Comment éviter « les maladies de l’été » ?

Publié le 21 août 2022
MAJ le 14 novembre 2024

Des mycoses à la cystite, en passant par la nausée, la constipation, la diarrhée, la turista, les verrues, l’herpès et autres joyeusetés d’été… les vacances au soleil peuvent se révéler moins agréables que prévu ! Comment soigner et surtout prévenir tous ces maux estivaux.

L’été est une période idéale pour souffler, prendre du recul et se ressourcer mais les vacances sont aussi synonymes de changement de lieu, d’environnement, changement d’horaires, de rythme et d’alimentation… Autant de facteurs qui peuvent chambouler l’organisme et réellement nous gâcher la vie ! Alors avant de boucler votre valise, voici quelques remèdes et conseils de Julia Monnier, naturopathe, pour soulager voire éviter ces petits désagréments et profiter pleinement de votre séjour.

Le cœur à la renverse

Pour vous rendre sur votre lieu de villégiature, il vous faudra forcément recourir à un moyen de transport. Et vous êtes peut-être comme 4 Français sur 10, qui souffrent de cinétose : ce fameux et bénin mal des transports qui se caractérise par une sensation de malaise, nausées, vertiges, migraines voire vomissements lors d’un déplacement en voiture, en bateau, train, avion… Cette affection est due au contraste entre le mouvement enregistré par les yeux et l’immobilité du corps perçue par l’oreille interne. Pour lutter contre le mal de cœur, il ne faut pas surcharger le système digestif donc éviter avant le départ, les repas copieux et les produits sucrés comme les gâteaux et bonbons. Toutefois, contrairement à ce que l’on pense souvent, voyager le ventre vide n’est pas non plus une bonne chose ! Optez pour un repas léger et digeste à base de fruits, de légumes, poissons et féculents type riz, quinoa…

Plantes anti-nauséeuses

De nombreuses études ont démontré l’effet antiémétique du gingembre et de la menthe poivrée. On peut utiliser ces plantes sous forme d’huiles essentielles à inhaler mais Julia Monnier, naturopathe, recommande pour plus de sûreté (les huiles essentielles étant déconseillées aux plus petits et aux femmes enceintes) de les prendre plutôt en infusion. « En préventif, explique-telle, les infusions de gingembre avec un peu de citron et de miel sont parfaites. Il suffit de couper des rondelles de gingembre et de les infuser. Et comme il est important de bien s’hydrater, on peut aussi en préparer à l’avance pour le voyage. » Enfin adoptez des gestes de bon sens : poser son regard sur l’horizon, s’installer de préférence dans le sens de la marche et à l’avant par exemple dans un car, maintenir la tête fixe avec l’appui-tête ou un coussin, se relaxer en respirant profondément et s’abstenir de lire, jouer ou regarder son téléphone portable…

Maux de ventre

Maux de ventre – Source : spm

Les intestins en vrac

La saison estivale est l’occasion de savourer de beaux fruits de saison, des légumes crus et colorés, des glaces… qui peuvent mettre nos intestins dans un drôle d’état ! Pour les intestins fragiles, le mieux est de limiter ou éviter tout aliment à base de fibres. Mais en cas de diarrhée passagère, Julia Monnier conseille « du repos et une diète à base de bouillons qui permettent de s’hydrater tout en ayant un apport en vitamines et sels minéraux. Par exemple, cuire du riz dans un bouillon de poule avec des légumes cuits à la vapeur comme la carotte. Et bien s’hydrater avec de l’eau de source ou filtrée, mais pas gazeuse ni avec des eaux trop riches en magnésium ou calcium. Pour calmer les maux de ventre, faire des tisanes de plantes assez douces comme la mélisse, la camomille, la verveine. En revanche, évitez la menthe qui peut être irritante. »

Attention à la turista

« En complément alimentaire, poursuit la naturopathe, le charbon noir végétal est intéressant en cas de ballonnements car il absorbe les mauvaises toxines qui peuvent être générées par un excès de fibres en été. Et grâce à son fort pouvoir d’absorption des virus et bactéries, rien de mieux que l’argile verte pour enrayer une diarrhée : verser une cuillère à café dans un verre d’eau, sans remuer, laisser reposer au moins une heure voire une nuit puis boire l’eau trouble. À noter, utiliser une cuillère en bois ou en plastique et non en métal. » Et lors de vacances à l’étranger, prenez garde à la turista ! Cette diarrhée du voyageur est toujours d’origine infectieuse ou bactérienne donc évitez de consommer des crudités ou des fruits qui peuvent être mal nettoyés et la nourriture de rue. Lavez-vous souvent les mains et privilégiez uniquement les boissons en bouteille, ouvertes par vos soins ou devant vous.

