Allaitement difficile ? Voici les plantes qui favorisent la lactation
Je suis né dans une région rurale et, durant les premiers mois de mon existence j’ai été allaité à la fois par ma mère et par une nourrice. Celle-ci prenait certaines plantes pour favoriser la lactation, notamment du fenouil et du fenugrec.
D’après ce que j’ai lu dans diverses publications scientifiques, je dirais que le fenugrec est encore plus efficace que le fenouil. Mais je suis chaque fois étonné de constater quel point les « remèdes de bonne femme » sont judicieux et sages. Comparé aux laits en poudre, le lait maternel est préférable pour renforcer le lien mère-enfant et, en outre, il est plus digeste, ne provoque pas de constipation et protège le nourrisson des allergies et de diverses maladies infectieuses. Pour la mère, il exerce également un effet contraceptif, même s’il est possible à une femme allaitante de concevoir un enfant. Pour toutes ces raisons, après des années durant lesquelles les médecins préconisent les laits en poudre, ils ont recommencé à prôner l’allaitement.
Les plantes au secours des problèmes d’allaitement
Il est vrai que je ne suis pas conseillé en lactation, mais permettez-moi de gérer quelques plantes qui transforment l’allaitement en une expérience plus épanouissante.
Ail (Allium sativum). Les médecins prescrivent volontiers des antibiotiques pour traiter la mastite (infection douloureuse des tétons). Malheureusement, les antibiotiques passent dans le lait maternel, et je doute qu’il soit bien judicieux d’exposer de jeunes nourrissons à de tels médicaments.
Un naturopathe propose ce qui me paraît être une approche plus intelligente. Il suggère de mélanger au mixer le contenu d’un compte-gouttes de teinture d’échinacée, trois gousses d’ail cru et 120 à 180 ml de jus de carotte, et de boire un peu de ce mélange toutes les deux heures. Il signale grâce à ce remède un grand nombre de guérisons rapides et durables. Cela ne m’étonne guère, car l’ail est un antibiotique puissant.
En outre, l’ail aide les nourrissons à téter. Pour peu que la mère qui allaite mange quelques gousses d’ail durant l’heure qui précède la tétée, elle constatera que son nourrisson s’empare plus volontiers du sein, y reste plus longtemps, tète plus vigoureusement et absorbe davantage de lait.
Fenugrec (Trigonella foenum-graecum). Les graines de fenugrec sont utilisées pour stimuler la production de lait depuis les temps bibliques. La plante contient des phytoœstrogènes, c’est-à-dire des substances phytochimiques semblables à l’hormone sexuelle féminine, ou œstrogène. On est parvenu à prouver expérimentalement qu’un élément clé de cette hormone, appelé diosgénine, était capable d’augmenter la production de lait. J’admets volontiers que les quantités de fenugrec ingérées dans certains pays, comme par exemple au Moyen-Orient, suffiraient à augmenter la production de lait.
Puisque le fenugrec est la plante que je préconise de préférence pour augmenter la lactation, il constitue également l’ingrédient principal de ma recette de Bustisane, que je recommande aussi pour avoir des seins plus voluptueux.
Anis (Pimpinella anisum). L’anis est très utile pour stimuler la lactation, tout comme le carvi, le fenouil et le lemon-grass. C’est pourquoi toutes ces plantes sont incluses dans mon Bustisane. De plus, elles améliorent le goût du fenugrec.
Cacahuète (Arachis hypogaea). En Chine, quand une femme n’a pas beaucoup de lait, son herboriste lui donne des cacahuètes. Cela pourrait se justifier. Comme tant d’autres légumineuses, les cacahuètes contiennent diverses substances complexes semblables aux estrogènes qui pourraient stimuler la production de lait.
Échinacée (Echinacea, espèces diverses). L’échinacée, également appelée fleur conique, est précieuse pour traiter la mastite et les mamelons fissurés. Rien d’étonnant à cela, car l’échinacée est à la fois un antibiotique et un stimulant du système immunitaire.
Je suggère de mélanger au mixer le contenu d’un compte-gouttes rempli de teinture d’échinacée avec du jus de fruits et quelques gousses d’ail ; buvez un peu de ce mélange trois ou quatre fois par jour. (L’échinacée peut avoir pour effet de rendre la langue trop sensible ou temporairement insensible, mais c’est sans danger.)
