Faussement accusé d’avoir violé une jeune fille, un adolescent de 17 ans a fini par se suicider

Publié le 11 juin 2021
MAJ le 15 novembre 2024

Si le viol peut entraîner des conséquences psychologiques délétères pour les victimes, il en va de même pour ceux qui font face à de fausses accusations et qui souffrent d’une instrumentalisation de la justice pour nuire à autrui. Accusé à tort d’avoir violé une jeune fille, un adolescent en a payé les frais de manière tragique.

Relayée par The Sunday Times, cette histoire bouleversante s’est déroulée en Angleterre. Jay Cheshire, un adolescent de 17 ans, a mis fin à sa vie après avoir été faussement accusé de viol. Cinq semaines après la fin de l’enquête, il s’est pendu dans un parc près de son domicile. Incapable de supporter son chagrin, sa mère a également mis fin à ses jours un an après son décès. 

Jay et Karin Cheshire – Source: Telegraph

La présumée victime a retiré sa plainte

Après les accusations dont il a fait l’objet, le lycéen n’a pas pu supporter les séquelles psychologiques découlant de ce traumatisme. En effet, Jay s’est retrouvé au centre d’une enquête de police visant à déterminer s’il avait réellement violé la présumée victime, jusqu’à ce que cette dernière retire finalement sa plainte. Pour sa mère, Karin Cheshire, cette accusation a joué un rôle dans sa mort. “Elle l’a accusé de viol et a dit que c’était un délinquant sexuel. Il était complètement affolé. Deux semaines plus tard, elle a dit qu’elle se rétractait au sujet des accusations”, raconte-t-elle en faisant référence à la jeune fille. En rendant hommage à son fils, elle révèle qu’il était passionné d’histoire et que c’était un jeune homme merveilleux. Son décès a également choqué son école où ses amis et sa famille l’ont décrit comme un garçon “gentil, drôle et brillant”. 

Jay et sa soeur Camellia – Source : Dailymail

Jay était sous antidépresseurs

Durant le procès, une déposition du Dr Kerin Hutchinson a révélé que Jay Cheshire souffrait de troubles de l’humeur. Citée par le Daily Echo, le Dr McColl, psychiatre dans un centre où Jay était patient depuis l’âge de 13 ans a également indiqué qu’on lui avait prescrit un traitement antidépresseur et qu’il devait être soumis à une thérapie cognitivo-comportementale, cette dernière visant à traiter les psychoses, les addictions, la dépression ou les troubles anxieux. Un mois plus tard, son état d’esprit se serait amélioré et les médecins auraient révélé que la thérapie n’était plus aussi urgente. Seulement, après l’ouverture de l’enquête, ses parents ont informé le personnel soignant qu’il était d’humeur sombre et subissait une pression importante. Le jeune homme a visité le centre une dernière fois en révélant que les charges à son encontre avaient été abandonnées et qu’il comptait chercher du travail. Quelques jours plus tard, la police l’a découvert pendu dans un parc, avec une note de suicide adressée à sa famille. 

La famille Cheshire – Source : Dailymail

Sa mère s’est suicidée un an plus tard

En proie à un chagrin profond, Karin Cheshire a fini par mettre fin à ses jours, peu de temps après le premier anniversaire de la mort de son fils. Selon BBC News, la femme a été hospitalisée à cinq reprises en l’espace de six mois et était dans l’incapacité de surmonter le décès de son enfant. Sa fille, Camellia, estime que l’accusation de viol a joué le rôle de catalyseur dans le décès de sa mère et de son frère en l’espace d’un an. 

Jay et sa soeur – Source : Dailymail

“Il est clair que Karin était convaincue de ne pas pouvoir continuer à vivre et à gérer les pressions auxquelles elle s’est retrouvée confrontée après le décès dévastateur de son fils”, explique le médecin légiste. Selon Camellia, sa mère aurait utilisé la même corde que Jay pour se suicider. “C’est quelque chose qui va me suivre toute ma vie, qu’ils se soient tous les deux ôtés la vie d’une manière aussi tragique”, a-t-elle confié. 

Camellia Cheshire – Source : Dailymail

Suicide : comment identifier les signes ?

Une crise suicidaire peut parfois passer inaperçue. Pour autant, il existe des signes à connaître et sur lesquels il faut se montrer vigilant : les expressions d’intentions et d’idées suicidaires, un contexte de vulnérabilité et des manifestations de crise psychique. Les deux premiers peuvent être identifiés à l’aide de messages directs ou indirects via des paroles, des textes ou des dessins. Des terrains fragiles comme la dépression, la toxicomanie ou des affections psychiatriques sous-jacentes peuvent également précipiter une crise suicidaire. Les manifestations de crise psychique impliquent quant à elle des symptômes divers. Parmi eux : la tristesse, l’anxiété, la fatigue, l’agressivité, une mauvaise image de soi ou une rumination mentale. Une accalmie soudaine et suspecte doit également susciter l’attention des proches car elle peut traduire une sorte d’apaisement une fois que la décision de passer à l’acte a été prise. 

En cas de crise, le site du Ministère des Solidarités et de la Santé en France recommande d’appeler le 15 ou le 112 pour obtenir de l’aide et de l’assistance.