Covid-19 : Pourquoi les médecins mettent-ils en garde contre les masques en tissus ?
Au vu de l’apparition de nouveaux variants du coronavirus, le port du masque est plus que jamais indispensable. Dans ce contexte, le Haut Conseil de santé publique (HCSP), recommande l’utilisation de masques plus protecteurs. Sont pointés du doigt, les masques en tissu maison et de catégorie 2 qui doivent être évités.
Depuis la confirmation du tout premier cas détecté de variant anglais sur un patient en France, une course effrénée a été lancée afin de tracer ce mutant. En provenance du Royaume-Uni, ce virus mutant ne cesse de gagner du terrain. Face à cette situation, la prudence est plus que jamais de rigueur. Le HCSP recommande donc le port de masques plus filtrant, comme relayé par BFMTV.
Un masque plus protecteur face aux variants du Covid-19
Face à l’émergence des variants du Covid-19, jugés plus transmissibles, la catégorie des masques suscite des interrogations. A ce propos, Didier Lepelletier, coprésident du groupe de travail Covid-19 du HCSP, explique sur BFMTV que les masques en tissu de catégorie 1 fabriqués par les industriels, demeurent efficaces et sont jugés performants par la direction générale des Armées, à l’instar des masques chirurgicaux. Les masques en tissu de catégorie 1 filtrent ainsi plus de 90% les particules de 3 microns, tandis que les masques chirurgicaux filtrent 95% de ces particules.
Les masques en tissu de catégorie 2, même s’ils sont eux aussi contrôlés, offrent une efficacité moindre à raison de 70% sur les particules de 3 microns. Quant aux masques maison fabriqués de manière artisanale, ils ne bénéficient d’aucun contrôle.
« On voit un petit peu tout et n’importe quoi, y compris des masques fabriqués par la grand-mère sur un coin de tissu qui restait, ça ce n’est pas sérieux en termes de prévention », a déclaré sur BFMTV Jean-Paul Stahl, professeur émérite de médecine infectieuse au CHU de Grenoble Alpes.
En revanche, il ne s’agit pas de condamner le port du masque en tissu. Jean-Pierre Therry, médecin spécialisé en santé publique, estime d’ailleurs, que porter un masque en tissu très bien adapté, vaut mieux que d’avoir un masque chirurgical mal adapté, notamment si ça aère.
Les masques FFP2 sont-ils alors plus recommandés ?
Réservés aux soignants en France, les masques FFP2 permettent une protection du porteur et ont une capacité de plus 94% de filtrer des aérosols de 0,6 micron. Ils sont d’ailleurs devenus obligatoires dans les transports en commun et commerces de Bavière en Allemagne.
Il faut cependant souligner que ces masques filtrent trop bien à tel point qu’ils peuvent entraîner des difficultés respiratoires, comme souligné dans BFMTV.
Qu’en est-il de la distanciation sociale avec l’apparition des variants du Covid-19 ?
Dans ce contexte, la distance sociale recommandée de 1 mètre passera à deux mètres. Selon Didier Lepelletier, l’émergence des nouveaux variants serait à ce titre l’occasion d’officialiser cette nouvelle distanciation. Selon Pierre Squara, l’augmentation de la distance permet de diminuer la quantité d’aérosol reçue. En doublant la distance, la quantité d’aérosols est divisée par quatre.
Il va sans dire que les mesures barrières doivent plus que jamais être respectées et renforcées. Selon le spécialiste, pour se protéger, c’est simple, il s’agit d’élargir les distances dans les relations interpersonnelles, se laver aussi souvent les mains et porter des masques protecteurs ayant une plus grande capacité de filtration. Sans oublier de limiter le nombre de personnes dans une pièce et d’aérer les espaces fermés autant que possible.
Un reconfinement est-il possible avec l’apparition des variants du Covid-19 ?
La hausse des hospitalisations et l’apparition des variants du Covid-19 n’arrangent pas les choses. Invité sur TF1, Olivier Veran, ministre de la santé, n’exclut pas un retour au confinement afin de lutter contre l’épidémie. L’option d’un troisième confinement est envisageable et à ce propos, le ministre évoque l’éventualité d’une prise d’autres mesures que les Français ont déjà connues, au cas où cela devient nécessaire. Pour l’heure, le gouvernement donne sa chance au couvre-feu de porter ses fruits afin d’éviter un autre confinement qui pourrait avoir des conséquences sociales et économiques.