Fenouil (Foeniculum vulgare). Diverses recherches ont montré que le fenouil possède à un faible degré certaines propriétés comparables à celles de l’hormone féminine œstrogène ; il est utilisé depuis des siècles pour stimuler la lactation. Pour commencer, faites un essai avec deux cuillerées à café de semences écrasées par tasse d’eau bouillante et buvez-en jusqu’à trois tasses par jour.
N’utilisez pas l’huile essentielle de fenouil. Chez la femme enceinte, ce produit peut provoquer une fausse couche. En dose supérieure à une cuillerée à café, elle peut être toxique.
Gattilier (Vitex agnus-castus). Il est parfois conseillé d’utiliser cette plante peu après l’accouchement afin de stimuler la lactation. Il est vrai que cette recommandation va un peu plus loin que les utilisations habituelles qu’on fait du gattilier pour remédier à l’hypersensibilité des seins, au syndrome prémenstruel et aux troubles menstruels, mais je ne vois aucun inconvénient à suggérer cette plante traditionnellement utilisée par les femmes pour stimuler la lactation. Cela vaut probablement la peine de l’essayer. (De plus, il s’agit d’un arbuste ornemental à fleurs tout à fait ravissant, comparable au lilas.)
Alfalfa (Medicago sativa). Comme le fenugrec, l’alfalfa contient des œstrogènes. Si vous souhaitez avoir davantage de lait, cela ne vous fera probablement pas de mal d’ajouter à vos salades de grosses poignées de graines germées. Toutefois, si vous souffrez de lupus ou si des membres de votre famille y sont sujets, mieux vaut éviter les graines germées d’alfalfa, car il semblerait qu’elles puissent déclencher une attaque de lupus chez les individus prédisposés.
Jasmin (Jasminum sambac). Pour mettre fin à la production de lait, un traitement populaire pratiqué depuis très longtemps par les Indiens d’Amérique consiste à appliquer des fleurs de jasmin fraîches sur la poitrine. Dans le cadre d’une étude, des chercheurs ont comparé ce traitement avec l’administration de doses de bromocriptine (Parlodel), un médicament qui met fin à la lactation en inhibant la sécrétion d’une hormone qui contribue à la production de lait. Dans cette étude, la moitié d’un groupe de femmes a pris de la bromocriptine, et l’autre moitié a appliqué sur la poitrine des compresses de fleurs de jasmin écrasées. Ces deux traitements se sont avérés aussi efficaces l’un que l’autre pour inhiber la lactation, quoique la bromocriptine ait également entraîné une plus grande diminution des taux hormonaux que les fleurs. Je ne vois pas comment, mais c’est l’une des conclusions de cette recherche.
Persil (Petroselinum crispum). Un vieux remède populaire pour remédier à une sensibilité excessive des seins consiste à manger du persil frais haché menu. C’est facile à comprendre : la rétention d’eau est souvent responsable de la sensibilité des seins, et le persil est diurétique, c’est- à-dire qu’il contribue à éliminer tout excès d’eau de l’organisme. Cette action diurétique du persil est probablement la raison pour laquelle on recommande d’utiliser du persil pour aider à diminuer la production de lait en prévision du sevrage. La menthe et la sauge ont également le même pouvoir.
Pissenlit (Taraxacum officinale). Les Chinois font bouillir environ 30 grammes de racine de pissenlit hachée dans deux ou trois tasses d’eau men jusqu’à ce qu’il ne reste plus que la moitié du liquide. Ils utilisent ensuite des compresses trempées dans cette décoction pour traiter la mastite. Cela me paraît être un traitement judicieux. Si ma fille souffrait de mastite, je lui conseillerais de l’essayer.
Sésame (Sesamum indicum). Les Chinois grillent les graines de sésame, les passent au moulin et les mangent ensuite additionnées d’une petite quantité de sel afin d’augmenter la production de lait. J’adore les graines de sésame et ne connais pas d’aliment plus sain. Même si je n’ai pas eu connaissance de recherches qui aient démontré leur efficacité, je ne vois aucune bonne raison de ne pas essayer.