Perdre un animal de compagnie fait plus mal que ce que les gens pensent

Publié le 14 juin 2019

L’histoire des animaux de compagnie est intimement liée au processus de domestication des animaux. Le chien est vraisemblablement la première espèce domestiquée et le premier animal de compagnie. Il existe des preuves indirectes que le chien pourrait avoir été domestiqué et gardé comme animal de compagnie depuis l’époque du Paléolithique

Un chien ou un chat n’est plus considéré comme « un simple » animal domestique mais un membre à part entier de la famille et un être qui développe des interactions émotionnelles. Il devient alors non plus un personnage de second degré mais un acteur de premier plan qui apporte de la compagnie, de l’amusement et de la joie à nos vies. Son importance se fait d’autant plus ressentir, notamment lorsqu’il vous accompagne en continu, de jour comme de nuit, et est totalement dépendant de vous aussi bien pour manger que pour faire ses besoins.

Un animal de compagnie peut ajouter de la structure à votre journée, vous maintenir actif et social, vous aider à surmonter les revers et les défis de la vie et, même, vous donner un sens ou une raison d’être. Ainsi, lorsqu’un animal bien-aimé meurt, il est normal de ressentir une douloureuse sensation de chagrin et de perte.

Dans une étude publiée au Journal of Mental Health Counselling et menée aux Etats Unis, Canada et Grande Bretagne sur plus d’une centaine de personnes, a démontré qu’il existait une différence statistiquement significative entre la place accordée aux animaux de compagnies et aux membres de la famille. Et par conséquent, à la douleur qui en résulte.

Cependant, il est choquant d’entendre que la perte d’un animal cause plus de mal que celle d’un être humain. Et pourtant, c’est vrai ! Le grand Anatole France disait « Jusqu’à ce que quelqu’un ait aimé un animal, une partie de son âme reste non éveillée. » Et après avoir éveillé cette partie du cœur, la blessure qui découle de la perte est très profonde.

Ainsi, l’être humain projette sa propre image sur son animal de compagnie. Nos pensées, nos émotions et nos idées sont renvoyées sur ces créatures: Nous nous voyons en eux. Il existe une croyance commune selon laquelle les propriétaires ressemblent à leurs animaux de compagnie : ce qui n’est pas dans l’absolue une idée fausse, mais plutôt une figure de style indiquant que nos animaux de compagnie sont nos objets personnels qui sont modelés en fonction de nos comportements et en général de notre personnalité.

Une autre raison de cet attachement, est liée à la période passée en compagnie de ces animaux. En effet, les chats et les chiens, qui représentent la grande majorité de ces êtres, ont une durée de vie comprise entre 10 et 20 ans. Un temps que beaucoup d’humains n’ont jamais partagé avec une seule personne de manière quotidienne et ininterrompue !

Selon la grande spécialiste du rôle des animaux de compagnie dans la société et professeur en sociologie à l’Université du Colorado, Leslie Irvine, « il n’est plus surprenant de ressentir un profond chagrin après la perte d’un animal de compagnie, car, aux Etats Unis du moins, ils sont de plus en plus considérés comme des membres de la famille ». Dans une étude menée par les professeurs Elizabeth Clancy et Andrew Rowan, 68% des Américains possèdent un animal de compagnie, soit une augmentation de 12% depuis que les enquêtes sur les propriétaires d’animaux de compagnie ont commencé en 1988. Sachant que ce phénomène était déjà en plein essor en cette période.

Cependant, il est important de se rappeler que quelles que soient les circonstances de la perte d’un chat ou d’un chien, le chagrin demeure un sentiment personnel qui ne doit provoquer ni regret ni honte. C’est un processus qu’il faut assumer tout en se donnant le temps pour faire son deuil.