« Covid longue durée » Pourquoi certaines personnes ne guérissent pas du Coronavirus ?
L’espoir de retrouver un semblant de vie normale est plus que jamais dans nos esprits, malgré un lourd bilan de contaminations. De nombreux patients ayant souffert du Covid-19 rapportent la persistance de certains symptômes des semaines, voire des mois, après leur guérison. Aujourd’hui, les médecins continuent d’explorer des pistes pour comprendre les raisons de ces séquelles, comme le révèle CBS News.
Au début de la pandémie, il était communément admis que les personnes jeunes et en bonne santé ne souffraient généralement pas d’une forme grave de Covid-19. Comparant les symptômes d’une infection au coronavirus à ceux d’une grippe, certains émettaient des propos rassurants. Mais tout au long de la crise sanitaire, plusieurs cas de ce que l’on appelle “Covid longue durée” ont été recensés. Bien après leur guérison, des patients continuaient de ressentir l’impact du coronavirus sur leur corps. Pour lever le voile sur ce phénomène, l’animateur de télévision Anderson Cooper a interrogé des patients souffrant de Covid-19 persistant sur CBS News.
Covid-19, des patients qui souffrent de séquelles invalidantes à long terme
Alors que l’on pensait que les jeunes étaient à l’abri de forme sévère de la maladie, l’expérience montre que le Covid-19 a un caractère imprévisible et peut engendrer des complications chez des personnes peu importe leur âge. Plusieurs mois après le début de la pandémie, les connaissances autour du nouveau coronavirus se sont approfondies. Néanmoins, les scientifiques continuent de s’interroger face à la persistance des symptômes chez certains patients. Pour étudier ce phénomène, l’hôpital Mount Sinai à New York est un des premiers centres qui vise à accompagner et traiter ces “Covid longue durée”.
Sadie Nagamootoo, une jeune femme qui a contracté la maladie virale au mois de mars, fait partie de ces personnes.
À 44 ans, elle était coach sportive et avait une bonne hygiène de vie. Après avoir guéri de la maladie en mai, elle s’est rendue compte que ses symptômes persistaient. Interrogée à ce sujet, elle explique ressentir des migraines atroces, des douleurs musculaires et une accélération du rythme cardiaque au moindre effort, et ce, huit mois après l’infection. Lorsqu’elle a consulté des médecins, ils lui ont diagnostiqué une fatigue post-virale, une inflammation pulmonaire et une tachycardie.
Nitza Rochez est une autre rescapée du Covid-19. Pour elle, les séquelles sur le long terme ont été plus pénibles que la maladie en elle-même.
Passionnée de sport, elle est aujourd’hui sujette à une fatigue intense qui l’empêche de faire de l’activité physique. À J+191, elle ressent des étourdissements, des troubles de la vision et de l’équilibre ainsi qu’une sensation d’engourdissement dans tout le corps. Après la guérison, elle a aussi souffert d’un “brouillard cérébral”, qu’elle décrit comme une sensation étrange de “déconnexion”.
Malheureusement, ces “Covid longue durée” se sentent souvent oubliés, et démunis face à leurs maux. Testés négatifs, ils sont en souffrance et ne parviennent pas à l’expliquer.
Le Dr Dayna McCarthy, spécialiste en réadaptation à l’hôpital Mount Sinai consacré aux “Covid Long”, tente d’aider ces patients à atténuer leurs symptômes, mais n’en comprend pas l’origine.
“Je pense que c’est un mystère”, précise le Dr Zijian Chen, directeur du centre.
D’après le Dr Mary Fowkes, médecin légiste au mont Sinaï, les séquelles sont principalement dues au fait que le Covid-19 peut s’attaquer à tous les organes du corps. En sus, certains présentent une réponse immunitaire amplifiée qui engendre des dégâts importants dans l’organisme.
“Nous avons vu des petits caillots sanguins microscopiques dans les poumons, le coeur, le foie, et d’importants caillots sanguins dans le cerveau”, précise la spécialiste.
Un accompagnement post Covid peut être nécessaire pour certains patients
De nombreux patients souffrent de signes cliniques plusieurs semaines après l’infection. Se demandant s’ils vont un jour guérir, ils témoignent sur les réseaux sociaux avec les hashtag #aprèsJ30, #aprèsJ60 ou encore #après J110. “Ces personnes sont en souffrance réelle, elles présentent des tableaux cliniques connus dans la plupart des cas”, indique à France télévision Vincent Dubée, professeur infectiologue au CHU d’Angers dans le Maine-et-Loire. Bien que les formes sévères de la maladie sont cellesqui présentent les séquelles les plus importantes, les patients avec un Covid “modéré” sont également sujets à des signes invalidants. Ainsi, pour être orientées vers une structure adaptée, les personnes souffrant de “Covid longue durée” doivent demander conseil à leur médecin traitant.