Les personnes allergiques mises en garde contre le vaccin Pfizer/BioNTech après que deux personnes souffrent d’allergies sévères
Ce mercredi 9 décembre, les autorités britanniques ont émis une première mise en garde sur le vaccin développé par le tandem germano-américain Pfizer/BioNtech. L’annonce survient le lendemain du lancement de la campagne de vaccination au Royaume-Uni. En cause : deux soignants avec des antécédents d’allergies importants ont mal réagi aux injections, révèle BFM TV.
Mardi 8 décembre, le vaccin Pfizer et BioNTech a été inoculé pour la première fois dans le monde au Royaume-Uni, ciblant pour l’instant les soignants et les personnes âgées. Mais 24 heures plus tard, l’agence britannique du médicament (MHRA) a émis une première alerte et l’a déconseillé aux personnes ayant des antécédents d’allergies sévères. Cette annonce fait suite à l’injection de deux personnes qui auraient mal réagi au vaccin. Ces dernières étaient sujettes aux allergies, au point d’être constamment munies d’un auto-injecteur d’adrénaline, indique BFM TV.
Les autorités sanitaires ont émis une mise en garde
Les deux personnes concernées font partie du personnel du NHS, le Service national de santé britannique. Selon la MHRA, elles ont mal réagi après l’administration d’une dose du vaccin. Cité par Le Figaro, Stephen Powis, directeur médical du NHS a indiqué qu’elles “se remettent bien” après avoir reçu les traitements nécessaires. Mais par mesure de précaution et bien que ces réactions restent pour l’heure minoritaires, l’agence britannique du médicament déconseille les injections du vaccin germano-américain à celles et ceux qui ont souffert par le passé de réactions allergiques sévères.
Elle a ainsi rédigé une nouvelle recommandation, stipulant que “Toute personne ayant eu par le passé une importante réaction allergique à un vaccin, un médicament ou à un aliment (illustrée par des antécédents de réactions de nature anaphylactoïde ou une obligation d’être muni d’un auto-injecteur d’adrénaline) ne devrait pas se voir administrer le vaccin Pfizer/BioNTech”. La MHRA souligne également la nécessité d’avoir des salles de réanimation constamment disponibles pour les vaccinations et indique que ces dernières ne devraient pouvoir être administrées que dans des lieux où il est possible d’appliquer des mesures de réanimation.
Une enquête est actuellement en cours
Au lendemain de la distribution du vaccin dans cette catégorie de la population britannique, June Raine, patronne du MHRA a expliqué face à une commission parlementaire que ces réactions allergiques ne sont pas une caractéristique du vaccin Pfizer. Elle appuie ses propos en citant “les essais cliniques très poussés” ayant été menés. Pour autant, cela ne devrait pas empêcher les autorités sanitaires d’agir rapidement et “dès lors que des populations vulnérables ont eu ce ressenti” pour enrichir leurs recommandations lorsque c’est nécessaire et veiller à leur diffusion immédiate, a-t-elle poursuivi.
Le NHS a ainsi envoyé un courriel aux autorités médicales, révélant qu’une enquête était en cours pour identifier ce qui aurait pu entraîner cette réaction allergique. The Guardian note toutefois que le document d’information qui accompagnait les vaccins Pfizer et BioNTech précisait que les injections étaient déconseillées aux individus allergiques à l’un de ses composants. Les symptômes mentionnés sur ce dépliant impliquent un gonflement de la langue ou du visage, un souffle court ou une démangeaison cutanée.
Qu’est-ce qui peut provoquer une allergie ?
Généralement, notre système immunitaire, que l’on peut stimuler au quotidien, nous défend contre toutes sortes de substances étrangères. Mais chez les plus sensibles, il peut avoir tendance à réagir de manière excessive, notamment en cas d’exposition à des allergènes. Ces derniers, inoffensifs pour une majorité d’entre nous, sont présents dans des aliments, l’environnement ou des médicaments. Ils peuvent alors entraîner une réaction allergique en cas d’injection, d’inhalation, d’ingestion, ou encore s’ils sont en contact avec les yeux ou la peau.
Selon le Dr Peter J. Delves , professeur en immunologie à l’University College de Londres, ces réactions peuvent être déclenchées par plusieurs situations. Parmi elles :
- Les allergies médicamenteuses liées à la prise d’un médicament
- Les allergies saisonnières telles que le rhume des foins, après avoir été exposé aux pollens
- Les allergies alimentaires
- Les allergies perannuelles, provoquées par l’inhalation de poils d’animaux, de poussière ou de moisissures
- Les allergies de contact, avec des matières telles que le latex par exemple
- Les angioedèmes et les réactions anaphylactiques, provoquées par des morsures ou piqûres d’insectes
Comment reconnaître une réaction allergique ?
Les réactions allergiques sont généralement modérées et ont tendance à se manifester par des éternuements, un prurit oculaire ou cutané, un larmoiement ou encore un écoulement nasal. Dans certains cas, elles peuvent également déclencher des crises d’asthme. Les éruptions cutanées telles que l’urticaire sont quant à elles plus fréquentes et souvent prurigineuses, note le Dr Delves. Elles se traduisent par des papules légèrement en relief dont le centre est habituellement pâle. On parle d’angioedème lorsque des zones plus larges sous la peau sont affectées par ces gonflements. Dans certains cas, cette réaction peut être grave.
Enfin, il est également possible de souffrir d’un choc anaphylactique, une réaction potentiellement mortelle qui nécessite un traitement d’urgence. La constriction des voies respiratoires peut entraîner leur gonflement et empêcher la personne de respirer. Les vaisseaux sanguins peuvent également subir une dilatation, ce qui diminue dangereusement la tension artérielle.
Le traitement immédiat consiste à injecter de l’adrénaline par voie intramusculaire. Les personnes victimes d’anaphylaxie sévère doivent toujours avoir un stylo auto-injecteur à portée de main.