La solution d’un médecin pour retrouver la vie normale
S’il souhaite soumettre cette solution, c’est parce qu’il constate les ravages du virus en France, et notamment dans le Grand Est, où il travaille en tant qu’urgentiste. Confronté à des services de réanimation et de médecine saturés depuis le mois d’octobre, Loïc Libot redoute un enlisement de la situation sanitaire. Sa solution : créer des lits de réanimation à l’extérieur des hôpitaux. L’objectif étant d’éviter la surcharge de ces établissements, la déprogrammation des malades hors Covid et permettre la reprise de l’économie.
Face à une crise sanitaire qui s’éternise, nombre d’entre nous se demandent à quoi ressembleront les prochains mois. Mais pour cet urgentiste de Nancy, le plus important est d’apprendre à mieux s’organiser si la crise venait à durer plus longtemps. Interrogé par France Inter, il soumet une idée qui pourrait paraître fantaisiste. Pour autant, il estime qu’elle pourrait accélérer le retour à la vie normale.
“On est au bout d’un système”
S’organiser sur le long terme, voilà l’idée de Loïc Libot. Car pour l’heure, il estime que les mesures ne sont pas forcément viables. « On est au bout d’un système, révèle-t-il, autour de moi tout le monde est à bout, les soignants, les chefs d’entreprise, les jeunes…”. Un constat qui le préoccupe car après tout, il reste difficile de prédire ce qui nous attend, “de même que personne n’avait prédit que des variants arriveraient aussi vite en portant autant d’incertitudes”, ajoute-t-il. En faisant référence à Nancy et à la région du Grand Est, Loïc Libot déplore la saturation du système hospitalier et plus globalement, les conséquences de la pandémie sur le plan psychologique et économique. « Combien de temps tout cela va-t-il durer ? » demande l’urgentiste.
Il faut trouver d’autres solutions
Face à la perspective de restrictions plus drastiques, Loïc Libot redoute “une explosion de problèmes économiques et sanitaires”. D’autant plus qu’avec les patients du Covid-19, il craint que d’autres malades ne soient déprogrammés et “risquent de le payer cher plus tard”. De ce fait, il propose de se pencher sur de nouvelles solutions en termes d’organisation pour reprendre une vie normale sans mesures de restrictions qui varient continuellement. Une idée en particulier intéresse l’urgentiste, bien qu’il admette qu’elle puisse sembler idéaliste ou utopique aux yeux d’autres professionnels.
Créer des structures à l’extérieur des murs des hôpitaux
En effet, il propose la création de structures dans les métropoles à l’extérieur des murs des établissements hospitaliers. Ces dernières seraient ouvertes aux patients Covid en réanimation dont l’état de santé est moins critique que les autres. “Il faut sortir des idées standard”, poursuit Loïc Ribot. “On peut imaginer des espaces abrités, des gymnases, des halles, qu’on pourrait cloisonner et qui permettraient de décharger les hôpitaux”, explique-t-il. En parallèle, il souhaite aussi que pendant quelques semaines, des internes puissent être formés rapidement à la réanimation pour intégrer ces mêmes structures et y travailler. “On n’y soignerait pas forcément avec autant de qualité que dans les services traditionnels des hôpitaux, concède-t-il, mais ça permettrait aux hôpitaux justement de se concentrer sur le hors Covid et bien sur les Covid en réanimation les plus graves”.
Permettre la reprise de l’économie
S’il est conscient que ces structures ne peuvent être mises en place en trois jours, l’urgentiste considère tout de même que cet objectif peut être atteint en quelques semaines. Concernant le coût, il estime également que « ce ne sera jamais plus cher, même si ça dure des mois, que les milliards dépensés depuis un an pour maintenir fermés les restaurants, les commerces et les salles de spectacles ».
Avec ces structures, Loïc Lubot espère diminuer la charge hospitalière dans les métropoles principales. Chacune contiendrait des dizaines de lits, ce qui permettrait éventuellement de multiplier par deux la capacité de réanimation dans le pays. Cela pourrait aussi favoriser la reprise de l’économie car selon lui, les restrictions ont essentiellement pour but d’éviter la saturation du système sanitaire.