Les grands chefs cuisiniers français appellent au boycott du géant Bayer-Monsanto

Publié le 26 avril 2019
MAJ le 27 novembre 2024

C’est à travers une lettre ouverte que de grands chefs français font entendre leur voix. Une voix qui appelle à la mobilisation contre l’invasion de la biochimie dans nos assiettes. Yannick Alléno, Cyril Lignac, Yves Camdeborde ou encore Christophe Michalak ne sont pas que des maitres de la gastronomie française mais des personnalités qui se sont rassemblées pour tirer la sonnette d’alarme après la fusion des deux géants de pesticides Bayer et Monsanto.

Après de longues négociations, le groupe allemand Bayer a finalisé un gros contrat de plusieurs milliards de dollars pour engloutir le géant agricole Monsanto. Ce dernier qui fait beaucoup parler de lui à cause de son herbicide Roundup jugé cancérigène selon le magazine La nouvelle Tribune. Une situation qui mobilise des citoyens, des écologistes ou encore des personnalités de la scène publique.

Bayer/Monsanto fait la une de l’actualité

La fusion de Monsanto avec Bayer, la société chimique et pharmaceutique internationale la plus connue pour sa production d’aspirine, constitue la plus importante offre publique d’achat jamais réalisée par une société allemande. Les deux sociétés produisent des pesticides et contrôleraient ensemble 28% du marché mondial des pesticides.

Des chercheurs américains ont mis au jour des preuves selon lesquelles certains produits à base de glyphosate de Monsanto, sont potentiellement plus toxiques pour les cellules humaines que leur ingrédient actif en soi. Ces herbicides sont couramment utilisés dans l’agriculture, laissant des résidus dans la nourriture et dans l’eau, ainsi que dans des espaces publics tels que les terrains de golf, les parcs et les terrains de jeux pour enfants.

Aux Etats- Unis, le groupe chimique allemand a été jugé responsable du cancer d’un retraité américain et condamné à verser 80 millions de dollars selon un article de France 24. Mais cette affaire n’est pas la seule car en France, plusieurs agriculteurs intoxiqués par le dit herbicide mènent la bataille en justice contre Bayer-Monsanto afin d’obtenir gain de cause.

Quant aux écologistes, ils se sont rassemblés dans plusieurs villes du monde entier pour protester contre le plus infâme producteur de cultures génétiquement modifiées au monde.

Bayer-Monsanto est devenu la principale cible des mouvements anti-OGM au niveau mondial, en particulier en Europe, où il fait face à une controverse persistante sur son glyphosate désherbant le plus utilisé, que les écologistes continuent à vouloir à interdire.

Le fabricant de l’herbicide le plus utilisé au monde a longtemps affirmé que le glyphosate était sans danger, et il cite des centaines d’études qui corroborent son argument.  Néanmoins, une nouvelle étude menée par un groupe de scientifiques de l’Université de Berkeley, de la Mount Sinai School of Medicine et de l’Université de Washington a montré que les personnes les plus exposées au glyphosate avaient un risque 41% plus élevé de lymphome non hodgkinien. Des études controversées qui vont garder le fabricant sous les projecteurs pour encore plusieurs années.

Une lettre ouverte contre l’invasion de l’agrochimie dans nos assiettes

Cette lettre a été une initiative de centaines de chefs gastronomiques de renom comme Yannick Alléno, Cyril Lignac, Yves Camdeborde ou encore  Christophe Michalak, dont le but est de sensibiliser le monde entier sur les dangers de la biochimie sur la santé du consommateur, de l’agriculteur et de l’environnement. Ci-dessous un extrait :

« Il est nécessaire que les chefs et tous les acteurs de la restauration prennent la parole et expriment publiquement leurs inquiétudes : sans un produit sain et de qualité, sans diversité des cultures, le cuisinier ne peut plus exprimer son talent créatif. Il n’est plus en mesure de faire son métier comme il l’aime et de le transmettre avec passion. Quant au paysan et à l’agriculteur, ils se transforment en simples exécutants d’un grand tout agrochimique qui les dépasse : des ouvriers à la solde d’une entreprise apatride, hors sol. »

Voici le lien pour lire la lettre en entier !