Jugé plus fiable, la chine utilise le test anal pour détecter le Covid-19

Publié le 29 janvier 2021
MAJ le 15 novembre 2024

De plus en plus utilisé en Chine, le test anal ferait partie de la campagne de dépistage du Covid-19 mise en place dans le pays pour les voyageurs en provenance de l’étranger ainsi que pour les personnes à risque. Mais sa plus forte fiabilité n’a pas suffi à faire taire les critiques. Entre gêne et humiliation, les internautes n’ont pas hésité à faire part de leur ressenti.

Relayée par nos confrères de Ouest-France, cette mesure de dépistage n’a pas fait l’unanimité. En effet, les internautes se seraient indignés face à ces tests rectaux, certains avouant s’être sentis humiliés sur Weibo, un réseau social chinois. 

Quid de l’écouvillonnage rectal ?

Alors que la Chine a largement freiné l’épidémie grâce à des mesures strictes depuis le printemps dernier, le pays a vu des petits foyers localisés apparaître durant ces dernières semaines. Dans ce sens, les autorités sanitaires ont eu recours à un dépistage massif à l’aide de tests PCR, qui impliquent un prélèvement par frottis au niveau de la gorge ou du nez. Pourtant, selon la télévision publique CCTV, de nombreux résidents à Pékin, notamment dans des quartiers où des malades ont été identifiés, ont dû se soumettre à un test rectal. 

Ce dernier serait également obligatoire pour les personnes soumises à une quarantaine dans les hôtels, notamment après leur retour de voyage dans un pays étranger. Interrogé par CCTV, Li Tongzenz, médecin à l’hôpital You’an a expliqué que cette mesure “permet d’augmenter le taux de détection des personnes infectées” car le virus resterait plus longtemps présent dans l’anus. Une justification qui ne suffira pas à contrôler la vague de commentaires qui a émergé sur les réseaux sociaux. 

Un homme se faisant tester – Source: 7sur7

Entre humiliation et humour 

Ceux qui ont dû se soumettre à l’écouvillonnage rectal ont eu leur mot à dire sur cette mesure mise en place dans l’empire du Milieu. Entre effroi et dérision, plusieurs internautes se sont exprimés sur le sujet ce mercredi 27 janvier. Ainsi, un premier utilisateur de Weibo a confié son soulagement, en écrivant être heureux d’être revenu en Chine. Mais pour un deuxième, l’expérience était tout autre car il raconte s’être senti mortifié. “C’est pas trop douloureux mais certainement super humiliant”, a-t-il expliqué.

Un autre internaute a quant à lui privilégié l’humour pour faire référence à ce type de test : “J’ai fait deux dépistages anaux. Dans la foulée, on m’a aussi prélevé un échantillon dans la gorge. À chaque fois, j’avais peur que l’infirmière oublie de changer d’écouvillon entre les deux”, raconte-t-il sur le ton de la plaisanterie. 

“Toutes les personnes impliquées vont se sentir tellement gênées”, a écrit un autre utilisateur cité par le Washington Post. En outre, un sondage mené sur Weibo aurait révélé que 80% des sondés ne “pourraient pas accepter” une méthode aussi invasive. 

Les tests rectaux ne devraient pas être généralisés

Si elle est jugée plus fiable, cette méthode ne fait pas pour autant l’unanimité auprès de tous les scientifiques. Cité par WebMD, Yang Zhanqiu, directeur adjoint du département de biologie des pathogènes de l’Université de Wuhan, estime que les prélèvements au niveau de la gorge et du nez restent les plus efficaces car il s’agit essentiellement d’une maladie respiratoire. 

Heureusement pour les plus réticents, l’écouvillonnage rectal ne devrait pas être généralisé dans le pays car jugé trop peu pratique, comme le révèle CCTV. Ainsi, les personnes souhaitant se rendre en Chine devront présenter 2 tests négatifs, à savoir le PCR et le sérologique, avant de passer à l’embarquement. Une quarantaine obligatoire d’au moins 14 jours dans un hôtel sera également nécessaire à leur arrivée. En outre, cette mesure serait aux frais des voyageurs.