Ce garçon se plaint de douleurs à l’estomac meurt dans son lit
La perte d’un être cher est toujours difficile, mais celle-ci revêt une dimension encore plus tragique lorsqu’elle se prononce de façon soudaine et inattendue. Pour les familles qui traversent une épreuve aussi traumatique, le choc est particulièrement intense car il allie la confusion à l’incompréhension de cette mort subite. La famille Dunn en subira malheureusement les frais à son plus grand drame, lorsque leur fils adolescent meurt tragiquement suite à une « constipation » diagnostiquée par les médecins, comme le rapportent nos confrères du journal The Mirror.
Si la constipation est généralement bénigne et occasionnelle, ses symptômes n’en sont pas moins capables de dissimuler une affection sous-jacente dangereuse qui peut atteindre des proportions inimaginables comme le démontre l’histoire déchirante de cette famille endeuillée. Pensant soulager les symptômes de leur fils Jack en l’emmenant à l’hôpital, ces parents n’auraient jamais pu se douter que cette initiative se terminerait par la mort soudaine de ce dernier.
En effet, l’adolescent âgé de 17 ans à peine décèdera tragiquement dans son lit, 24h heures seulement après s’être vu prescrire des laxatifs par les médecins.
Comment la constipation de Jack Dunn a-t-elle mené à un diagnostic erroné ?
Suite à des douleurs tellement atroces dans l’abdomen qu’elles en auraient même entravé sa capacité à marcher, Jack se rend accompagné de ses parents au Royal Glamorgan Hospital dans la ville de Talbot Green. Après un examen médical, les professionnels de santé diagnostiquent une constipation et prescrivent des laxatifs au fils Dunn. Loin de se douter que ces douleurs cachent en vérité un trouble plus grave, ils renvoient l’adolescent chez lui, pensant que la constipation sera probablement résolue dans des délais assez courts.
Une fois arrivé à la maison, Jack se plaint de douleurs sévères dans le dos. Ses parents réalisent également que sa température a grimpé et qu’il est sujet à des tremblements. Au vu du diagnostic des médecins, Kieron et sa femme Claire se consolent en se disant que les symptômes s’apaiseront probablement après une bonne nuit de sommeil. Seulement voilà, le drame frappe à leur porte de la manière la plus cruelle qui soit : ils découvrent leur fils inanimé et sans vie dans son lit le lendemain de leur visite à l’hôpital. Le père avoue avoir tenté une réanimation cardio-pulmonaire mais en vain. Dans son triste témoignage il confie :
« S’ils l’avaient traité pour les corps cétoniques il serait toujours en vie… Tout le monde doit savoir que l’acidocétose est une condition mortelle »
L’acidocétose est généralement de type diabétique ce qui oriente quelque peu les professionnels de santé vers son diagnostic. Cependant, elle peut aussi se manifester chez des personnes en bonne santé dans des cas plus rares, devenant ainsi plus difficile à détecter. D’après une étude publiée par la revue scientifique BMC Pediatrics,l’acidocétose est capable de toucher des patients au taux glycémique normal ou faible sans historique de diabète. Malheureusement, « ces occurrences feraient rarement l’objet de recherches médicales, surtout dans le domaine pédiatrique », rapportent les auteurs de l’étude. Ainsi, on ne peut que se demander si des recherches plus approfondies n’auraient pas permis de sauver la vie du jeune Jack ou contribué tout du moins à l’établissement d’un meilleur diagnostic.
Dans cette étude portant sur cinq enfants souffrant d’acidocétose, ces derniers auraient tous présenté des symptômes similaires, dont la dyspnée de Kussmaul (difficulté respiratoire profonde) et une perte d’appétit ; deux symptômes dont Jack Dunn a également souffert avant sa mort tragique. Malheureusement, « les médecins pensaient que ses troubles respiratoires étaient associés à l’angoisse d’être à l’hôpital », explique Kieron Dunn, le papa du jeune adolescent. Par ailleurs, le rapport post-mortem aurait identifié qu’une constipation sévère et unefaim accrue seraient les éléments déclencheurs de cette maladie mortelle dans le cas de Jack.
Pourtant, cette condition ne serait pas sans traitement, puisque selon les scientifiques, il existe divers moyens d’y remédier. Ainsi, une supplémentation précoce en glucose et l’administration d’insuline pourraient respectivement maintenir des taux glycémiques normaux et réduire la production d’acides gras libres responsables de la prolifération de corps cétoniques à l’origine de cette maladie.