Jardinage : comment cultiver le jasmin ?
Il suffit de lancer le mot jasmin et toute une série d’évocations fleuries et parfumées s’invite dans notre tête. On pense à tort sa culture réservée aux jardins privilégiés des régions chaudes, rien de plus faux ! C’est un bon candidat pour l’acclimatation dans bien des régions. À condition de bien identifier le jasmin officinal !
Des jasmins plutôt qu’un
Les jasmins sont des plantes sarmenteuses, grimpantes, dépourvues généralement de système d’accrochage, qui se hissent de quelques mètres par leurs tiges volubiles. Certains sont purement arbustifs, mais traités comme plantes grimpantes au jardin. Feuillage persistant ou caduc, de forme variable, floraison blanche, rose ou jaune, parfumée au pas, il en existe plus de 200 espèces. Pour une utilisation médicinale, tous ne se valent pas et si les fleurs du jasmin officinal ou du jasmin sambac, par exemple, sont comestibles, d’autres peuvent se révéler incommodantes sinon toxiques, comme celle du jasmin de Caroline (Gelsemium sempervirens) ou du jasmin de Virginie (Campsis radicans) qui n’en sont pas, d’ailleurs.
La culture du jasmin
Le jasmin évoque les régions baignées de douceur, voire exotiques, et on aurait tendance à penser qu’il est réservé aux climats chauds. C’est vrai pour certaines espèces, mais le jasmin officinal est relativement résistant pour être cultivé dans une grande partie du pays, il supporte de courtes gelées de – 12 °C. Si on l’abrite ou si on le cultive en pot à protéger en hiver, les possibilités de culture sont assez larges.
D’autres jasmins sont rustiques et peuvent être cultivés dans de nombreuses régions au climat océanique, mais ce sont des arbustes souvent peu ou pas parfumés, et si leur floraison reste intéressante, reconnaissons que c’est un peu frustrant… Enfin, en véranda, tout est permis, y compris la culture en pot du délicieux jasmin d’Arabie.
Un emplacement de choix
En pleine terre ou en pot, donnez une exposition à l’abri des courants d’air froids et de l’humidité, en plein soleil, et dans les régions tempérées, contre un mur ou dans une encoignure. Une petite place est suffisante car la plante est peu encombrante et peut à tout moment être canalisée par des tailles simples. Prévoyez 3 à 6 mètres de hauteur et un support pour ses tiges volubiles, seul dispositif d’accroche pour cette grimpante : treillis, fil de fer, tuteurs…
De la bonne terre de jardin
Le jasmin officinal est accommodant sur la nature et la richesse du sol mais il prospère évidemment dans une terre légère et très riche, humifère et maintenue fraîche. Veillez à entretenir sa fertilité (c’est le seul soin cultural) en apportant une copieuse quantité d’engrais organique en automne ou en début de printemps : terreau, compost ou fumier bien décomposé, engrais à libération lente, poudre d’os, sang séché ou corne torréfiée si vous n’êtes pas un jardinier végan.
Bien que résistant à la sécheresse, assurez la régularité des arrosages, surtout en été. Arrosez abondamment et laissez bien la terre se ressuyer entre deux passages.
La taille
Elle est indispensable à la bonne tenue du jasmin. Elle consiste à supprimer le bois mort, à tout moment, car la plante produit un grand nombre de rameaux qui sèchent et donnent une épaisseur disgracieuse. Vous pouvez aussi supprimer quelques tiges, parmi celles qui ont fleuri, pour alléger la végétation. Enfin, périodiquement, vous pouvez recéper court, en le taillant au ras, il repart avec une belle vigueur au printemps.
Pour les bonnes tisanes…
Pour une tasse, laissez infuser une cuillerée à soupe de fleurs fraîches pendant une dizaine de minutes dans de l’eau bouillante. Buvez une tisane 2 à 3 fois par jour en cas de stress ou d’anxiété, ou une tasse 20 minutes avant de vous coucher pour trouver le sommeil.
Jasmin officinal (Jasminum officinale)
C’est le fameux jasmin de Grasse où on cultive encore sa variété «Grandiflorum » pour la parfumerie, plus sensible au froid que l’espèce. Il existe aussi quelques variétés intéressantes par leur feuillage, « Sunrise » aux feuilles vert anis, « Argenteovariegata » au feuillage panaché de blanc crème ou « Aurea » aux feuilles dorées. Rusticité – 12 °C.
