Après avoir découvert son orientation sexuelle, un jeune homme meurt, tué par sa famille

Publié le 27 mai 2021
MAJ le 15 novembre 2024

Alireza Fazeli-Monfared. C’est le nom du jeune homme qui a été assassiné par un membre de sa propre famille en raison de son orientation sexuelle. A seulement 20 ans, il aurait été décapité alors qu’il souhaitait fuir pour ne plus vivre dans la peur.

Relayée par nos confrères de CNN, l’histoire de ce jeune homme est tragique. Et pour cause, il aurait été assassiné à cause de son homosexualité. Un crime d’honneur qui a interpellé la communauté LGBTQ. 

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Alireza Fazeli-Monfared – Source : Dailymail

Exempté de son service militaire

Alors qu’il souhaitait fuir l’Iran pour rejoindre son partenaire, ce jeune homme de 20 ans rêvait un jour de pouvoir être mannequin ou maquilleur. Son petit ami, Aghil Abiat avait l’habitude d’appeler et de discuter avec Alireza via visioconférence. Il n’a jamais pu le rejoindre car il a été tué le 4 mai. Sa famille aurait découvert son orientation sexuelle en trouvant le document qui l’exemptait de service militaire iranien en raison de son homosexualité. C’est la mère de la victime de ce crime d’honneur qui a confirmé le décès à Aghil après qu’il se soit inquiété du fait que son compagnon n’ait pas répondu à ses appels. Selon nos confrères d’Insider, il aurait été tué et décapité par son demi-frère et ses cousins. En Iran, un religieux a proféré un propos homophobe : celui selon lequel le vaccin contre le Covid-19 rendrait homosexuel.

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Alireza avait 20 ans – Source : Dailymail

« Il se rongeait les ongles jusqu’au sang »

Aghil et Alireza se sont rencontrés sur un compte de réseaux sociaux dédié à la communauté LGBTQ iranienne créé en 2019. Ils ont pu à ce moment échanger des messages et nouer des liens intimes. Le petit ami du jeune homme assassiné raconte qu’ils étaient honnêtes les uns envers les autres et qu’il était optimiste. Pour autant, il souffrait du contexte social iranien mais aussi de la pression familiale qui lui imposait de ne pas vivre sa sexualité au grand jour. Et pour cause, en Iran, l’homosexualité est passible d’emprisonnement. « Il était toujours stressé. Il se rongeait les ongles jusqu’au sang » témoigne son partenaire. 

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Alireza Fazeli-Monfared – Source : CNN

La famille élargie d’Alireza l’aurait tué

L’Iran fait partie des 68 pays où l’homosexualité a été criminalisée, révèle CNN. Les cartes d’exemption au service militaire sont devenues de véritables armes contre la communauté pour prouver l’orientation sexuelle, déplore l’organisation LGTBQ iranienne 6Rang. Le jeune homme de 20 ans a reçu ce document qui indiquait qu’en raison de cette dernière, il pouvait ne pas remplir son devoir civique. Selon la tante de la victime, la famille élargie d’Alireza l’a tué. Elle révèle que ces derniers auraient fait leurs bagages la nuit du crime et ont laissé leur maison et leurs femmes. Ce père sans cœur a également commis un crime sur sa fille qui lui a dit qu’elle était lesbienne.

« Ils ont tué Ali »

Suite aux rumeurs qui évoquaient l’assassinat de son compagnon, Aghil a contacté la mère de son petit ami par message. Il lui a demandé de lui confirmer qu’il s’agissait bien d’un mensonge. « Non, c’est vrai. Ils ont tué Ali » a répondu la mère du défunt. La tante de la victime a témoigné en disant à son partenaire qu’ils ont retrouvé son cadavre au bout de deux jours. Le jeune homme de 20 ans avait disparu et inquiété sa mère. Cette dernière s’est ensuite rendue à un magasin de téléphonie pour demander après son fils. Le propriétaire a révélé que pendant qu’il était dans sa boutique, quelqu’un est entré pour lui dire que son père le cherchait. 

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Il aurait été victime d’homophobie – Source : Dailymail

« Ils ont appelé et dit qu’ils l’avaient tué »

Le commerçant a signifié à la mère d’Alireza qu’à sa sortie, il a été forcé à monter dans une voiture avec trois personnes. La tante a révélé au petit ami du jeune homme que les assassins ont appelé pour dire ce qu’ils avaient fait. « La même nuit, ils ont appelé et dit qu’ils l’avaient tué » a-t-elle écrit par message. Alors que le gouvernement iranien n’évoque pas cette décapitation, ce décès a particulièrement interpellé la communauté LGBTQ sur place. Son petit ami, bouleversé, réclame un procès équitable pour la victime. « Je veux que les tueurs aient un procès équitable dans lequel l’orientation sexuelle d’Alireza ne soit pas prise en considération » déclare Aghil. 

Homophobie : quelles conséquences ?

Si dans ce cas, l’homophobie envers Alireza serait supposément responsable de son assassinat, il existe des violences à l’encontre des homosexuels qui ne sont pas dénuées de conséquences. Comme l’explique l’organisation SOS Homophobie, ces dernières sont psychologiques et peuvent conduire à la dépression, à des comportements à risque, à de l’angoisse ou encore à des tentatives de suicide, comme pour ce jeune garçon. D’un point de vue physique, les séquelles peuvent aller des agressions au crime, comme c’est le cas dans de nombreux pays. Cette orientation sexuelle peut également impacter la vie sociale notamment dans le monde du travail et dans le cercle relationnel.