Un homme a touché son salaire pendant 15 ans… sans travailler

Publié le 27 avril 2021

C’est une histoire cocasse qui a eu lieu en Italie. Pendant 15 ans, un homme a touché son salaire alors qu’il ne se rendait pas sur son lieu de travail. Salvadore Scumace, 67 ans, a perçu un montant total de 538 000 euros de salaires sans mettre les pieds au travail pendant tout ce temps.

Après que deux nonnes italiennes soient revenues enceintes d’un voyage en Afrique, la péninsule fait l’objet d’un autre scandale. Relayée par le journal italien Corriere della Calabria, l’histoire de cet italien a amusé la toile. Et pour cause, le sexagénaire a peut-être battu le record d’absentéisme au travail. L’homme de 67 ans a continué de percevoir son salaire alors qu’il était absent de son poste pendant 15 ans. Et pas n’importe lequel, puisque Salvadore Scumace était affecté comme agent de sécurité incendie dans un hôpital public calabrais. C’est une enquête de la brigade financière portant sur des fraudes présumées qui a permis de découvrir le pot aux roses.

Avec la complicité de certains cadres de l’hôpital

Si l’homme a réussit à toucher son salaire sans aller au travail pendant 15 ans, c’est parce que certains cadres de l’établissement ont accepté de couvrir sa supercherie. Accusé d’abus de pouvoir, de faux et d’extorsion aggravée, Salvadore Scumace a perçu un montant total de 538 000 euros pour un poste dans lequel il n’a pas mis les pieds depuis le jour de la signature de son contrat. Depuis 2005, l’homme de 67 ans continuait d’être rémunéré tous les mois, fiches de salaire à l’appui, sans jamais se rendre au travail. Une affaire qui a été rendue publique en 2020 et qui est aujourd’hui le symbole d’un fléau qui touche tout le secteur public dans la botte.

Salvadore Scumace a menacé ses responsables

Des menaces ont été profanées à l’encontre du responsable de l’établissement afin que ce dernier fasse disparaître le rapport disciplinaire faisant état des absences répétées du sexagénaire. Pour réussir son coup, Salvadore Scumace a eu recours à l’intimidation et a menacé son supérieur et sa famille si ce dernier ne se montrait pas complice. Lorsqu’il a quitté ses fonctions, personne n’a repris le dossier en main. L’employé fictif a donc pu poursuivre sa fraude en toute impunité pendant des années. Dans un tout autre registre, une femme a simulé un cancer en phase terminal pour « gagner » plus de 9000 euros.  

Salvadore Scumace et les responsables de l’hôpital font l’objet d’une enquête

L’homme a continué son petit manège pendant tout ce temps, c’est parce que sa supercherie est passée totalement inaperçue. Ni les responsables de l’établissement, ni les deux chefs du bureau des ressources humaines n’ont remarqué qu’il manquait à l’appel. Et ce n’est pas la première fois que le pays est touché par le phénomène d’absentéisme dans le secteur public. En 2016, le gouvernement italien avait renforcé sa législation liée au travail après que plusieurs enquêtes policières aient révélé l’ampleur de ce fléau. Salvadore Scumace sera poursuivi pour faux, abus de pouvoir et extorsion aggravée. Les dirigeants de l’hôpital font l’objet d’une enquête pour négligence.

Le fléau des travailleurs fantômes en Italie

Depuis plusieurs années, l’administration publique italienne fait l’objet de scandales. La raison ? Des vidéos montrant des fonctionnaires qui badgent à l’entrée de leur service avant de rentrer chez eux. Relayé par France Tv, ce phénomène a poussé le gouvernement italien à prendre des mesures pour durcir sa législation liée au travail. Et pour cause, si les salariés sont officiellement présents sur leur lieu de travail puisqu’ils ont validé leur présence à la pointeuse, en réalité, les bureaux des administrations publiques italiennes sont vides. Ces faux travailleurs coûteraient 12 milliards d’euros à l’Etat. Pour pallier ce fléau, des pointeuses à empreinte digitale unique qui ne permettent qu’un seul passage ont été mises en place.  Heureusement, tous les employés du secteur public ne font pas preuve d’autant de malversation. Pendant cette crise sanitaire, les médecins italiens ont fait preuve d’un courage extraordinaire.