Boire sans s’hydrate

À l’inverse chez certains, le changement de lieu ou de régime alimentaire peut générer de la constipation. D’autant comme l’explique Julia Monnier « quand il fait chaud, on a tendance à mal s’hydrater. Comme on consomme plutôt des jus de fruits, des sodas, qui sont trop sucrés ou encore trop d’apéros (l’alcool déshydrate beaucoup), on a certes la sensation de boire mais en réalité, on n’est pas hydraté ! Il faut donc boire beaucoup d’eau mais aussi manger beaucoup de fruits et de légumes de saison, riches en fibres et gorgés d’eau comme le concombre, la pastèque, le melon, la tomate… Et penser toujours à bien mastiquer pour faciliter la digestion. Coté phytothérapie, la mauve en tisane peut être un bon coup de pouce y compris pour les enfants car elle est assez douce. Cette plante contient des mucilages. Elle va donc créer comme une sorte de gel qui se mêle au bol alimentaire et ainsi faciliter l’évacuation. »

Les graines de Lin

Les graines de lin – Source : spm

Remèdes naturels

Riches en fibres, les graines de lin et les graines de chia sont aussi deux remèdes naturels pour lutter contre la constipation. À prendre en pudding, c’est-à-dire en faisant macérer toute une nuit les graines dans un lait végétal ou un yaourt afin d’obtenir une sorte de gel. Cependant attention, les graines de lin doivent être au préalable moulues, pour obtenir l’effet laxatif voulu. Pensez aussi au fameux pruneau, à prendre en jus ou en fruit. Et faites au quotidien de l’exercice : nagez, marchez sur la plage… Pratiquez des exercices de respiration profonde tout en massant votre abdomen dans le sens des aiguilles d’une montre. Et surtout ne vous retenez jamais d’aller aux toilettes et quand vous y êtes, prenez votre temps ! Après tout, vous êtes en vacances, qu’est-ce qui vous presse ?

Une saison à risque

Chaleur, vêtements plus serrés, maillot de bain humide, transpiration, déshydratation… la saison estivale est relativement propice aux infections urinaires et notamment aux cystites. Pour les éviter, le premier conseilest encore une fois de s’hydrater abondamment tout au long de la journée entre 1,5 et 2 litres pour éliminer les germes. Soit environ 8/9 grands verres d’eau. Une étude franco-américaine de 2018 a montré qu’une bonne hydratation réduirait de 47 % le risque de cystite. Ne pas se retenir lorsque l’envie se fait sentir et s’essuyer d’avant en arrière. Urinez après un rapport sexuel. Avoir une bonne hygiène intime et opter pour un savon neutre et adapté à la muqueuse est indispensable. Privilégiez les vêtements amples et sous-vêtements en coton. Et surtout évitez de garder un maillot mouillé ou un vêtement de sport trop longtemps.

Les bonnes plantes

« Quand on sait que l’on est sujette aux cystites, on peut prendre en préventif de la bruyère en tisane ou en compléments alimentaires, conseille la naturopathe. Grâce à ses effets diurétiques, la bruyère fonctionne très bien. » Une cystite sans complication ? Canephron (Boiron) est un médicament traditionnel à base de trois plantes : petite centaurée, livèche et romarin qui par leurs propriétés antimicrobienne, antiseptique et diurétique viennent en général à bout des troubles urinaires en quelques jours si l’on réagit dès les premiers symptômes. « Mais quand une cystite est bien installée ou récidivante, il n’y a pas d’autre choix que d’aller voir un médecin qui pourra prescrire un antibiotique après une analyse microbiologique des urines. »

Bénignes, mais contagieuses

Les piscines, les plages, salles de sport… sont par définition des lieux chauds et humides, ou l’on est susceptibles d’attraper, des petites infections bénignes mais contagieuses que sont les mycoses (situées sur l’ongle ou entre les doigts de pied) et les verrues (situées sous la plante du pied). Chez l’adulte, on peut appliquer directement en local l’huile essentielle de tea tree. Plante à fleur jaune, de la famille des coquelicots, la chélidoine est tout aussi indiquée. Mais comment s’en protéger ? Porter des chaussons de piscine, ne pas échanger sa serviette, se laver les pieds avec un savon adapté et surtout bien sécher l’intérieur des orteils.

herpes sur la levre

Bouton de fièvre – Source : spm

Un bobo estival

Enfin le fameux bouton de fièvre appelé herpès labial fait souvent parti du cortège des bobos de l’été à cause du rayonnement plus intense du soleil. En effet, présente dans l’organisme, cette infection se réveille quand les défenses immunitaires sont au plus bas, en cas de stress, de prise de corticoïdes et en cas d’exposition au UV. Dès les premiers symptômes, on évite de triturer le bouton, de s’exposer au soleil et on protège les lèvres avec un baume solaire. Et directement sur le bouton, on peut appliquer une goutte d’huile essentielle de tea tree, puissant anti antiviral, antibactérien et anti infectieux. D’ailleurs pour renforcer le système immunitaire, Julia Monnier conseille de faire, quelques temps avant de partir une cure d’extrait de pépin de pamplemousse (EPP), riche en vitamine C et en flavonoïdes. Histoire d’arriver en vacances en pleine forme et en profiter au maximum !