Cette jeune maman décède suite à une césarienne et une ligature des trompes : La famille dénonce une négligence
Donner naissance à un enfant peut être vécu comme une expérience riche en émotions. À la douleur physique s’ajoutent le stress, la peur, mais aussi la joie et l’excitation à l’idée de rencontrer ce petit être attendu depuis plusieurs mois. Face à l'effervescence de ce moment, la femme a besoin d’être épaulée, rassurée et bien prise en charge par le personnel médical. Mais si la plupart des accouchement se déroulent sans complication majeure, il arrive parfois que cette épreuve ne se passe pas comme prévu. À l’âge de 26 ans, Géraldine Oro est décédée dans un hôpital de Mendoza, une ville en Argentine, après avoir subi une césarienne et une ligature des trompes.
L’accouchement est une expérience unique que chaque femme vit à sa manière. Ce moment qui marque la fin de la grossesse et le début d’une nouvelle vie apparaît comme une sorte de délivrance pour la future mère. Lorsque le médecin le juge nécessaire, il peut proposer à la femme, avant le jour J ou pendant l’accouchement, d’avoir recours à une césarienne. Dans un témoignage tragique publié par le journal Clarin, on découvre qu’une jeune mère est morte après avoir accouché par césarienne et enduré une ligature des trompes.
La femme a décidé de subir une opération pour ne plus avoir d’enfant
Géraldine Oro, âgée de seulement 26 ans, a rendu son dernier souffle quelques temps après son accouchement. La jeune femme, mariée à Alejandro Chaile et mère d’un garçon de 4 ans, souhaitait réaliser une ligature des trompes de Fallopes après avoir donné naissance à son bébé. Elle avait discuté de cette contraception permanente avec son médecin, en lui signalant qu’elle ne voulait plus d’enfant après celui-ci. “Elle a dit que deux enfants c’était suffisant. Qu’elle voulait leur offrir le plus grand soin et ne voulait plus retomber enceinte”, a expliqué sa sœur, Fernanda. De plus, la grossesse qu’elle endurait n’était pas prévue. Géraldine avait mal placé son stérilet et avait fini par tomber enceinte.
Mais cela ne lui posait pas problème et elle était ravie d’accueillir un deuxième enfant avec son époux. Seulement, le jour de l’accouchement, son médecin lui a signalé qu’elle allait accoucher par césarienne avant de subir l’intervention chirurgicale qui l’empêcherait de retomber enceinte à l’avenir.
L’accouchement ne s’est pas déroulé comme prévu
À 8h40 du matin, Géraldine a accouché dans un hôpital public à Mendoza avant de subir une ligature des trompes de Fallope. Ensuite, elle a été transférée dans une salle commune pour se reposer. Mais le soir même, la jeune femme a senti que quelque chose n’allait pas. Elle se plaignait de douleurs et observait des saignements inquiétants au niveau de la blessure. Fernanda, sa sœur, l’avait accompagnée à l’hôpital pour la soutenir durant ce moment difficile. “J’ai remarqué que la blessure saignait énormément”, s’est souvenue cette dernière. Elle a rapidement appelé les infirmières pour leur demander de l’aide. Malgré la douleur atroce que ressentait Géraldine, le personnel de l’hôpital semblait serein face à cette situation. Selon Fernanda, les infirmières ont révélé que “ce n’était rien de grave” et que le sang était sûrement lié aux points de suture. En sus, il fallait attendre que la personne ayant réalisé l’opération vienne pour contrôler la blessure.
Le lendemain, le médecin est arrivé et lui a expliqué que le point mal suturé allait guérir spontanément sans qu’elle n’ait besoin de retourner au bloc opératoire. Mais la douleur était de plus en plus forte et elle prenait des calmants pour tenir le coup. Malgré son état critique, le personnel médical lui a indiqué qu’elle pouvait quitter l’hôpital avec son mari et son bébé. Arrivée à la maison, la jeune femme a commencé à avoir de la fièvre et la douleur s’accentuait. Transférée à l’hôpital le lendemain matin, la femme est allée directement en salle d’opération et le médecin qui l’avait opérée a déclaré que son intestin avait été perforé. Elle souffrait d’une péritonite qui risquait de provoquer une septicémie, une infection potentiellement mortelle.
La famille signale une négligence de la part du personnel de l’hôpital
Après avoir enduré trois interventions chirurgicales dont une pour retirer son utérus en raison de l’infection, la femme a été placée en réanimation dans un coma artificiel. Une semaine après l’accouchement, Géraldine a fait un arrêt cardiaque et est décédée.
Sous le choc, la famille de la défunte a déposé une plainte pour incompétence professionnelle contre l’hôpital où elle a accouché. La victime, qui devait fêter ses 27 ans quelques jours plus tard, a rendu son dernier souffle. “Nous sommes détruits. Ils ont laissé deux garçons sans mère”, a déclaré la sœur de Géraldine.
“Elle a été tuée à l’hôpital”, ne cessent de répéter les proches de la défunte. Son mari, Alejandro, a accusé le médecin qui a opéré sa femme de faute professionnelle grave. “Ils ont perforé son intestin”, a déploré l’homme en deuil. En plus de la plainte déposée, les amis et les proches de Géraldine ont manifesté devant l’hôpital pour rendre justice à la victime.
Qu’est-ce que la ligature des trompes et quels sont les risques associés ?
La ligature des trompes de Fallope, aussi appelée ligature tubaire, est une méthode de stérilisation irréversible. Il s’agit d’une intervention chirurgicale que toute femme majeure peut réaliser si elle ne souhaite pas avoir d’enfants. Durant l’opération, le médecin se charge d’obstruer les trompes pour empêcher définitivement les spermatozoïdes d’accéder à l’ovocyte. Il peut procéder de différentes manières pour réaliser cette obstruction des trompes. Le médecin peut soit appliquer un clip sur la trompe, soit coaguler la trompe ou la sectionner. Évidemment, cette méthode de contraception entraîne un effet immédiat et les femmes peuvent avoir des rapports sexuels sans prendre le risque de tomber enceinte.
D’après Philippe Deruelle, gynécologue cité par Le Journal Des Femmes, dans la grande majorité des cas, cette opération chirurgicale n’entraîne pas de complications. Toutefois, comme toute intervention avec anesthésie générale, certains risques existent. Lorsque le médecin introduit les trocarts (un instrument chirurgical coupant, ndlr), il y a le risque qu’un vaisseau sanguin, un nerf ou une partie de l’intestin se blessent. En outre, lorsque le médecin sectionne la trompe, elle peut se mettre à saigner. En sus, il arrive parfois que lorsque la patiente se réveille de l’anesthésie, elle subisse des douleurs abdominales. Ces dernières s’atténuent généralement après quelques jours. Par ailleurs, comme toutes les opérations chirurgicales, la ligature des trompes comprend un risque d’infection.