989.
Une véritable descente aux enfers
Il a suffi d’une seule phrase pour alarmer le père de la fillette : « Papa, tu sais que le monsieur m’a fait voir son zizi…». Cette même phrase dénotant un traumatisme, a été pour Joël Le Scouarnec une descente aux enfers, car l’enfant a révélé des gestes de pénétration à travers le grillage séparant les maisons de la victime et du suspect.
Convoqué, il avoue avoir agressé sexuellement des mineures, parmi lesquelles se trouvent ses nièces, la petite voisine, et des enfants de son service à l’hôpital.
Des crimes restés longtemps impunis.
Parmi les crimes dont il doit se défendre, de nombreux abus ont été suivis de plaintes selon le procureur. Celles-ci l’accusent de viols d’enfants des deux sexes.
Par ailleurs, ce chirurgien arrêté doit également s’expliquer concernant les poupées cachées sous son plancher, les perruques, les sextoys et aussi un sordide carnet intime où sont révélés plus de 200 noms d’enfants, qu’il décrivait depuis 1989. Malheureusement, ses victimes identifiées ne se souviennent pas toutes de ce qui s’est passé, et n’ont pas toutes porté plainte.
A ce jour et si l’on en croit les propos de son avocat, le suspect sexagénaire emprisonné depuis mai 2017, cherche désespérément à comprendre comment il en a pu en arriver là, et quels fantasmes l’ont poussé à commettre ces abus. Il consulte souvent un psychologue car il a sans doute beaucoup de choses à confesser.
Une association en partie civile
Selon Sud Ouest, l’association de défense de l’enfance, La Voix de l’enfant, se constituera en partie civile pour le procès de 2020. L’organisation cherche à avoir des explications concernant le maintien de la profession du suspect malgré sa première condamnation en 2005 pour la détention d’images pornographiques et l’injonction de soin qu’elle réclame systématiquement.
Le conseil de l’ordre sera également saisi afin de demander si les établissements où le chirurgien a exercé avaient été tenus au courant de cette même condamnation.
Pourquoi de tels fantasmes ?
Le Dr Roland Coutanceau, psychiatre et expert-criminologue auprès de plusieurs tribunaux annonce au magazine Psychologies que 20 à 30 % des agresseurs ont eux même été agressés dans leur enfance.
C’est un chiffre non négligeable selon lui, mais c’est l’adolescence qui serait la période la plus déterminante. En effet, durant celle-ci, des complications de passage à une sexualité adulte laisse les pédophiles bloqués dans une sorte de pré-puberté où ils continuent de “jouer aux docteurs”.
De plus, le psychiatre déplore le manque de prise en charge de ces troubles, ainsi que des éléments favorables à l’émergence d’actes pédophiles : l’agression subie, l’adolescence difficile et la personnalité problématique.
Le suivi thérapeutique doit donc s’intéresser à plusieurs aspects. D’un côté, le sujet doit pouvoir identifier et jauger ses fantasmes, en fonction des normes sociales, car plusieurs pédophiles savent ce qu’ils sont, sans que d’autres ne le sachent. Cette hétérogénéité des profils doit pousser à un travail thérapeutique au cas par cas afin de favoriser un jugement de l’individu sur sa fantasmatique et de comprendre l’origine de l’attirance pour les enfants.