La valériane : la plante anti-stress pour bien dormir
On pense souvent que les plantes, c’est de la médecine douce. Mais la valériane n’est pas de celles-là. Elle n’est pas dangereuse mais mieux vaut la consommer en connaissance de cause.
L’ancêtre des barbituriques
Depuis l’Antiquité grecque, on a donné la valériane aux personnes qui souffraient d’insomnie, d’arythmie cardiaque ou d’épilepsie. Au XVIIIe siècle, on la conseillait comme on prescrit aujourd’hui des somnifères, des anxiolytiques ou des antidépresseurs. Ce n’est que vers 1950 qu’elle laissa la place aux traitements « révolutionnaires » : les barbituriques. Reléguée au deuxième plan, on l’oublia quelque temps et seuls les homéopathes ou les herboristes la conseillaient encore. Mais les inconvénients des antidépresseurs chimiques, notamment les risques d’abus qui conduisaient parfois au décès, eurent raison de leur réputation, et bien vite la valériane redevient une star de la phytothérapie, ce qui lui valut le surnom de « Valium végétal ».
On devrait éviter de conseiller la valériane pour un simple trouble du sommeil ou une anxiété chronique, mais la réserver aux cas plus difficiles ou passagers car son efficacité présente des inconvénients. Voyons d’abord dans quels cas elle est utile…
La plante qui assomme
Pourquoi la valériane a-t-elle si bonne réputation ? Parce qu’elle est très puissante ! C’est un véritable coup de massue pour qui ne trouve pas le sommeil. De même pour ceux qui perdent pied, pris de panique par un choc ou un événement fâcheux. Elle apaise rapidement et diminue le stress, la tension artérielle, et lutte contre la dépression. Ses composants, l’acide valérénique, ou les baldrinals, issus de la dégradation des valépotriates, modifient en effet les taux de nos neurotransmetteurs. Le GABA, qui favorise la détente du système nerveux, s’en trouve augmenté ainsi que la sérotonine, utile à la bonne humeur et au sommeil. De cette modification découlent de nombreuses conséquences positives sur notre système nerveux, et la valériane peut agir efficacement et remplacer un antidépresseur, un anxiolytique ou un somnifère (aux effets secondaires et à l’accoutumance reconnus).
Pourquoi faut-il jouer la prudence ?
À l’instar des médicaments à visée nerveuse, l’utilisation répétée et prolongée de la valériane peut être incommodante : dépendance, bouche pâteuse au réveil, sensation de fatigue malgré une longue nuit, etc. En réalité, son effet « assommant » ne traite aucune cause. Vous souffrez de troubles du sommeil ? Posez-vous d’abord des questions sur la raison d’être de ce problème. S’ils viennent d’un stress chronique, optez pour la marjolaine ou la rhodiola. Peut-être est-ce d’ordre digestif ? Une cure de plantes pour le foie pourra alors améliorer votre sommeil. Vos soucis vous « prennent la tête » ? Pensez aux fleurs du Dr Bach.
Attention comme pour les psychotropes, ne prenez pas le volant lorsque vous consommez de la valériane !
Comment l’utiliser ?
Devant une situation passagère ou d’urgence, on prendra généralement de la valériane sur une période de 2 à 4 semaines maximum, le temps que la situation s’améliore et que les nerfs s’apaisent. La durée pourra être plus longue si elle vous permet d’éviter le recours aux médicaments chimiques. Si vous devez passer par les psychotropes, elle pourrait en modifier l’action, il faudra alors l’éviter. Les femmes enceintes et allaitantes ainsi que les enfants de moins de 6 ans devront s’en abstenir. L’infusion de valériane est déconseillée car très désagréable à boire. Prenez-la plutôt sous forme de gélules ou d’extraits hydroalcoolique… Et restez vigilant pour trouver en parallèle une solution plus durable à vos troubles. Consulter toujours votre médecin avant d’en consommer.