Une femme brûlée vive pour que son mari ne la maltraite pas davantage pendant le confinement
C’est une histoire tragique qui a eu lieu en Irak. Malak Al-Zubaïdi, une jeune femme de 20 ans, est morte des suites de ses blessures après avoir été brûlée vive pendant le confinement. La police n’a pas réussi à déterminer si la jeune femme a été brûlée par son mari ou si elle s’est immolée par le feu pour échapper à ses coups.
Relayée par l’agence de presse Reuters, cette tragédie qui a eu lieu en Irak glace le sang. Les images des blessures d’une jeune femme de 20 ans ont provoqué l’indignation sur les réseaux sociaux. L’affaire de Malak Al-Zubaïdi est aujourd’hui le symbole de la lutte contre la violence faites aux femmes dans son pays. Une violence qui a pris une ampleur importante pendant ce confinement et ce, dans tous les pays du monde. En Angleterre, Elsie Smith a également été tuée par son mari pendant le confinement.
Les images de Malak ont fuité depuis l’hôpital
Des photos de Malak, le visage boursouflé de cloques de brûlures et le corps couvert de bandage ont été publiés. Selon les témoignages recueillis par les médias locaux, Malak hurlait de douleur lorsqu’elle a été admise à l’hôpital. Son avocat, Hayan Al-Khayay affirme que la famille de son mari l’a menacé pour qu’elle n’accuse pas son époux. Il ajoute que ce dernier l’a battu avec un câble avant de la brûler vive.
Les reins et les poumons de Malak ont cessé de fonctionner
La victime est morte des suites de ses blessures une semaine après son hospitalisation. Sa famille a expliqué que Malak a perdu la vie après que ses reins et ses poumons aient cessé de fonctionner. Sous le choc, ses proches ont révélé ne pas avoir vu Malak depuis plusieurs mois. Son mari qui abusait d’elle fréquemment l’a isolée des siens. Cet isolement a été une profonde source d’angoisse pour la victime. Et pour cause, les violences conjugales peuvent avoir des répercussions désastreuses.
Mohammed Al Mayahli est accusé d’avoir sauvagement assassiné sa femme
Mohammed Al Mayahli, le mari de Malak, est aujourd’hui poursuivi pour « violences et abus au sein de la famille ». Si la loi en Irak donne le droit aux époux de « discipliner » leurs femmes, le cas de Malak a provoqué un véritable tollé forçant la justice irakienne à ouvrir une enquête pour déterminer les tenants et les aboutissants de cette affaire. Et pour cause, de nombreux militants pour les droits des femmes se sont indignés et ont accusé Mohammed, fils d’un général dans l’armée, de se croire au dessus des lois. Il aurait selon eux, assassiné sauvagement sa femme en l’aspergeant d’essence et en allumant le feu.
Mohammed nie les accusations
En réaction aux accusations de meurtre, Mohammed a publié un message sur les réseaux sociaux où il nie tout en bloc. Malak était selon ses dires psychologiquement très fragile et se serait immolée par le feu lors « d’un épisode délirant » avant de l’accuser. Pour autant, Mohammed n’a pas échappé à la justice. Le mari de la victime a été placé en garde à vue et fait face à des poursuites. Stephen Hickey, ambassadeur de la Grande-Bretagne en Irak a apporté son soutien à la famille de Malak et à toutes les femmes souffrant de violences domestique. Le diplomate a déclaré sur Twitter : « Nous sommes profondément attristés par l’histoire tragique de Malak Al-Zubaidi et nous espérons qu’il lui sera rendu justice ». Puis d’ajouter : « La violence domestique, qu’elle soit psychologie ou physique, est un fléau malheureusement répandu dans le monde ».
Dans le huit clos du confinement, les violences domestiques augmentent
Pour dénoncer ce fléau, des victimes de violence ont partagé des photos pour sensibiliser à ces maltraitances. Un acte courageux qui vise à briser le tabou et à lever le voile sur les violences domestiques. Un fléau qui a pris de l’ampleur pendant la crise sanitaire. Et pour cause, le nombre de signalement des violences conjugales a augmenté de 60% pendant le deuxième confinement. Si certains facteurs peuvent expliquer cette hausse alarmante, notamment la crise économique et sociale que nous vivons, il est important de permettre à ces femmes de faire entendre leur voix sous peine de séquelles psychologiques importantes et parfois de conséquences désastreuses.