Un enfant retrouvé pendu chez lui suite à des années d’harcèlement
Critiques, moqueries, insultes…Le harcèlement scolaire peut revêtir plusieurs formes, altérant la confiance et l’estime de milliers d’enfants. Souvent, les parents n’arrivent pas à détecter les signes prédicteurs de ce fléau. Pour autant, il peut entraîner des conséquences dramatiques dans la vie des enfants victimes de cet acharnement injuste. Un jeune adolescent en a fait les frais et a mis fin à ses jours pour échapper à ce harcèlement qui a duré pendant quatre ans.
Relayé par France 3, ce drame dévoile à quel point le harcèlement scolaire peut bouleverser la vie de nombreux enfants de par le monde. En France, le site du ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports, révèle que le harcèlement a un impact sur l’enfance et l’adolescence de près de 700 000 cas environ, et touche toutes les catégories sociales.
Le cas de Christopher Fallais victime de harcèlement scolaire
Il avait 16 ans et endurait depuis quatre ans des insultes et des moqueries au collège privé de Janzé près de Rennes dans lequel il étudiait. Malgré l’enfer qu’il vivait en permanence, le jeune garçon n’a jamais révélé ses tourments à ses parents. Sandrine, la maman du jeune Christopher a déclaré : « A la maison, c’était un jeune qui avait un très fort caractère, qui s’affirmait. Par contre au collège, il se faisait insulter et il ne disait rien. Il n’en parlait ni à ses amis, ni à la maison. Jamais ». Les parents ont associé les changements du comportement de leur enfant à l’adolescence, sans soupçonner que la raison est tout autre. Ce n’est que plus tard que ces derniers ont appris que leur fils subissait un harcèlement scolaire durant quatre ans. « Avec des insultes. On le traitait de gros, de gras, de pédé parce qu’il faisait du cheval », témoigne la maman du jeune adolescent.
Christopher a choisi d’en finir avec son calvaire en mettant fin à ses jours. Il a été retrouvé pendu à l’escalier de la maison, un suicide incompréhensible par les parents au moment du drame.
La mère, anéantie par le chagrin, ne comprend pas comment avec son mari, ils n’ont pas pu s’apercevoir de la souffrance de leur enfant. Pour autant, au Collège, beaucoup d’élèves observaient que Christopher subissait un harcèlement continu et que souvent, il se retrouvait seul. Selon les dires de la maman, même les professeurs étaient au courant de ces faits mais ne voulaient pas faire de vague.
Depuis ces faits bouleversants, Sandrine Fallais a décidé de mener un combat acharné contre le harcèlement, en créant une association nommée « Marcel ment ». Son but étant d’aider les enfants à parler de leurs problèmes et de leurs souffrances et de les accompagner ainsi que les parents à transcender cette étape douloureuse. Soulager le stress et redonner le sourire aux enfants, tel est dorénavant le combat de cette maman pour honorer la mémoire de son enfant, mort dans la fleur de l’âge.
Comment mettre fin au harcèlement scolaire ?
Le harcèlement scolaire se traduit par la répétition d’actes, de moqueries et d’insultes ou encore de menaces à l’encontre d’un enfant. Le harceleur tend souvent par ce comportement à se donner du pouvoir et se sentir supérieur. Pourtant l’enfant bourreau manque souvent d’assurance ou encore de repère suffisant dans le cadre de son entourage. Il est donc primordial d’aider les victimes du harcèlement à se protéger au mieux. Dans ce contexte, Emilie Garnier, psychologue clinicienne et psychothérapeute, livre des conseils afin de protéger les enfants victimes de ce harcèlement.
Selon la spécialiste, il convient tout d’abord de repérer les signes de mal-être chez l’enfant. Il peut se replier sur lui-même, ne pas parler de l’école, être irritable et réactif aux remarques des parents. Il peut observer de longs moments de solitude ou encore un refus de sortir. Le changement de comportement est donc le signe majeur du mal-être scolaire.
Pour prévenir et prendre en charge le harcèlement de l’enfant, l’experte conseille :
– De l’informer sur son droit au respect et à la protection de l’intimité qu’elle soit physique ou morale, sur les interdits relatifs à la violence sous toutes ses formes ainsi que sur les dangers des réseaux sociaux.
– De renforcer son estime de soi afin de l’aider à être plus stable et plus solide pour faire face aux critiques des autres.
– De développer ses capacités de communication et d’interaction pour éviter qu’il s’isole au risque d’être sujet au harcèlement.
– De lui apprendre à gérer ses émotions notamment lorsqu’il est malmené afin de pouvoir réfléchir et de se défendre. Pour ce faire, il convient d’initier l’enfant à exprimer ses émotions pour ne pas accumuler beaucoup de ressentis douloureux.