« Le vaccin contre le Covid-19 rend les gens homosexuels » affirme un religieux iranien
C’est une déclaration choc d’une figure d’autorité en Iran, l’ayatollah Abbas Tabrizian. Selon le religieux, le vaccin contre le Covid-19 rendrait les gens homosexuels. Découvrez les propos de cet homme dans un pays où l’homosexualité est passible de la peine de mort.
Relayées par nos confrères du New York Post, les déclarations d’un ayatollah iranien font polémique. Et pour cause, elles accusent le vaccin contre le coronavirus de « provoquer » l’homosexualité.
« Ne vous approchez pas de ceux qui ont reçu le vaccin »
Sur Telegram, une plateforme de messagerie, Abbas Tabrizian met en garde ses 210 000 abonnés. Pour la figure d’autorité religieuse iranienne, le vaccin contre le Covid-19 est dangereux. La raison ? Cette injection rendrait les gens « homosexuels ». Il avertit sa communauté avec gravité. « Ne vous approchez pas de ceux qui ont reçu le vaccin. Ils sont devenus homosexuels » écrit-il. Une déclaration qui ne fait pas l’unanimité en Iran bien que cette orientation sexuelle soit punie de mort par la charia. Malheureusement, l’homophobie peut avoir des conséquences fatales, comme pour ce petit garçon qui en a tellement souffert qu’il s’est donné la mort.
« Les religieux en Iran souffrent d’un manque de connaissances […] »
Suites à ces propos auxquels certains adeptes de la figure religieuse ont adhéré, d’autres voix se sont faites entendre. Parmi elles, celle de Peter Tatchell, activiste célèbre pour la cause LGBTQ+. « Ces affirmations diabolisent à la fois le vaccin et la communauté gay » indique-t-il. Pour lui, ces déclarations sont une combinaison d’ignorance scientifique ainsi qu’un discours de haine. Sheina Vojoudi, une opposante à cet ayatollah s’inscrit également en faux face à cette théorie fallacieuse. Selon eux, les religieux du régime sont à l’image de cette figure d’autorité qui ne sont pas assez informés sur la sexualité. « Les religieux en Iran souffrent d’un manque de connaissances et d’humanité. En fait, son objectif de répandre des bêtises est d’essayer de faire peur aux gens pour qu’ils ne se vaccinent pas » soutient la dissidente qui appelle à se fier à l’Occident. L’ayatollah ne s’est pas arrêté à critiquer de façon virulente le nouveau vaccin.
L’ayatollah a brûlé un manuel scientifique américain
Une chose est sûre : Abbas Tabrizian ne donne pas le même son de cloche que celle qui est convaincue par l’appel à se vacciner. La figure d’autorité religieuse n’adhère d’ailleurs pas aux théories de la médecine occidentale. En janvier 2020, il a été filmé en train de brûler un manuel scientifique américain. « La médecine islamique rend ces livres hors de propos » clamait-il. En 2019, Mohamed Javid Zarig, le ministre des affaires étrangères a déclaré en parlant de l’homosexualité que la société iranienne avait des « principes moraux ». Il a ajouté que ces derniers régissent le comportement des citoyens. Les religieux iraniens ne sont pas seuls à avoir cette théorie sur le vaccin contre le Covid-19. Parfois, la médecine peut aussi se montrer homophobe. C’est le cas de ce médecin qui propose de soigner cette orientation sexuelle avec l’homéopathie.
Un rabbin accuse le vaccin de « rendre homosexuel »
Relayés par nos confrères du site britannique The Independent, les propos d’un rabbin ultra-orthodoxe sont également similaires à ceux de l’ayatollah. Même théorie par l’autorité de la religion juive : le vaccin contre la Covid « rend homosexuel ». Son nom ? Daniel Assor. Il a déclaré à sa communauté en ligne que les efforts de vaccination faisaient partie d’un nouvel ordre mondial. « Tout vaccin fabriqué à partir d’un substrat embryonnaire […] peut provoquer des tendances opposées » a affirmé le rabbin dans un sermon en faisant allusion à l’homosexualité.
Comme pour le religieux iranien, cette déclaration a indigné Havruta, le groupe de défense LGBTQ+. « Nous nous préparons actuellement en accueillant de nouveaux membres imminents » ironise l’association. Le pays entend vacciner 5 de ses 9 millions de citoyens et de relancer l’économie à la mi-mars.
L’homophobie, un mal qui persiste
Cité par un article de BBC News en 2019, George Weinberg, psychologue américain à l’origine de ce terme considère l’homophobie comme « la crainte de se retrouver à proximité de personnes homosexuelles ». Un constat rejoint par Emmanuele A. Jannini, professeur d’endocrinologie et de sexologie médicale qui a suscité la controverse avec une étude où il liait le rejet de cette orientation sexuelle à l’insécurité du subconscient, à des méthodes de défense immatures et à des traits psychotiques. A ses yeux, l’homophobe est “faible” à défaut de trouver un meilleur adjectif pour le décrire. « Ce n’est pas un terme scientifique, mais un terme que j’utilise pour être mieux compris », a-t-il expliqué.
Une étude précédente du Dr Jannini avait quant à elle porté sur le rôle du cadre culturel sur l’homophobie, en explorant notamment l’impact de diverses constitutions religieuses. Résultat: ce n’est pas la religion elle-même qui avait une corrélation avec l’homophobie, mais “les croyances religieuses fondamentalistes”. Aux Etats-Unis, les élèves d’une école catholique n’ont pas hésité à manifester contre le renvoi de professeurs homosexuels.