Cercueils en carton : économique, écologique et écoresponsable

Publié le 15 janvier 2021
MAJ le 15 novembre 2024

De plus en plus de personnes adoptent la tendance « écolo » en limitant les gestes néfastes pour l’environnement. Et il semblerait que le secteur funéraire n’y échappe pas. En effet, une idée assez novatrice voit le jour depuis quelques années et commencerait même à se frayer un chemin dans les esprits. Il s’agit des cercueils en carton.

Lorsqu’on réalise que le matériau principal utilisé pour la fabrication des cercueils est le bois, ceci implique que notre mort aussi peut avoir un impact considérable sur l’environnement. En 2015, Martine Saussol, inventrice du cercueil écologique en carton alvéolé Eco-cerc, homologué pour la crémation, s’insurgeait contre ce qu’elle qualifiait de «  massacre ». Selon ses propos relayés par Le Monde, il faudrait « un chêne de 80 ans pour faire 5 cercueils ». 

Le cercueil en « carton » – Source : Technoteinc

Le cercueil en « carton », une pratique qui se répand

Si cette pratique fait de plus en plus d’adeptes, c’est parce que les avis seraient progressivement plus favorables à cette alternative écologique aux cercueils en bois. “Entre 2018 et 2019, on a eu plus de 1000 entreprises de pompes funèbres qui ont commandé des cercueils en carton pour leurs clients. La demande est de plus en plus forte » a assuré Brigitte Sabatier, à la tête de la société AB Crémation, au Dauphiné Libéré. Les modèles 100% écologiques sont conçus à l’aide de feuilles de papier recyclé, de poignées en jute ou en coton tissé, d’encres aqueuses et de colle végétale. Moins chers que les cercueils en bois, ils peuvent également être personnalisés avec des images. 

Cercueils écologiques personnalisés – Source : Technoteinc

Philippe Martineau, un opérateur français du funéraire, expliquait au Monde qu’il était important de nuancer le terme « carton » car il reste générique et souvent associé au domaine de l’agroalimentaire. Ici, « on ne parle plus systématiquement de bois mais de matériaux qui doivent se caractériser par une certaine résistance au feu et à la pression » avait-il expliqué, en faisant notamment référence à la cellulose, aux particules de bois ainsi qu’aux fibres de papier recyclé contenues dans ce matériau servant à fabriquer des cercueils écologiques. L’objectif est donc simple : répondre aux mêmes besoins de l’Homme, sans pour autant causer du tort à la planète. 

Cercueil personnalisé – Source : Technoteinc

Comment opter pour des funérailles écologiques ?

Selon un article de Femme Actuelle, le choix de la sépulture se limite en France à l’inhumation ou à la crémation. Par ailleurs, le cercueil est obligatoire, quelle que soit l’option privilégiée. Dans ce sens, opter pour un modèle qui aura un minimum d’impact sur l’environnement reste un choix individuel. Pour Brigitte Sabatier, fondatrice de la société qui utilise des colles végétales et du papier recyclé pour ses cercueils, le carton ne porte plus une connotation péjorative aujourd’hui. Un résultat qui la réjouit car elle a dû se battre auprès des professionnels et de l’administration pendant plusieurs années pour que l’on adopte ces modèles. D’ailleurs, elle espère que ce matériau écologique sera autorisé pour l’inhumation. 

A Toutlemonde, une commune dans le département de Maine-et-Loire, la municipalité se serait d’ailleurs inspirée des pays nordiques pour proposer une alternative écologique aux citoyens : des cercueils biodégradables conçus à l’aide d’un dérivé du carton. Selon Ouest-France, seule une partie du cimetière y sera dédiée, en raison de la profondeur d’enfouissement requise. 

Quid des cercueils mixtes ?

À défaut d’un cercueil en carton pour la crémation, Brigitte Sabatier suggère d’opter pour les cercueils dits mixtes. Ces derniers consistent à utiliser un placage bois pour la finition. L’essentiel, pour la femme engagée et déterminée à répandre cette pratique est d’éviter à tout prix le chêne, « car cela nécessite de couper de très beaux arbres pour fabriquer des cercueils qui ne vont durer que quelque jours avant d’être brûlés ». Une initiative qui manque de sens sur le plan écologique, « Et en plus, c’est beaucoup plus cher », a-t-elle indiqué.