Jasmin polyanthe (Jasminum polyanthum)
Bel arbuste de 4 mètres de hauteur et de largeur, très résistant à la sécheresse. Végétation très fournie qu’on peut former par la taille en haie basse ou moyenne. Feuilles persistantes en climat doux, semi-persistantes à caduques ailleurs. De mars à mai, nombreuses grappes de boutons floraux roses, décoratifs, qui s’ouvrent en fleurs blanches très puissamment parfumées. Certains trouvent son parfum trop entêtant. Rusticité – 5 à – 8 °C.
Jasmin d’Arabie (Jasminum sambac)
Le fameux jasmin qui parfume le thé est un arbuste de 2 mètres de hauteur et 1,50 mètre de largeur. Feuilles entières, larges, épaisses et brillantes. Elles sont persistantes dans les climats doux, ailleurs semi-persistantes à caduques.
Floraison en grandes fleurs blanches très parfumées de juin à août. Il peut refleurir plus ou moins toute l’année selon la température. Rusticité – 5 °C.
Ou pour faire joli au jardin
Jasminum primulinum syn. Jasmin mesnyi
On le trouve aussi étiqueté Jasminum primulinum « Mesnyi »; parmi les jasmins jaunes, c’est le préféré des jardiniers du Sud car il est persistant et il fleurit dès le mois de février jusqu’à avril. Quelquefois il refleurit en mai-juin. Arbuste vigoureux de 4 à 5 mètres dans tous les sens, au port souple. Feuilles vert foncé, floraison jaune brillant en fleurs simples ou demi-doubles non parfumées. Rusticité – 10 °C.
Jasminum angulare
Plante persistante originaire d’Afrique du Sud, de croissance assez lente poussant à 5 mètres de hauteur. Feuilles légèrement épaisses, larges, vert foncé. Floraison en début d’été en grappes lâches de fleurs blanches très parfumées. Rusticité – 4 °C.
Jasminum azoricum
Grand arbuste de 3 mètres de hauteur et autant de largeur, feuilles persistantes, vert brillant, tiges volubiles. Floraison de juin à novembre en fleurs blanches très parfumées pouvant se poursuivre une partie de l’hiver dans les régions les plus douces. Rusticité – 5 °C.
Les jasmins roses
Il faut citer aussi les jasmins roses, mais soyons honnêtes ils ne sont pas à la hauteur des précédents. Jasminum beesianum produit un grand nombre de tiges grêles, très volubiles qui s’enroulent sur tous les supports, pour pousser à quelques mètres de hauteur. Assez rustique, il résiste à – 10 °C, et il est peu exigeant, il se contente de tous les terrains frais. En mai-juin, il fleurit abondamment. Ses fleurs sont très petites, d’un beau rose soutenu – délicatement parfumées, mais il faut mettre le nez dessus – et finalement assez peu spectaculaires. Quant à Jasminum x stephanense, c’est un hybride horticole entre Jasminum beesianum et Jasminum officinale. Assez rustique, il pousse à près de 6 mètres, et donne une végétation vigoureuse, aux feuilles légèrement duveteuses, qui se couvre, en été, de petites fleurs rose pâle, parfumées, groupées en petits bouquets.
Réservez une place chaude, contre un mur par exemple. Plantez un peu profond pour enterrer le collet. Donnez une bonne terre, tassez bien. Arrosez copieusement.
Nom commun : Jasmin officinal, jasmin de Grasse
Nom latin : Jasminum officinale
Famille : Oléacées Grand arbuste de 5 mètres aux tiges robustes, volubiles. Feuilles découpées, caduques à semi-persistantes, persistantes dans les régions les plus chaudes, vert franc à vert foncé. Floraison blanche, parfumée, très abondante en juin remontant faiblement en juillet.
Le jasmin médecin
Le jasmin est un sédatif, un antidépresseur, un spasmolytique, il a aussi des propriétés antiseptiques. S’il est surtout utilisé en huile essentielle, en massage ou pour désinfecter les plaies, ses fleurs donnent aussi une simple infusion calmante et délicieuse, recommandée pour traiter les troubles de l’endormissement et les insomnies. À moins qu’on ne préfère le thé au jasmin.