Eric Zemmour accusé d’avoir commis plusieurs agressions sexuelles, les présumées victimes témoignent

Publié le 6 mai 2021
MAJ le 15 novembre 2024

Révélés par nos confrères de Mediapart, des témoignages de femmes livrent des détails sur les agressions sexuelles qu’Eric Zemmour aurait commis. Le polémiste de CNews est également en proie à des accusations sur les réseaux sociaux.

Relayées par Europe 1, les accusations dont le journaliste et chroniqueur Eric Zemmour fait l’objet n’ont pour l’heure pas eu d’impact sur sa carrière. Pourtant, plusieurs femmes ont fait le récit d’agressions sexuelles qu’elles auraient subi et ont choqué les associations féministes.

Plusieurs témoignages d’agressions sexuelles visent Eric Zemmour

Si, pour l’heure, aucune plainte n’a été déposée, plusieurs accusations d’agressions sexuelles perpétrées par Eric Zemmour ont été relayées sur la toile. Parmi elles, celle d’une élue d’Aix-en-Provence, partagée sur les réseaux sociaux. Nos confrères de Mediapart ont également relaté des témoignages d’autres femmes qui l’accusent également des mêmes faits. Pour les associations féministes, ces récits choquent mais ne surprennent pas au vu des opinions misogynes que portait le polémiste auteur du Suicide Français. Sur des plateaux, il a déclaré par exemple qu’une femme ne pouvait pas incarner le pouvoir. Dans l’ouvrage précité, le chroniqueur regrettait explicitement le temps où un jeune chauffeur de bus pouvait « glisser une main concupiscente sur un charmant fessier féminin » sans que « la jeune femme porte plainte pour harcèlement sexuel ».  Les agressions sexuelles ne sont pas commises que par des hommes. Les femmes peuvent également en être coupables.

Eric Zemmour est accusé de plusieurs agressions sexuelles. Source : europe1

« Je me suis trouvée tellement sidérée que je n’ai rien pu faire »

Gaëlle Lenfant. C’est le nom de la première femme témoin qui a partagé son histoire sur les réseaux sociaux. Pour l’élue socialiste, les faits se seraient produits il y’a une quinzaine d’années. Sur ce dernier, nous pouvons lire que l’homme l’aurait attrapée par le cou avant de la complimenter sur sa robe et de l’embrasser de force. « Je me suis trouvée tellement sidérée que je n’ai rien pu faire d’autre que le repousser et m’enfuir en courant. Trembler. Pleurer. Me demander ce que j’avais bien pu faire » a-t-elle écrit sur Facebook le 24 avril.Eric Zemmour restera toujours à l’antenne En plus du récit de Gaëlle Lenfant, l’histoire d’Aurore Van Opstal, une journaliste Belge. Elle raconte à nos confrères du site d’enquête qu’Eric Zemmour lui aurait caressé le genou sous la table et remonté sa main jusqu’à l’entrejambe pendant qu’elle dînait avec son père. Après la parution de ces témoignages, l’AFP a contacté le groupe Canal+, maison-mère de CNews où travaille le journaliste accusé de multiples agressions sexuelles. La chaîne est sans détour, il reste toujours à l’antenne dans l’émission Face à l’info où il intervient avec Christine Kelly.

« Un instant de ma vie dégoûtant »

Si Gaëlle Lenfant a livré ce témoignage sur Facebook, c’est, comme nous le relatent nos confrères de 20 minutes, en raison d’une vision d’horreur. La conseillère municipale aurait vu un affichage dans sa commune en faveur d’une candidature d’Éric Zemmour aux élections présidentielles. La femme parle du moment où s’est déroulé son récit comme d’ « un instant de vie dégoûtant » qui aurait eu lieu à l’Université d’été du Parti Socialiste (PS) à la Rochelle il y’a de ça une vingtaine d’années. L’élue raconte que malgré cela, « le dégoût ne s’en va pas ».

Agressions sexuelles : quelles conséquences ?

Citées par SOS Femmes, l’impact d’une agression sexuelle revêt plusieurs dimensions. Parmi les conséquences qui peuvent découler d’un abus sexuel ou d’un viol, une baisse de l’estime de soi, un sentiment de honte, des difficultés sexuelles et/ou relationnelles, des grossesses angoissées, un comportement addictif, des troubles du comportement alimentaire ou divers troubles mentaux tels que la dépression, certaines psychoses ou un état de mal-être généralisé. L’amnésie traumatique peut également survenir après une agression sexuelle. Celle-ci est un oubli qui permet à la victime de survivre à un abus ou à un viol. Ce refoulement n’exempte pas pour autant des conséquences. Des psychotraumatismes sont majoritairement présents suite à ce bouleversement. Attaques de panique, dépersonnalisation, déréalisation, perte de confiance en soi, sentiment de vide, anxiété généralisée, hyper vigilance, retrait social, échec scolaire ou professionnel, troubles de la mémoire, conduites agressives ou auto-agressives sont des conséquences parmi tant d’autres d’une agression sexuelle. Parfois, cet événement peut mener à la mort comme en témoigne l’histoire de cette adolescente.  Seulement, ces dernières ne sont pas inéluctables et il est possible d’atteindre la résilience. Interrogée par AlloDocteurs, la médecin et sexologue Charlotte Tourmente cite Violaine Guérin, gynécologue et endocrinologue qui assimile la violence sexuelle à un virus qui peut transformer les victimes en agresseurs. L’experte parle d’une prise en charge axée sur l’information, la prévention et la tolérance zéro vis-à-vis de ces crimes. Pour elle, les agresseurs doivent également être soumis à une thérapie.