Avez-vous peur de la mort ? Comment faire face à ce sentiment
Pour certains, l’idée de la mort peut provoquer une phobie spécifique que l’on appelle thanatophobie. Potentiellement issue d’un événement traumatique, cette réaction anxieuse est parfois intense. Il existe des clés pour combattre la peur de la fin de la vie.
Penser à la mort peut provoquer des symptômes physiques similaires à ceux d’une crise de panique tels qu’une accélération de la respiration ou de palpitations. Soigner l’angoisse de la mort est possible en adoptant quelques habitudes.
La peur quand on pense à la mort peut être maladive
Il est fréquent et légitime d’avoir très peur de la mort. Seulement, lorsque celle-ci se manifeste par des crises d’angoisses elle peut relever d’une phobie spécifique : la thanatophobie. Vivre dans la crainte constante de son propre décès ou de celui de ses proches peut même être à l’origine d’une dépression. La psychologue Aline Nativel Id Hammou s’est penchée sur cette angoisse devant la finitude de l’humain et explique qu’il existe une dichotomie entre la peur de la mort et la thanatophobie, comme relayé par le magazine Le Journal Des Femmes. Pour elle, la première est l’une des peurs les plus saines et normales. De nombreuses phobies spécifiques existent. Parmi elles, la podophobie, caractérisée par la peur des pieds.
Quand la peur de la mort compromet la santé mentale ?
Si pour la spécialiste la peur de la mort est commune, elle est également utile puisqu’elle permet d’être prudent mais aussi d’établir des limites pour ne pas se mettre en situation de risque. Parfois, cette appréhension est même salutaire pour l’homme. « C’est important de penser à la mort de temps en temps, tant que ça ne devient pas envahissant, cela permet de mettre en lumière le caractère précieux de la vie », analyse la spécialiste. Pour autant, avoir des angoisses régulièrement face à cette idée peut avoir un caractère invalidant et relever d’une névrose manifeste. Parfois, elle peut être à l’origine d’une anxiété incontrôlable d’une personne qui se trouve face à un objet ou une situation liée à la mort. L’experte explique que cela peut concerner à la fois son propre décès mais aussi celui d’un être cher.
Quelles sont les conséquences de ce type de phobie ?
Cette crise d’angoisse ou attaque de panique qui peut être issue de cette phobie peut conduire à de nombreux comportements toxiques pour l’entourage. La thanatophobie peut par exemple pousser la personne qui en souffre à ne jamais pouvoir laisser ses enfants seuls ou encore à être incapable de prendre certains types de transports. Certaines activités peuvent être abandonnées par le phobique car elles sont estimées « dangereuses » par ce dernier. Cette réaction d’évitement lui permet d’anticiper tous les risques qui peuvent l’exposer à la mort ou à celle de ses proches.
Quels sont les symptômes de la peur de la mort ?
L’experte explique que cette peur de mourir maladive peut se manifester par « des mécanismes de défense », qui varient selon chaque phobique et circonstance. Plusieurs symptômes caractérisent cette crainte excessive. Parmi eux, une grande exigence envers soi et les autres, des troubles du comportement alimentaire, se mettre en danger, l’abus de toxiques, une hypocondrie ou encore des troubles obsessionnels compulsifs. D’autres phobies peuvent s’associer à la thanatophobie comme la peur de la foule ou encore celle de l’avion. Des comportements tels que l’évitement de lieux comme les cimetières ou les hôpitaux peuvent être des signes d’alerte d’une telle appréhension qui peut mener à la dépression, une maladie qui affecte le cerveau, et aux troubles du sommeil.
Quelles solutions pour vaincre la peur de la mort ?
Pour apaiser les peurs liées à la mort, la thérapeute recommande un travail avec un spécialiste dont un psychologue ou un psychiatre mais aussi d’entamer un travail corporel avec un professionnel pour atteindre la relaxation durablement. « On recommandera particulièrement les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) pour analyser progressivement ses comportements, ses pensées et ses émotions afin d’objectiver sa peur, les thérapies analytiques pour verbaliser sa peur, ou l’hypnose pour comprendre l’origine de la peur », conseille-t-elle. Parfois, ces démarches peuvent accompagner la prise d’un traitement médicamenteux, qui peut prévenir les crises d’angoisse. Aline Nativel Id Hammou s’appuie sur les travaux du psychiatre Irvin Yalom qui s’appuie sur les ouvrages des grands philosophes sur la mort. Pour le médecin, imaginer son enterrement en détail permet d’affronter cette peur intense et de le banaliser. La thérapeute explique que cet exercice permet de savoir ce qui nous fait le plus peur lors de cet évènement. « Est-ce de voir que l’on manque à ses proches, est-ce de voir qui sera présent le jour des obsèques, que vont-ils penser de moi et retenir de mon existence, est-ce que j’aurais l’impression d’avoir des regrets ? », cite-t-elle comme interrogations.