La rougeole est de retour en France : voici les symptômes à identifier
À l’heure où le Covid-19 continue sa propagation dans les quatre coins du monde, les services de vaccination pâtissent de la crise sanitaire, avec des millions d’enfants exposés à des risques accrus de maladies qui sont pourtant évitables. Parmi elles : la rougeole, dont l’on observerait une résurgence en Europe et notamment en France, indiquent nos confrères du site Pourquoi Docteur.
La rougeole est considérée comme une infection très contagieuse puisqu’une personne atteinte de la maladie peut en contaminer 15 à 20 autres, selon Santé Publique France. En outre, il n’existe aucun traitement contre cette infection qui peut prendre une forme sévère, d’où la nécessité de la vaccination. Et pour cause, de nombreux enfants décèdent encore à cause de la rougeole.
Dans ce sens, un communiqué de presse publié ce 12 novembre 2020 par l’OMS rappelle que la vaccination contre cette infection est importante dans ce contexte de pandémie de Covid-19.
Une augmentation des cas de rougeole en Europe et en France
D’après Pourquoi Docteur, l’épidémie de rougeole a nettement augmenté dans toutes les régions du monde, y compris en France. En 2019, le plus grand nombre d’infections depuis deux décennies a été recensé. Selon l’OMS et les Centers for Disease Control and Prevention, ce sont 869 770 personnes dans le monde qui ont contracté l’infection virale en 2019. En sus, le nombre de morts liés à la maladie a augmenté de près de 50% depuis 2016. L’OMS indique par ailleurs que l’épidémie de rougeole prend de l’élan lorsque des personnes non immunisées contre le virus sont infectées et propagent la maladie à des individus qui n’ont pas été vaccinés. Dans ce sens, plusieurs professionnels de santé encouragent les parents à vacciner leurs enfants pour éviter des épidémies de grande ampleur.
Quels sont les symptômes de la rougeole ?
Outre sa très forte contagion, la rougeole est une maladie potentiellement mortelle chez les jeunes enfants. Les premiers signes se manifestent 7 à 14 jours après avoir été exposés au virus, indique le Dr Brenda L. Tesini, de l’université de Rochester. Ainsi, la personne infectée peut souffrir des symptômes suivants :
- Une fièvre
- Une toux
- Un écoulement nasal
- Des yeux rouges et larmoyants
- une forte fatigue
- Un malaise général
- Une sensibilité oculaire à la lumière
- Des petites taches blanches ou bleuâtres sur la muqueuse des joues (signe de Köplik)
- Des éruptions cutanées prurigineuses
Selon le Dr Tesini, ces dernières se manifestent généralement 3 à 5 jours après l’apparition des premiers symptômes, avec des éruptions au niveau des oreilles et sur les zones latérales du cou. Ces dernières ressemblent à des plaques irrégulières de couleur rouge, qui finissent par se surélever. Un à deux jours plus tard, l’éruption atteint le tronc, les bras, puis le reste du corps, jusqu’à la plante des pieds.
Si dans certains cas, les personnes guérissent au bout de deux à trois semaines, la rougeole peut parfois engendrer une laryngite, une otite, une pneumonie ou encore une encéphalite potentiellement mortelle, prévient le ministère des Affaires étrangères dans une publication.
De ce fait, le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, considère que le vaccin est primordial pour éviter une épidémie. “Nous savons comment prévenir les flambées épidémiques de rougeole et les décès qui en résultent”, révèle-t-il avant de poursuivre. “ces données montrent clairement que, dans toutes les régions du monde, nous ne parvenons pas à protéger les enfants de la rougeole. Nous devons agir ensemble pour aider les pays et inciter les collectivités à vacciner contre la rougeole chaque personne, partout, et à stopper ce virus mortel”.
Résurgence de la rougeole, la tendance anti-vaccin est-elle à blâmer ?
Bien que la nécessité de la vaccination soit vastement documentée pour certaines maladies, il n’en demeure pas moins vrai que de nombreux Français y restent réticents. Comme l’expliquait déjà Le Figaro en janvier 2020, la confiance envers la vaccination a considérablement baissé dans le pays. Pour le Dr Kate O’Brien, directrice de la vaccination, des vaccins et des produits biologiques de l’Organisation Mondiale de la Santé, “Des informations erronées diffusées sur les réseaux sociaux affectent vraiment les décisions des parents quant à la vaccination de leurs enfants, et le résultat est que les enfants attrapent la rougeole et que certains d’entre eux meurent”.
Une méfiance qui aurait pris encore plus d’ampleur à la suite d’un article scientifique datant de 1998, accusant les vaccins ROR (rougeole, oreillons et rubéole) d’être liés à l’autisme. Ses observations ont fini par être réfutées, son auteur ayant même perdu le droit d’exercer la médecine. Pour autant, les répercussions de ces rumeurs poursuivront leur cours et donneront naissance à au mouvement anti-vaccin moderne tel qu’on le connaît aujourd’hui, révèle le quotidien.
Depuis, plusieurs arguments viennent alors accompagner cette appréhension face à la vaccination. Tout d’abord, certains pensent que les avancées en matière de santé peuvent suffire à traiter la majorité des maladies et ne jugent pas nécessaire de recourir à un vaccin. En sus, il y’a ceux qui sont convaincus que les vaccins comprennent des risques conséquents pour l’organisme, et qu’il est préférable de ne pas se faire injecter des produits potentiellement nocifs.
Jocelyn Raude, un sociologue interrogé par Le Figaro, met en exergue trois courants auxquels appartiennent les opposants à la vaccination : les politiques d’extrême droite et d’extrême gauche, qui peuvent évoquer la théorie d’un complot, ainsi que les défenseurs de la médecine alternative. Mais comme l’explique le Docteur Robert Linkins, président de l’équipe de gestion de l’Initiative contre la rougeole et la rubéole, “le virus de la rougeole trouve facilement les enfants, les adolescents et les adultes non immunisés car il est très contagieux”. Face à des systèmes de santé affaiblis par le Covid-19, il encourage donc les gens à éviter la rougeole en se faisant vacciner.
9 conseils pour limiter la propagation de la rougeole
Si le traitement préventif de la maladie consiste essentiellement à se faire vacciner, il existe certaines mesures à appliquer pour limiter la propagation du virus. Recommandées par le Dr Jaqueline Rossant-Lumbroso et le Dr Lyonel Rossant, respectivement médecin généraliste et pédiatre, ces dernières impliquent :
- Le respect de l’éviction sociale durant cinq jours après l’apparition d’éruptions cutanées
- L’aération de son domicile pendant 20 minutes chaque jour
- Laver le nez des plus jeunes à l’aide de sérum physiologique
- Le lavage fréquent et correct des mains des enfants
- L’utilisation de mouchoirs jetables
- Le nettoyage des objets utilisés par l’enfant (ou l’adulte) malade
- Se couvrir la bouche lors de la toux ou d’un éternuement
- Éviter les embrassades avec une personne malade
- Ne pas mélanger la brosse à dent du malade à celle des autres membres de la famille
Il est également conseillé de veiller à ce que l’enfant se repose suffisamment après avoir contracté la maladie, et de tamiser les lumières dans sa chambre, en plus de s’assurer qu’il s’hydrate suffisamment.