Covid-19 : Voici les symptômes qui précéderaient la perte de l’odorat
La pandémie de Covid-19, qui a émergé en Chine en Décembre 2019, continue de susciter l’attention de bon nombre de chercheurs. Après avoir découvert les modes de transmission du Sars-CoV-2, ses symptômes et ses séquelles sur les différents organes du corps, ils tentent d’élucider encore certains de ses mystères. Un groupe de scientifiques de l’Université de Barcelone a découvert que certains symptômes pourraient précéder la perte de l’odorat, révèle le site d’information scientifique britannique News Medical.
La perte de l’odorat (anosmie), est un symptôme très fréquent que l’on retrouve généralement chez les cas bénins. En effet, d’après une étude menée par des médecins de l’hôpital Foch en Hauts-de-Seine et de l’université de Mons en Belgique, ce signe peut être rassurant. Cette anosmie peut être accompagnée par une perte du goût (agueusie). D’après un article paru dans News Medical, certains symptômes pourraient précéder la perte de l’odorat et pourraient aider à repérer la maladie de façon précoce.
Ces symptômes qui pourraient précéder la perte de l’odorat
De nombreuses personnes atteintes du Covid-19 remarquent une perte brutale de l’odorat, sans obstruction nasale. Dès le mois de mars, le directeur général de la santé Jérôme Salomon a mis en avant ce signe spécifique du Covid-19, après une recrudescence des cas d’anosmie en France. De son côté, le Dr Philippe Rombaux, chef du service ORL à la Fondation Rothschild à Paris, a expliqué au journal Le Monde que ce symptôme peut survenir avant l’apparition des autres manifestations de la maladie, donc dans une phase pré-clinique. Ce signe, bien que bénin, peut être très perturbant pour ceux qui le subissent. En effet, plusieurs personnes jeunes et en bonne santé présentent ce symptôme, associé ou non avec des signes respiratoires. Le 19 novembre dernier, une étude parue dans medRxiv a indiqué que ce symptôme pourrait être précédé par d’autres signes. Les chercheurs de l’Université de Barcelone ont interrogé 35 patients présentant des symptômes légers de l’infection ainsi qu’un groupe témoin en bonne santé. C’est ainsi qu’une enquête rétrospective a permis de révéler que 70% des personnes infectées par le coronavirus ressentaient, avant l’apparition des manifestations cliniques, une “sensation étrange dans le nez” et “une sécheresse nasale inhabituelle”. 52% d’entre eux ont eu l’impression de subir un lavage nasal. Ces signes “avaient tendance à apparaître avec l’anosmie/ hyposmie et l’agueusie/ hypogueusie” et dureraient “en moyenne 12 jours”, indique l’étude. En suivant l’évolution de la maladie chez les participants à l’étude, les chercheurs ont remarqué que 85,7% de ceux qui présentaient une perte de l’odorat présentaient ces signes avant-coureurs contre 79,4% de ceux qui présentaient seulement une perte du goût. Bien que les résultats soient importants dans le cadre d’une détection précoce de la maladie, cette étude présente certaines limites. En effet, il est possible que certains participants soient des faux positifs, ce qui altérerait les résultats obtenus. Par ailleurs, l’étude n’a pas été vérifiée par des pairs, ses résultats ne sont donc toujours pas validés par la communauté scientifique.
La perte de l’odorat peut durer, même après la guérison
Ceux qu’on appelle les “Covid longue durée” peuvent subir des symptômes persistants, dont la perte de l’odorat. En effet, les témoignages de personnes guéries du coronavirus mais qui présentent encore des signes de la maladie à J+30 ou encore J+100 ont incité les professionnels de santé à s’intéresser à ces patients. Jean-Michel Maillard, un Ornais qui a perdu l’odorat suite à un accident, a créé l’association “Anosmie” pour aider ceux qui sont dans la même situation que lui. L’homme explique à quel point cela peut être déroutant de ne plus sentir “l’odeur du café, du bâton de colle qui nous rappelle le CP, l’odeur de vos proches”… Dans ce sens, il a collaboré avec Hirac Gurden, chercheur du CNRS, pour proposer un protocole de rééducation de l’odorat à ceux qui souffrent d’anosmie. Ainsi, il encourage une meilleure prise en charge de ces patients ainsi qu’un soutien moral de la part des spécialistes.